Jamboree mondial de 1947

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Jamboree de la Paix
Médaille du Jamboree, par Gilbert Poillerat
Médaille du Jamboree, par Gilbert Poillerat

Nom officiel Jamboree mondial de 1947
Type Jamboree
Date 1947
Célébrations 6e Jamboree mondial
Lié à Scoutisme

Le jamboree mondial de 1947, connu sous le nom de jamboree de la paix, est un jamboree scout qui s'est tenu du 9 au à Moisson (Yvelines, France) et qui a rassemblé des dizaines de milliers de scouts venus de tous les pays de la planète, deux années seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le jamboree de la paix[modifier | modifier le code]

Du fait de la guerre, les organisateurs de ce premier jamboree depuis 1937 ont voulu en faire un symbole du retour à la paix, conformément aux idéaux scouts de paix et de fraternité[1] ; c'est ainsi que des scouts de 70 nations y furent représentés, des scouts français aussi bien qu'allemands ou autrichiens s'y côtoyèrent[2].

Présentation[modifier | modifier le code]

Plan détaillé
Les responsables

Historiquement, il était prévu que la France accueille le Jamboree en 1941, avant la Seconde Guerre mondiale. Du fait des événements, le Jam fut ensuite prévu pour 1946. Mais pour de multiples raisons (approvisionnements insuffisants, déplacements difficiles, priorités immédiates), il fut repoussé à l'année suivante.

En 1947, eut ainsi lieu le premier grand rassemblement d'après-guerre des scouts du monde. Ce jamboree sera appelé « Jamboree de la paix » et sera placé sous l'égide, le patronage du fondateur et chef éternel du Scoutisme, Lord Robert Baden-Powell, décédé à Nyeri au Kenya en 1941.

Il rassembla 24 152 scouts à Moisson (70 nations représentées) et près de 40 000 campeurs y participèrent. En particulier 300 éclaireurs du scoutisme d'extension (spécialement adaptée aux jeunes ayant des besoins particuliers, notamment du fait de leur handicap physique ou mental) étaient présents, dont 80 à 100 étrangers.

Ce jamboree proposait à des garçons « venus de tous les coins du monde » d'être « unis et forts par l'amitié »[3],[4].

Les scouts allemands n'ont pas été invités officiellement à ce rassemblement par les organisateurs ; toutefois, une délégation de la Pfadfinderschaft Sankt Georg de Sarre[5] était bien présente à ce rassemblement : « ils se rendent au Jamboree en tant que visiteurs »[2].

Organisation du camp[modifier | modifier le code]

Le camp se déroula à Moisson, dans une boucle de la Seine près de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines. Son organisation nécessita la mobilisation de nombreux acteurs placés sous la direction du Commissaire général Henri Van Effenterre[6] et du Chef de Camp Eugène Arnaud[7],[8].

Soixante-dix pays provenant des cinq continents envoyèrent une délégation et, au total, 24 152 scouts furent présents à Moisson[9].

Parmi les réalisations on peut citer :

  • la création d'une gare de chemin de fer spéciale pour le jamboree (Rosny-Jamboree)[10],
  • la mise en place d'un petit train[11] qui faisant le tour du Jam qui s'étendait sur 600 ha,
  • un appontement sur la Seine pour les scouts marins,
  • un grand bureau de poste central international qui fonctionnait jour et nuit,
  • un central téléphonique avec 40 standardistes femmes et hommes en uniformes,
  • un hôpital de campagne, comprenant 200 lits,
  • un journal quotidien,…
  • au-delà du camp principal comprenant les délégations des différents pays, de nombreux sous-camps portaient le nom de régions françaises.

Il y eut aussi un grand défilé sur les Champs-Élysées à Paris devant le général de Lattre de Tassigny et une Conférence mondiale au château de Rosny.

Ce fut le premier (et pour l'instant le dernier) jamboree mondial organisé en France. Internationalement, ce « Jamboree de la Paix » est reconnu comme le plus marquant d'après guerre.

L'ancien site du jamboree fait maintenant partie de la réserve naturelle régionale de la boucle de Moisson.

Musée du Jamboree mondial de la paix à Moisson[modifier | modifier le code]

Un musée a été créé par la ville de Moisson en 2007[12].

Ce musée géré par l’Association « Moisson, le Ciel des Géants », sans but lucratif, a pour vocation de perpétuer la mémoire du Jamboree scout de 1947 dit « Jamboree de la Paix ».

En 2017, un rassemblement de près de 2 300 scouts est organisé pour célébrer le 70e anniversaire de ce jamboree[13],[14].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Piero Gavinelli, Jamboree de la paix - Moisson 1947, TIPI EDIZIONI, 2019
  • Collectif, Jamboree de la paix. Moisson 1947. Le Jamboree de la renaissance, Imp. Delrieu, 1947

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. FRANCOIS-XAVIER MAIGRE, « En 1947, le « jamboree de la paix » contribue à réconcilier l’Europe », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b Jean-Jacques Gauthé, « Les scouts et la réconciliation franco-allemande », Lettre aux communautés, Mission de France, no 286,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Textes et illustrations sur le site de l'AHSL
  4. (en) Charles-Edouard Harang, « Le Jamboree Scout de Moisson, 9-20 aout 1947 », European Review of History: Revue européenne d'histoire, vol. 7, no 1,‎ , p. 63–75 (ISSN 1350-7486 et 1469-8293, DOI 10.1080/713666739, lire en ligne, consulté le )
  5. « Le jamboree de la paix 1947 : le début d’une longue amitié scoute franco-allemande », sur sgdf.fr (consulté le )
  6. « LE JAMBOREE DE LA PAIX manifestation d'espoir et de fraternité », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Nicolas Palluau, « Arnaud Eugène », sur Le Maitron, (consulté le )
  8. Eugène Arnaud sur Scoutopedia
  9. Article Jamboree 1947 sur Scoutopedia
  10. Mehdi Gherdane, « Moisson : 70 ans après, des milliers de Scouts revivent le « Jamboree de la paix » », sur leparisien.fr, (consulté le )
  11. « A MOISSON, OU TOUT EST PRÊT le Jamboree s'ouvre aujourd'hui », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Musée de la Ballonnière et du Jamboree de 1947
  13. Yves Fossey, « Moisson : 2 300 jeunes scouts pour les 70 ans du Jamboree de la Paix », sur leparisien.fr, (consulté le )
  14. Élise Racque, « Scoutisme. Grand rassemblement pour le « Jamboree de la paix » », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]