Jérôme Frin de Corméré

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Jérôme Charles Frin de Cormeré est un homme politique français, né le à Laval, mort le à Laval. Les Frin sont affiliés avec la famille Hoisnard qui se titrèrent du lieu de Cormeré (Cormeray) en 1670, et qui se situe à Bonchamp-lès-Laval.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Charles Frin du Guiboutier[1] et de Charlotte Salmon. Il étudie au Collège de la Flèche. Il rejoint la Société du Jardin Berset en 1773.

Il est seigneur de Cormeré et la Lanfrière en 1785. Il est Trésorier des guerres et receveur particulier des finances de l'élection de Laval à partir de 1783, puis Trésorier des dépenses de guerre et receveur des finances de la généralité de Tours en 1785. Franc-maçon, il était membre de la Loge Les Amis unis de Laval (1786), membre de la Loge Saint-Laurent de Paris (1788). Il est en 1785 secrétaire-correspondant de la loge de Laval et l'un des rédacteurs de ses statuts.

Révolution française[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Dans une situation fort en vue au début de la Révolution française, dont il accepte les idées. Au mois de juin 1790, l'abbé Angot indique qu'il propose d'indemniser les électeurs sur les fonds qu'il avait en caisse.

Il faisait partie de l'assemblée qui nomme, le , Noël-Gabriel-Luce Villar évêque de la Mayenne, et est député avec Tellot fils, pour lui annoncer cette nouvelle à La Flèche. Il se fait nommer major de la compagnie de canonniers de Laval en 1792, et membre du comité de surveillance pour une des sections de la ville le 10 juin 1793.

Il est receveur du district de Laval (1793), sergent-major de la Compagnie des canonniers de la garde nationale de Laval (1793). Il achète des biens nationaux.

Le fédéralisme[modifier | modifier le code]

Il adhère au Fédéralisme, mais sans faire partie de l'expédition armée[2]. Il est chargé, après l'échec de l'entreprise, d'aller à Paris porter la rétractation des corps administratifs. Il y apprend, le 16 août 1793, qu'un mandat d'arrêt est lancé contre lui. Il s'échappe, et cherche successivement asile dans différents départements[3].

Le représentant François (de la Somme) reste en mission à Laval près de deux mois (du 12 germinal au 4 prairial, d'avril- ), et il était plutôt enclin à la modération[4]. Ainsi, il ordonne au comité révolutionnaire de Laval de viser les passeports du citoyen Frin de Cormeray ; « le comité, considérant que c'est le plus grand contre-révolutionnaire du département,.... mais sachant aussi que son devoir est d'obéir arrête que les passeports seront visés » (26 floréal an II). Il est décrété d'accusation, comme fédéraliste et dilapidateur des deniers publics, par le comité révolutionnaire de Laval, le 12 nivôse an II, et condamné par François Joachim Esnue-Lavallée[5]. Apprenant que François-Joachim Esnue-Lavallée et Didier Thirion l'ont destitué le 4 octobre 1793[6], il se présente le 18 au district de Craon[7] pour obtenir un sauf-conduit. Ne recevant point de réponse, il demande aux administrateurs de Craon[8] à être conduit à Laval, où il est envoyé en prison. Arrêté pour fédéralisme, il fait partie du convoi de l'Évacuation de Laval en 1793.

Conduit en prison à Alençon, il en est tiré par Garnier de Saintes, et reste quelque temps en cette ville. René François-Primaudière lui délivre un passeport, le 16 mai 1794, pour rentrer à Laval. Le comité révolutionnaire de Laval refuse d'abord de viser l'ordre du conventionnel[9].

Le retour[modifier | modifier le code]

Il revient à Laval quand le danger est passé, et signe le la pétition des habitants de Laval demandant à la Convention la mise en accusation de François-Joachim Esnue-Lavallée et de ses complices. Le 5 vendémiaire an VI, on le retrouve receveur général du département de la Mayenne (1795-1802).

À la fin de la Révolution française, sa maison servait de loge aux francs-maçons de Laval, et est fermée par ordre du gouvernement le . C'est par lui que renait la loge maçonnique Les Amis unis de Laval, dont il est le vénérable.

Il est auteur d'un travail historique sur Laval[10], édité par Emile Moreau[11].

Fortune[modifier | modifier le code]

Une grande partie de sa fortune provenait de biens nationaux. Il est acquéreur national des forges d'Orthe. La Statistique de 1809 situe ses biens ruraux à Laval, Montjean, Bonchamps, Saint-Berthevin, Argentré, Grenoux et lui attribue un revenu de 25 000 francs.

Homme politique[modifier | modifier le code]

Il est nommé maire de Laval en remplacement d'Étienne Boudet, nommé au Corps législatif. Il est maire de 1810 jusqu'à sa mort en 1813. Il est désigné comme un des Grands notables du Premier Empire du département de la Mayenne[12].

Famille[modifier | modifier le code]

Il épouse en 1773 Marie Le Clerc du Flécheray[13].

