Gamma Arietis

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γ Arietis
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 01h 53m 31,8s
Déclinaison +19° 17′ 37″
Constellation Bélier
Magnitude apparente +3,88

Localisation dans la constellation : Bélier

(Voir situation dans la constellation : Bélier)
Caractéristiques
Type spectral B9V + A1pSi[1]
Astrométrie
Distance 204 ± 11 al
(63 ± 3 pc)

Désignations

Mesarthim, γ Ari, 5 Ari (Flamsteed), BD+18°243, HIP 8832, ADS 1507, CCDM 01536 +1918B/A, WDS 01535 +1918AB[2]

γ1 Ari : HR 545, HD 11502, SAO 92680, GC 2290, WDS 01535 +1918B

γ2 Ari : HR 546, HD 11503, SAO 92681, GC 2291, WDS 01535 +1918A

Gamma Arietis (γ Ari / γ Arietis) est dans la Désignation de Bayer une étoile binaire[1] de la constellation du Bélier. Elle est située à 204 années-lumière du Soleil.

Le système est composé d'une étoile binaire dont les composantes sont séparées par une distance angulaire de 7,7 arcsecondes (résolubles avec un petit télescope). Ces deux composantes sont des étoiles blanches de type A de la séquence principale et ont une magnitude apparente de +4,75 et de +4,83. La plus brillante est appelée γ2 Arietis et la plus faible γ¹ Arietis. La période orbitale de la binaire est supérieure à 5000 ans. Il existe également une étoile désignée C, qui est une étoile de magnitude +8,6 et de type K située à 221 arcsecondes.

La composante la plus brillante, γ2 Arietis, est classée comme variable de type Alpha2 Canum Venaticorum et sa luminosité varie de 0,04 magnitude sur une période de 2,61 jours.

La figure de الحمل al-Ḥamal, « l'Agneau », dans le ciel arabe traditionnel.

Nomenclature et histoire[modifier | modifier le code]

Du ciel traditionnel arabe à l'UAI[modifier | modifier le code]

Mesarthim est aujourd’hui le nom approuvé pour γ Ari par l’Union astronomique internationale (UAI)[3]. C’est l’arabe الشرطان al-Šaraṭān, littéralement « les Deux Marques » dans le ciel arabe traditionnel, c’est-à-dire le ciel formé avant l’adoption du système grec par les astronomes arabes au IXe siècle[4],[5].

Les constellations (星官 xīng guān) de 婁 Lóu, sur la Carte de Dunhuang (ca. 649-684). Les 3 étoiles 婁 Lóu, comme celles du石氏星经 Shí shì xīng jīn, « le Canon astral de Maître Shí », y sont indiquées en rouge.

Apparu dans l'Uranometria de Johann Bayer (1603)[6], cette appellation est une transcription altérée et reconstruite par les philologues de la Renaissance du nom de la 1re des Manāzil al-qamar ou « stations lunaires », à savoir l'arabe الشرطان al-Šaraṭān, littéralement « les Deux Marques [de l’entrée de l’équinoxe] », soit le point vernal au début de notre ère Comme il était de mise à cette époque, on pensait que la langue mère, celle dans laquelle Dieu s’était adressé aux hommes, était l’hébreu et que les autres langues en étaient dérivées, Johann Bayer s’enquit de l'origine du supposé nom hébraïque Sartai, arrivé par les textes médiévaux, et un ami lui suggéra que l'hébreu mesarthim, « serviteurs », ferait l’affaire[7]. C’est finalement ce nom qu’il a adopté et qui est passé après lui dans les catalogues[8],[9].

En Chine[modifier | modifier le code]

娄宿二 Lóu xiù èr est, dans l’astronomie chinoise, le nom de γ Ari, soit la 2e étoile (星xīng) de la constellation (星官 xīng guān) formée sur le de 婁 Lóu, « le Parc des bêtes (vaches ou brebis) destinées au sacrifice », et correspond au groupe βγα Ari dans le 石氏星经 Shí shì xīng jīn, « le Canon astral de Maître Shí », c’est-à-dire l'école atronomique de Shi Shen (ca. 350 av. è. c.)[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878, lire en ligne)
  2. (en) * gam Ari -- Variable Star of alpha2 CVn type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  4. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, p. 110.
  5. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 85.
  6. Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 22r.
  7. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, pp. 136-137.
  8. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 82. »
  9. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 92.
  10. (en) Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, pp. 138 et 158-159.

Liens externes[modifier | modifier le code]