Jex Blackmore

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Jex Blackmore
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Satanic feminism (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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The Satanic Temple (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
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1,73 mVoir et modifier les données sur Wikidata
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Jex Blackmore (née en 1986) est une militante pro-choix, artiste de performance et sataniste américaine[note 1]. Jex Blackmore est affiliée au Temple satanique entre 2014 et 2018, et elle a dirigé son mouvement de Détroit (Michigan). Elle a rendu public ses trois avortements par le biais d'un projet de blog détaillé, d'une performance cinématographique et en prenant une pilule abortive médicale lors d'une interview à la télévision locale.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Jex Blackmore est née en 1986 à Southfield, dans le Michigan, et vit à Détroit. Son père est propriétaire d'une entreprise de pompes funèbres et il lit des livres sur l'embaumement et les maladies, ce qui influence son approche du corps humain[2]. La mère de Jex Blackmore est directrice de théâtre. Blackmore a obtenu une licence en archéologie classique et en histoire de l'art à l'université du Michigan[3],[4].

Satanisme[modifier | modifier le code]

Jex Blackmore est membre du Temple satanique (TST) en tant que fondatrice et responsable active à Détroit[5]. Elle a organisé la première inauguration publique de la statue de Baphomet en 2015[6], la « plus grande cérémonie satanique publique de l'histoire[5] ». La branche TST de Blackmore met en place une exposition satanique sur le terrain du Capitole de l'État du Michigan en , à côté d'une scène de la nativité chrétienne conventionnelle. L'exposition Snaketivi comprend un pentagramme inversé et une croix portant la phrase « Le plus grand don est la connaissance », faisant allusion à la chute de l'homme et au récit de la création de la Genèse sur le serpent et l'arbre de la connaissance du bien et du mal[7].

En tant que porte-parole de TST, Jex Blackmore défend une approche féministe du satanisme. Sans nommer explicitement l'Église de Satan, elle critique le satanisme comme étant sexiste, déclarant que « le satanisme moderne a été principalement associé à la force, à la masculinité et au pouvoir. Renforçant les conceptions chauvines des capacités des femmes, avec un accent particulier sur la sexualité masculine, le satanisme moderne a continué à mettre l'accent sur les rôles traditionnels de genre »[8]. Elle parle également aux médias, au nom de TST, de son action en justice pour le droit à l'avortement d'une femme du Missouri[9]. Pendant cette période, Jex Blackmore conçoit des actions qui ne sont pas approuvées par le TST national. Par exemple, elle proteste contre les restrictions à l'avortement au Texas par une campagne d'envoi de sperme en chaussettes au gouverneur. Les spécialistes qualifient leur action de protestation grotesque, définie comme l'utilisation des « fluides corporels pour s'opposer aux tentatives de légiférer sur les corps »[10],[11].

En 2018, Jex Blackmore démissionne ou est expulsée de la TST nationale, après des déclarations jugées trop extrêmes, comme le montre le documentaire Hail Satan? (en) Lors de la performance « Subversive Autonomous » de 2018, elle déclare : « Nous allons prendre d'assaut les conférences de presse, kidnapper un dirigeant, lâcher des serpents dans le manoir du gouverneur, exécuter le président... »[8],[12],[13]. Dans une interview donnée en 2020, elle critique TST comme étant corrompue et déclare: « L'organisation aspire ardemment à être considérée comme légitime aux yeux de ceux qui détiennent le pouvoir, mais elle n'atteindra jamais cet objectif, même si ses activités litigieuses sont couronnées de succès. Notre travail, quel qu'il soit, doit venir d'un lieu d'authenticité »[14]. La même année, elle débat avec cinq membres de la Westboro Baptist Church lors d'un cours sur le droit des médias à l'université de Central Michigan. Le public étudiant aurait préféré le satanisme de Jex Blackmore aux opinions controversées des baptistes de Westboro[15].

Droits à l'avortement[modifier | modifier le code]

Future of Baby is Now, performance exécutée par le Temple satanique à Détroit, avec affiche : « Plus de vies sacrifiées à l'idolâtrie fœtale » (25 avril 2016).

En 2015, Jex Blackmore rédige une série d'articles de blog détaillés menant à son avortement le . Elle l'appelle le projet Unmother et l'utilise comme une occasion de s'opposer aux restrictions à l'avortement dans le Michigan (en), son État d'origine. À l'époque, elle n'a pas d'assurance et elle démarre son projet seulement douze jours avant l'avortement[16].

Blackmore a dirigé la section TST de Detroit lors de contre-manifestations pour le droit à l'avortement, notamment la manifestation « The Future of Baby is Now » (en français : L'avenir du bébé, c'est maintenant) avec des « bébés fétichistes » - des adultes portant des masques de bébé, des couches et des accessoires BDSM[17]. Avant son deuxième avortement, Jex Blackmore diffuse en direct une performance intitulée « One hundred pounds of rotten fruit » (Cent livres de fruits pourris), au cours de laquelle elle est bombardée de cent livres de fruits pourris[18]. Dans un journal d'art performance, elle écrit :

« Alors que la pulpe trop mûre explosait douloureusement contre ma peau, je me suis rappelée que mon utérus partageait une ressemblance avec des fruits jugés contre nature et gâtés. Chaque coup fait écho au poids de la violence défendue par les pouvoirs politiques qui nous disent que nos vies et notre dignité comptent moins que celles d'un fœtus... Les bleus qui parcellaient mon corps à la suite de cette performance sont restés visibles jusqu'au lendemain de mon avortement, qui n'en a laissé aucun. »


Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jex Blackmore utilise les pronoms they/them[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Aout Jex Blackmore », sur le site de Jex Blackmore (consulté le ).
  2. (en) « Fruit of Knowledge », sur le site Love+Radio (consulté le ).
  3. (en) « Jex Blackmore », sur le site squarespace.com (consulté le ).
  4. (en) « A Documentary on the Birth and Growth of the Satanic Temple », sur le site hyperallergic.com, (consulté le ).
  5. a et b (en) « Why Detroit Has the Largest Satanist Temple Chapter in the US », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Lily Rothman, « The Evolution of Modern Satanism in the United States », Time,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) « 'Snaketivity' display set up at Michigan Capitol draws supporters, opponents », mlive,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b (en) Fredrik Gregorius et Manon Hedenborg White, « The Satanic Temple: Secularist Activism and Occulture in the American Political Landscape », International Journal for the Study of New Religions,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) Corky Siemaszko, « Satanic Temple challenges Missouri's abortion law on religious grounds », NBC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Kristin Marie Bivens et Kirsti Cole, « The grotesque protest in social media as embodied, political rhetoric », Journal of Communication Inquiry, vol. 42, no 1,‎ (DOI 10.1177/0196859917735650, lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Callie Beusman, « 'Cum Rags for Congress': Satanists Protest Texas Abortion Law with Semen Socks », Vice,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) « Getting in on — and Tossed out of — the Satanist Temple Joke », wordandway,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) « Subversive autonomous » [vidéo], sur le site de Jex Blackmore, (consulté le ).
  14. (en) « Jex Blackmore », Interlocutor,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) Melissa Frick, « Westboro Baptist Church members debate Satanists in CMU classroom discussion », The Oakland Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « This Woman Blogged Every Step of Her Abortion », Cosmopolitan,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) « Meet Satanist activist and performance artist, Jex Blackmore », Dazed,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) Ramona Flores et Carrie N. Baker, « Jex Blackmore Swallows Abortion Pill on Fox News: “It’s Literally This Easy” », MS Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]