Hubert Rance

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Hubert Elvin Rance () est un homme politique et un militaire britannique ; dernier gouverneur de la Birmanie britannique entre et , il assure à ce titre la transition avec l’administration japonaise d’occupation et la réinstallation de l’administration coloniale britannique. Il est par la suite gouverneur de Trinité-et-Tobago.

Parcours avant 1945[modifier | modifier le code]

Rance est scolarisé au Wimbledon College[1], un lycée catholique au sud-ouest de Londres. Après ses études secondaires, il s’engage dans la British Army en et sert dans le régiment du Worcestershire au cours de la Première Guerre mondiale. Il est par la suite versé dans le corps des Transmissions et joue, au début de la Seconde Guerre mondiale, un rôle dans l’évacuation de Dunkerque alors qu’il sert en France au sein de la British Expeditionary Force. Il occupe par la suite des postes d’encadrement au sein du bureau de la Guerre, supervisant notamment l’entraînement de l’armée.

En Birmanie[modifier | modifier le code]

Le gouverneur Rance et le président Shwe Thaik au cours de la cérémonie de levée des couleurs le 4 janvier 1948 (devenu fête nationale de la Birmanie indépendante)

En 1945, Rance est nommé directeur des Affaires civiles en Birmanie, pour y restaurer l’administration coloniale britannique après le retrait des forces japonaises du pays. Reginald Dorman-Smith est nommé gouverneur pour la colonie en 1946, mais Clement Attlee, alors premier ministre britannique en exercice, après avoir pris l’avis du vice-roi de l’Inde britannique Louis Mountbatten, décide rapidement de le remplacer par Rance. La décision de Dorman-Smith d’emprisonner Aung San, chef nationaliste birman très populaire, avait conduit à l’éclatement de la colère populaire et à des menaces de rébellion contre les Britanniques ; Rance avait quant à lui montré une approche plus conciliante.

La politique britannique s’oriente graduellement vers une transition progressive vers l’indépendance de la Birmanie et il est décidé que Rance coopérera avec Aung San et son parti politique, la Ligue anti-fasciste pour la liberté du peuple. Aung San est alors considéré comme relativement moins hostile aux intérêts britanniques, et moins radical dans son nationalisme que d’autres figures politiques birmanes, au premier rang desquels figurent les communistes.

Rance entame son mandat de gouverneur le et, dès le suivant, le gouvernement d’Attlee accorde à Aung San une indépendance la plus prompte possible, avec des élections générales à tenir en . Les espoirs britanniques d’une passation du pouvoir en douceur et la perspective de maintenir en place une certaine influence de Londres sur les affaires birmanes sont cependant menacés quand Aung San est assassiné en . Il est probable que la décision rapide de Rance de nommer U Nu premier ministre, dans les heures qui suivent la mort d’Aung San, ait contribué à stabiliser la situation.

Au cours d’une cérémonie formelle qui se tient le , le gouverneur Rance transmet le pouvoir à Sao Shwe Thaik, premier chef de l’État de la Birmanie indépendante, Nu demeurant premier ministre.

Au moment de son départ de Birmanie, Rance prend sa retraite de l’armée. Sa titulature officielle est alors Major General Sir Hubert Elvin Rance, GBE, CB ; il est fait par surcroît en chevalier de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges.

Antilles britanniques[modifier | modifier le code]

Rance est nommé gouverneur de Trinité-et-Tobago le , une fonction qu’il occupe jusqu’en . Il est l’auteur de deux rapports publiés par le bureau des Colonies à Londres en  : Development and welfare in the West Indies, 1947-49 (« Développement et bien-être aux Indes occidentales, 1947-49 ») et Report of the British Caribbean Standing Closer Association Committee, 1948-49 (« Rapport du Comité permanent d'association des Caraïbes britanniques, 1948-49 »). En , Rance fait publier un article intitulé Problèmes économiques de la Birmanie dans la revue Eastern World. Une rue Hubert-Rance est nommée en son honneur dans le quartier de Vistabella à San Fernando.

Rance meurt le à l’âge de 75 ans[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hubert Rance » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Anthony Poole, Simon Potter et John Austin, Wimbledon College: The First 125 Years, The History Press, , 112 p.
  2. (en) « SIR HUBERT RANCE, EX‐BURMA GOVERNOR »

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Clive Christie, « The Karens : Loyalism and Self-determination », dans Jean Michaud, Turbulent Times and Enduring Peoples : Mountain Minorities in the South-East Asian Massif, Londres, (ISBN 978-1138986220, DOI 10.4324/9781315027920)