Jean-Baptiste De Doncker

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Jean-Baptiste De Doncker (1633-1694) est un carme déchaux belge, engagé dans la mission anglaise de son ordre, et connu sous le nom de Gaspard ab Annuntiatione.

Contexte[modifier | modifier le code]

Cromwell (par Gaspard de Crayer)
Olivier Plunket (par Edward Luttrell)

Les premiers carmes déchaussés sont arrivés en 1610 à Bruxelles. Ils ont fondé un second couvent à Louvain, en 1611[1]. Aux environs de 1620, Thomas de Jésus, pionnier de la missiologie, a ouvert dans cette ville le Séminaire des Missions pour la Hollande et l'Angleterre[2]. Une fois préparés à l'apostolat catholique en terre protestante, les missionnaires déchaux se rendent au Royaume-Uni et s'établissent à Londres, Canterbury, Worcester et Hereford. À partir de 1640, ils se trouvent en butte au régime des Puritains, institué par Olivier Cromwell. Formé à Louvain, François de Tous les Saints (Christophe Leigh) meurt à la prison de King's Bench en 1641. L'Irlandais Thomas d'Aquin de Sainte-Thérèse meurt attaché à un poteau de bois, à la prison de Drogheda, le . Ange de Saint-Joseph (Georges Halley) est exécuté à la prison de Slane, le , tout comme le convers irlandais, Pierre de la Mère de Dieu, le [3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste De Doncker est né à Bruxelles en 1633. Entré chez les carmes déchaux sous le nom de Gaspard de l'Annonciation, il reçoit sa formation religieuse à Louvain[4]. Hagiographe, il publie deux ouvrages en langue espagnole : en 1667, une Vie de la Vénérable Mère Thérèse du Saint-Esprit, traduite de l'italien, et en 1673, une Vie de Jean de la Croix, réformateur du Carmel avec Thérèse d'Avila[5]. Après le retour des Stuarts sur le trône d'Angleterre, il est envoyé en 1680 à Londres, où il accompagne une délégation espagnole, en qualité d'aumônier. Ce statut officiel le mettra à l'abri d'éventuelles tracasseries, et lui permettra de suppléer, par son zèle, au manque de prêtres catholiques, ceux-ci ayant été décimés au cours de la période républicaine. Le , il assiste l'archevêque d'Armagh, Olivier Plunket dans ses derniers instants, sur l'échafaud de Tyburn. Ayant traversé sans encombre la Glorieuse Révolution, Gaspard décède à Londres, le [4].

Postérité[modifier | modifier le code]

Suivant l'exemple donné par Gaspard de l'Annonciation ou Simon-Stock de la Très Sainte Trinité, les déchaux belges ouvriront, en 1777, à Tongres, un noviciat pour les religieux anglais de l'ordre. Cette maison fermera à la Révolution française, et les carmes déchaux ne réintégreront l'Angleterre qu'à la fin du XIXe siècle, quand Hermann Cohen ouvrira un couvent à Londres, en 1864[6].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Vie de la Vénérable Mère Thérèse du Saint-Esprit, Cologne, 1667.
  • Vie de Jean de la Croix, Bruxelles, 1673.

Études[modifier | modifier le code]

  • Aug. Vander Meersch, « De Doncker Jean-Baptiste », Biographie Nationale, Académie royale de Belgique, t. V,‎ , p. 81.
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article E. Alford, « Les missions des Carmes déchaux », Présences du Carmel, Desclée De Brouwer, no 13,‎ , p. 68-71.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anne-Elisabeth Steinmann, Carmel vivant, Paris, Éditions Saint-Paul, coll. « Terre et louange », , 383 p., p. 115.
  2. Alford 1977, p. 68.
  3. Alford 1977, p. 69 La cause de ces martyrs a été introduite à Rome, le 13 février 1915. .
  4. a et b Alford 1977, p. 70.
  5. Aug. Vander Meersch 1876, p. 81.
  6. Alford 1977, p. 71.