Hildéric

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Hildéric
Illustration.
50-Deniers d'argent de Hilderic. Avers: D N HILDI - RIX REX. Revers: FELIX - KARTG. 15 mm, 1.24 g
Titre
Roi des Vandales et des Alains

(7 ans)
Prédécesseur Thrasamund
Successeur Gélimer
Biographie
Dynastie hasding
Théodosiens
Date de naissance vers 460
Date de décès
Nature du décès exécution
Père Hunéric
Mère Eudocia
Résidence Carthage

Hildéric (ou Hildiric ou Ildéric selon les transcriptions), né vers 460, exécuté en 533, est roi des Vandales et des Alains (« Rex Wandalorum et Alanorum ») d'Afrique de 523 à 530. Son nom signifie en Gotique « Puissant dans la bataille ».

Sources existantes

Grégoire de Tours situe brièvement Hildéric dans la succession des rois vandales, après Hunéric, ce qui est une erreur, et avant Gélimer[1]. Jornandès le situe correctement comme cinquième roi[2]. Ni l'un ni l'autre ne donnent de détails sur sa vie ou son règne. L'essentiel des connaissances sur Hildéric vient de l'écrivain byzantin Procope de Césarée.

Biographie

Ses origines

Prince vandale de la dynastie hasding, il est le fils du roi Hunéric et le petit-fils du grand roi Genséric[3]. Sa mère est la princesse romaine et catholique Eudocia, fille de Valentinien III, empereur romain d'Occident. Promise à Hunéric lors d'un traité entre Genséric et Valentinien III , Eudocia (ou Eudoxie), âgée d'environ 16 ans, est enlevée lors du pillage de Rome par les troupes vandales dans la première moitié de juin 455, et ramenée à Carthage, alors la capitale vandale où elle est gardée en otage sept ans par Genséric, avec sa mère et sa sœur aînée. Ce dernier la donne en mariage à son fils aîné, Hunéric, et Hildéric naît de cette union forcée, entre 456 et 462[4]. Descendant de la dynastie impériale théodosienne, il vécut près de quarante ans à la cour de Constantinople[5][6].

À la mort de son père en 484, Hildéric est écarté du trône selon la coutume vandale : le trône va à l'homme plus âgé de la famille royale, pour éviter le règne d’un enfant.

Son règne

En 523, devenu un vieillard, il peut enfin succéder à Thrasamund, étant devenu le patriarche de la famille royale. De caractère doux et d'abord facile, Hildéric laisse les affaires militaires à son cousin Hoamer et entretient des rapports apaisés avec les catholiques, quoiqu'il soit lui-même chrétien arien[3]. En 525, il rétablit la tolérance avec les catholiques par un édit[6].

Le royaume, très affaibli, est alors en état de décomposition et de division avec une noblesse de plus en plus prompte à se rebeller contre l'autorité royale. La domination vandale ne s’exerce que sur une partie de l’ancienne Afrique romaine, et se rétrécit face aux attaques des principautés berbères.

L’emprisonnement sous prétexte de complot de Amalafrida, veuve de son prédécesseur Thrasamund et fille de Théodoric le Grand, et le massacre de sa garde gothique rompent les bonnes relations avec le royaume ostrogoth d’Italie. Le roi ostrogoth ne peut toutefois se venger, faute d’une flotte suffisante pour envoyer une expédition de représailles[3].

En revanche Hildéric entretient de bonnes relations avec Justinien, empereur d’Orient, marquées par des échanges diplomatiques de cadeaux[3].

Des montagnards berbères conduits par leur chef Antalas battent sévèrement l'armée vandale[3] dans le sud de la Byzacène et l'armée ne soutient plus son roi. En 530, un coup d'État a lieu, dirigé par son cousin Gélimer et ses partisans[3], hostile aux catholiques et aux byzantins. Le vieux roi est déposé, destitué et emprisonné avec ses proches, dont Hoamer. Cet évènement entraînera l'intervention byzantine trois ans plus tard. En 533, tandis que l’armée de Bélisaire approche, Hildéric est finalement exécuté sur l’ordre de Gélimer[7].

En 534, le général Bélisaire célèbre à Constantinople un triomphe sur les Vandales où figure Gélimer. Ce dernier reçoit ensuite un domaine en Cilicie. Les enfants de Hilderic furent aussi ramenés à Constantinople et dotés de revenus considérables par Justinien et Théodora, car ils étaient les derniers descendants de l’empereur Valentinien III[8]. On ignore leur nombre et leur sexe.

Notes

  1. Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II
  2. Jornandès, Histoire des Goths, chapitre XXXI
  3. a b c d e et f Procope, Guerre des Vandales, livre I, IX
  4. Procope, Guerre des Vandales, livre I, V
  5. Procope, BV, I, 9, 5
  6. a et b La fin du monde antique, p. 48
  7. Procope, Guerre des Vandales, livre I, XVII, 11-12
  8. Procope, Guerre des Vandales, livre II, IX, 3

Sources

  • Procope, traduction de Denis Roques, La guerre contre les Vandales, Les Belles Lettres, série La roue à livres, 1990, (ISBN 2251339051)
  • André Chastagnol, La fin du monde antique, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1976.

Liens externes