  • Charles Frin du Guiboutier ∞ Charlotte Salmon
    • Jérome Charles Frin de Corméré (1750-1813) ∞ Marie Leclerc du Flécheray
      • Charles Frin de Corméré (1775)
      • Charles Frin de Corméré (1778-1811) ∞ Antoinette Julie Roche (qui se remarie avec Jacques Duchemin Descépeaux)
        • Charles Frin de Corméré[14], déclaré absent par jugement civil en 1864
          • Charles Auguste Frin de Corméré[15] (1838-1872)
        • Jeanne Pierrette Caroline Frin de Corméré (1804-?) ∞ Jean-Baptiste Martin
      • Olive Frin de Corméré (1778-1831), jumelle du précédent ∞ Jean Jacques Louis Rouillon
      • chevalier Jérôme Frin de Corméré[16] (1780-1813) ∞ Adélaïde Marie Madeleine Godart de Rivocet
        • Jérome Adolphe (1811)
      • François Frin de Corméré (1783)
      • Joséphine Frin de Corméré (1785) ∞ chevalier Étienne-Jacques Coquereau (1763-1831)
        • Charles Coquereau (1805)
        • Joséphine Coquereau (1806)
        • Félix Coquereau (1808)
        • Auguste Coquereau (1810)
      • Sébastien Frin de Corméré[17] (1787)
      • Justine Frin de Corméré (1792)
      • Virginie Frin de Corméré (1797) ∞ Louis Morin-Blotais
      • Adèle Frin de Corméré (1797-1862), sœur jumelle de la précédente ∞ Pierre Marie Joseph Courte de La Goupillière

Sources partielles[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Conseiller du roi. Président du siège royal au comté et élection de Laval. Maire de Laval.
  2. Parce que ses fonctions de receveur du district le retenaient à Laval.
  3. Somme, Seine-Inférieure, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher.
  4. Nul doute que son action s'exerça en ce sens sur le comité révolutionnaire de Laval.
  5. Abbé Angot, Mémoires épistolaires, p. 84
  6. L'Abbé Angot indique qu'au Comité Révolutionnaire On l'y nomme ci-devant citoyen, et à l'appel de son nom cent voix répètent : C'est un coquin !
  7. Après avoir écrit au directoire de Laval, sur l'avis du mandat d'arrêt lancé contre lui.
  8. De le faire conduire par un gendarme pour n'être pas inquiété dans la route.
  9. Le Comité Révolutionnaire, sachant que François-Primaudière était sollicité en sa faveur, dresse contre lui un long mémoire qu'il adresse au conventionnel le 1er avril 1794 : Il n'avait accepté la Révolution et flagorné le peuple, y lit-on, que pour s'élever lui-même sur les ruines des deux castes privilégiées. C'est lui qui veilla à réunir entre ses mains et celles d'Enjubault la Roche toute l'autorité administrative, pour abattre tout ce qui était au-dessus de lui et contenir tout ce qui se trouvait au-dessous. Intrigant, actif, habile dans le maniement des finances, il menaçait les collecteurs des communes en retard de faire l'apurement de leurs comptes en numéraire, et de leur envoyer une garnison à grands frais. Il profitait de cet argent qui lui rapportait 9, 10, 11 et jusqu'à 14 pour cent. Rendant ses comptes à la fin de chaque mois, il y faisait figurer les paiements anticipés des biens nationaux ; il payait les traitements des prêtres en gros assignats et bénéficiait de la plus-value des assignats de 5 ₶ qu'on lui envoyait de la trésorerie nationale, et de même pour les petits assignats qu'il recevait, pour les répartir aux marchands et fabricants. Politique habile et rusé, il a suivi toujours le parti qui voulait tuer la liberté, La Fayette, Dumouriez… Après le 10 août, continue-ton, il forma une compagnie de canonniers où s'enrôlèrent les Enjubault, Sourdille et ses commis ; lui-même se fait nommer sergent-major. Les chefs traitaient chez eux les canonniers, les répandaient dans les comités où ils corrompaient l'opinion, disant que la Convention était opprimée par les « Maratistes. » A l'époque du fédéralisme, il fut assez habile pour ne pas se compromettre ouvertement, parce que, disait-il, il était nécessaire à son poste pour le bien des citoyens. Il était quand même des conciliabules quotidiens des Enjubault et Sourdille, et, malgré la défense de la Convention, il versa de sa caisse à la force départementale le montant d'un mandat de 30.000 ₶. — Tous les membres du comité signèrent ce mémoire
  10. Extrait des manuscrits de Jacques Leblanc de la Vignolle et daté du 26 décembre 1770.
  11. Laval, 1883, 19 p. in-18.
  12. François Dornic, Grands notables du Premier Empire : Mayenne, Editions du CNRS, 1986.
  13. La fille de Julien Le Clerc du Flécheray et d'Angélique Perier du Coudray.
  14. Il rédige un testament le 14 mai 1849 (déposé chez Me Texier, notaire à Laval, le 8 juillet 1864) où il indique qu'il fait partie d'une association de cent travailleurs de la société nationale constituée pour l'exploitation du minerai d'or de la Californie, dont la police en triple exemplaire est entre les mains de Charles Coquereau, demeurant à Pairs, 5, rue d'Assas. Il s'apprêtait à prendre la mer et instituait légataire son fils naturel. Il ne donna plus de nouvelles et est déclaré absent par jugement du tribunal civil de Laval le 13 juin 1864.
  15. Enfant naturel reconnu, né à Calcutta le 8 octobre 1838. En 1864, il était soldat au 1er régiment de chasseurs à cheval à Chartres. Il est décédé à l'hospice de Vendôme le 18 janvier 1872. Il était en 1872 brigadier au 10e régiment de chasseurs à cheval (Journal officiel de la République française, 11 juin 1872
  16. Né le à Laval, décédé le à Wittemberg, était colonel de cavalerie. Officier de la Légion d'honneur en 1811, il est décédé des suites de ses blessures, à la tête du 31e chasseurs à cheval.
  17. é le à Laval, décédé le à Laval) était capitaine d'infanterie. Il est chevalier de la Légion d'Honneur en 1862. .