Jérôme Petit
Jérôme Petit (né le à Châlons-sur-Marne (aujourd'hui Châlons-en-Champagne) en France et mort le à l'abbaye Notre-Dame de l'Étoile (Archigny, Vienne) en France) est l'un des premiers et principaux réformateurs de l'Ordre de Cîteaux au XVIIe siècle.
Biographie[modifier | modifier le code]
Moine de Montiers-en-Argonne puis de Clairvaux[modifier | modifier le code]
Jérôme Petit s'oriente très tôt vers la vie religieuse cistercienne. Il entre à l'âge de 14 ans au noviciat de Montiers-en-Argonne (Marne) où le remarque en 1603 Dom Denis Largentier, qui l'invite à le suivre à Clairvaux (Aube) dont il est l'abbé. Devenu donc profès de Clairvaux, Jérôme entame ses études classiques chez les Jésuites de Verdun, puis poursuit sa formation par les études cléricales au collège des Bernardins à Paris, où il est chargé le , par l'abbé de Cîteaux, du cours d'Écriture sainte. Ordonné prêtre le , il effectue l'année suivante un ministère auprès des moniales cisterciennes de Villers-Canivet et des Blanches, en Normandie.
Vers 1617, il séjourne à l'abbaye de Châtillon (Meuse) auprès de Dom Octave Arnolfini, pour l'aider à instaurer la réforme de l'Étroite Observance, et rentre deux ans plus tard à Clairvaux dont il devient le maître des novices. En , il figure parmi les cinq candidats proposés par Dom Largentier pour l'élection d'un abbé coadjuteur de Clairvaux.
Abbé de l'Étoile et réformateur de son Ordre[modifier | modifier le code]
Mais les circonstances vont donner à sa vie, à ce moment-là, une orientation inattendue. Le jeune abbé commendataire de l'abbaye de l'Étoile, en Poitou, vient à Clairvaux se former à la vie régulière et se démet de son titre abbatial en faveur du Père Jérôme. Celui-ci, en , prend donc possession de l'abbaye de l'Étoile où il ne tarde pas à attirer des vocations, si bien que l'abbaye moribonde connaît une nouvelle jeunesse : les bâtiments conventuels, abîmés par les guerres de Religion, sont restaurés, et surtout on y reprend la vie régulière avec ardeur.
Dom Jérôme ne quitte que rarement l'Étoile, et seulement pour répondre aux appels qui lui viennent des partisans de la réforme de l'Ordre de Cîteaux : le Chapitre général de 1623 le nomme promoteur pour la province de Poitou ; en , il participe à l'assemblée des Vaux de Cernay (Yvelines) où sont codifiés les règlements de la réforme ; en juillet de l'année suivante, il figure même parmi les sept candidats proposés par la majorité des moines de Cîteaux pour l'élection de leur abbé.
Nommé une nouvelle fois promoteur pour la province de Poitou en , il rencontre à plusieurs reprises les plus hauts responsables de l'Étroite Observance, en particulier Dom Étienne Maugier, Vicaire général de cette Observance, dont il devient le le premier assistant, ainsi que d'autres célébrités tel Saint-Cyran.
Une mort prématurée le surprend à l'abbaye de l'Étoile le . Un an après, son corps ayant dû être déplacé, on le retrouve intact le . Le nom de Dom Jérôme Petit figure depuis 1952 au Ménologe de l'Ordre de Cîteaux à la date anniversaire de son décès, aux côtés des trois grands réformateurs du XVIIe siècle.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Anselme-Marie Dimier, « Un cistercien châlonnais, artisan zélé de la réforme de l'Ordre de Cîteaux au XVIIe siècle, Jérôme Petit, abbé de l'Étoile », in Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, t. 82, 1967, p. 170-174.
- Claude Garda, « Dom Jérôme Petit, abbé de l'Étoile, d'heureuse mémoire, restaurateur de l'abbaye au XVIIe siècle », in Les Amis de Villesalem (compte rendu de l'Assemblée générale du ), p. 9-23.
- Claude Garda, « Vie inédite de Dom Jérôme Petit, abbé de l'Étoile, l'un des promoteurs de l'Étroite Observance », in Cîteaux Commentarii cistercienses, t. 38, 1987, p. 34-58.
- Claude Garda, « Les fioretti de Dom Jérôme Petit, abbé de l'Étoile au XVIIe siècle », in Les Amis de l'Étoile (Bulletin de la Société pour la sauvegarde de l'abbaye de l'Étoile), no 13, 1er semestre 2002, p. 19-26.
