Hedia Bensahli

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Hedia Bensahli est une écrivaine algérienne, née à Ténès juste avant l’indépendance de l’Algérie, d’un père Normalien de l’école de Bouzareah, fortement impliqué dans l’éducation postcoloniale, et d’une mère au foyer qui tenait absolument à émanciper ses enfants des freins de la vie traditionnelle.

Biographie

Hedia Bensahli grandit à Blida où son père est affecté dans le cadre de ses fonctions. Elle fréquente le Lycée de jeunes filles El Feth. Après deux années d’études en agronomie, elle s’oriente vers la littérature (ILE Bouzareah). Elle cultive sa passion pour la linguistique en fréquentant les cours de Dalila Morsly, puis pour la didactique et entame alors un Master I (UFR Sciences du langage - Université Nancy II), et soutient un DEA en Didactologie des Langues et des Cultures  (Sorbonne Nouvelle, Paris III) dont l’intitulé est Diversification des approches dans l’enseignement/apprentissage scolaire de la lecture

Hedia Bensahli voulait à travers ses recherches comprendre le fonctionnement de la langue qui est un système évolutif de signes linguistiques et surtout les conditions de son acquisition pour, in fine se rapprocher de la compréhension de l’humain et de ce que l’on veut en faire.

Pour parfaire sa formation, elle effectue plusieurs stages dont : élaboration de programmes en FLE/FLS. (C.R.A.P.E.L. Nancy II) ; enseignement du FLE/FLS : organisation curriculaire. (C.R.A.P.E.L. Nancy II) ; problématique de l’évaluation ; formation de formateurs de FLE/FLS (C.L.A. Besançon)

Entre 1991 et 1996, Hedia Bensahli contribue aux activités de recherche, initiées à l’Université de Soumaa, par l’équipe de l’I.L.E., en collaboration avec une équipe universitaire nancéenne dirigée par le professeur Henri Holec, alors directeur du Centre de recherches et d'applications pédagogiques en langues de Nancy (C.R.A.P.E.L.). L’objet étant la mise en place d’une licence de français sur objectifs spécifiques à l’Institut des Langues Etrangères de Soumaa. Elle occupe ensuite le poste de directrice des Etudes de l’ILE Soumaa.

Références du projet : Accord-programme n° 92. MDU.126 entre le C.R.A.P.E.L. (Université NancyII- France) et I.L.E. (Université de Blida -Algérie)

Hedia Bensahli enseigne d’abord les Lettres Modernes au lycée, puis la linguistique générale et la didactique de l’enseignement, de la compréhension écrite à l’Université de Soumaa (Blida), durant les années 90.

Durant ces années noires que traversait l’Algérie, Hedia Bensahli continue, comme ses collègues, à assurer ses cours et ses travaux dirigés à l’Université de Soumaa dans des conditions extrêmement difficiles, essentiellement à cause de son refus de porter le voile et sa ferme volonté de vouloir rester libre.

En 2000, saturée, épuisée psychologiquement devant la perte tragique d’étudiants, amis et voisins, elle décide de s’exiler pour se reconstruire et poursuivre sa formation doctorale sous la direction de Francine Cicurel,  Professeur à Paris III. Pour des raisons personnelles, elle décide de mettre fin à cette recherche et se consacrer à l’enseignement secondaire et accessoirement à la photo, puis par la suite à l’écriture. Sur l’incitation de ses amis et les encouragements du directeur de la maison d’éditions Frantz Fanon, Amar Ingrachen, elle publie son premier roman Orages[1] en 2019 puis L’Agonisant[2] en 2020.

Œuvres

Orages de Hedia Bensahli revient sur le sort de femmes victimes de la phallocratie[3] et des sociétés patriarcales. Le personnage principal à qui l’auteure ne donne pas de nom, veut, dès son enfance s’imposer par sa rébellion[4] et ses envies d’émancipation. Arrivée en France, elle découvre le déchirement identitaire et le choix entre l’intégration et/ou l’attachement à ses origines[5].

L'Agonisant est le deuxième roman de Hedia Bensahli. Dans cette œuvre la romancière réhabilite la puissance de l'art[6] à réaliser la métamorphose de la « chrysalide », entendue ici comme la métaphore d'un pays. Elle conçoit les mots du poète comme des boulets de canon et les crayons du peintre comme des lames destinées à ciseler la réflexion. L'art produit du sens et le sens doit conduire à l'action. Mais que peut l'art dans un pays où les universitaires ont livré leurs cerveaux à des imams bouffis d'ignorance, où l'élite organique s'est vendue aux puissants, où les partis politiques acceptent de faire de la figuration où les magistrats exercent sans ciller leur arbitraire et où les hommes d'affaires préfèrent sponsoriser la construction des mosquées au lieu de faire du mécénat ? C'est donc l'art qui agonise et à travers lui toute une nation[6].

Distinctions

Le roman Orages de Hedia Bensahli a remporté, en 2019, le prix littéraire Yamina Mechakra, qui récompense chaque année, trois œuvres littéraires de femmes algériennes écrites en français, en arabe et en tamazight[7].

Notes et références