Galileo (cheval)

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Galileo
Image illustrative de l’article Galileo (cheval)
Casaque de Susan Magnier (Coolmore)

Père Sadler's Wells
Mère Urban Sea
Père de mère Miswaki
Sexe M
Naissance 30 mars 1998
Pays de naissance Drapeau de l'Irlande Irlande
Mort (à 23 ans)
Pays d'entraînement Drapeau de l'Irlande Irlande
Éleveur David Tsui & Orpendale
Propriétaire Sue Magnier & Michael Tabor
Entraîneur Aidan O'Brien
Jockey Michael Kinane
Rating Timeform 134
Nombre de courses 8
Nombre de victoires 6 (1 place)
Gains en courses 2 562 441 €
Distinction Meilleur 3 ans européen de l'année (2001)
Tête de liste des étalons en Angleterre et en Irlande (2008, 2010-2020)
Tête de liste des étalons en France (2016, 2019)
Tête de liste des pères de mères en Angleterre et en Irlande (2020, 2021)
Hall of Fame des courses britanniques (2022)
Production Teofilo, New Approach, Frankel, Australia, Found, Waldgeist, Minding, Japan, Highland Reel, Magical, Gleneagles, Churchill, Love
Principales victoires Derby d'Epsom
Irish Derby
King George VI and Queen Elizabeth Diamond Stakes

Galileo est un cheval de course né en Irlande le 30 mars 1998 et mort le 10 juillet 2021[1]. Issu de Sadler's Wells et de Urban Sea, par Miswaki, fer de lance de l'élevage Coolmore et membre du Hall of Fame des courses britanniques, il est considéré comme le meilleur étalon du monde.

Carrière de courses[modifier | modifier le code]

Galileo est né dans la pourpre, fruit d'un croisement exceptionnel entre le chef de race Sadler's Wells et la lauréate du Prix de l'Arc de triomphe 1993 Urban Sea, elle-même l'une des plus grandes poulinières de l'histoire. Il fait de spectaculaires débuts en Irlande à deux ans en s'adjugeant son maiden par 14 longueurs. Ce sera sa seule sortie à deux ans. En 2001, il fait une rentrée victorieuse dans une listed-race, les Ballysax Stakes, puis termine sa préparation au Derby d'Epsom par une victoire dans les Derby Trial Stakes.

Il confirme qu'il est bien le numéro 1 de sa génération par un succès aussi brillant qu'attendu dans le Derby d'Epsom, où il domine sans coup férir Golan le vainqueur des 2000 Guinées par 3 longueurs et demi. Une domination qui prend un tour plus écrasant encore lorsque le cheval s'offre le doublé Derby d'Epsom / Irish Derby, gagnant là encore avec une confortable avance (4 longueurs).

Le protégé d'Aidan O'Brien est alors naturellement dirigé vers les King George où il doit affronter l'un des meilleurs chevaux d'âge au monde, Fantastic Light, lauréat notamment des Emirates World Series l'année précédente. Sa victoire, par 2 longueurs, prouve définitivement qu'il est l'un des tout meilleurs chevaux de ces dernières années. C'est aussi le sommet de son exceptionnelle carrière, et la pente descendante s'annonce. Fantastic Light prend sa revanche d'une tête sur les 2 000 m des Irish Champion Stakes, après une lutte extraordinaire décrite par la British Horseracing Authority comme "l'une des plus grandes courses de la décennie"[2], et que les lecteurs du Racing Post, publication de référence des courses en Angleterre ont classé septième sur la liste des 100 plus grandes courses[3]. Galileo venait de goûter pour la première fois à la défaite, même si ce fut avec honneur.

Fin 2001, plutôt que de prendre part à un Prix de l'Arc de triomphe qui lui tendait les bras, son entourage l'envoie aux États-Unis tenter sa chance sur le dirt de la Breeders' Cup Classic. Périlleuse tentative, peut-être impertinente eu égard à la configuration de la course, et qui se solda par un échec qui ternit un peu l'éclat du champion. Galileo se retira sur cette fausse note et ne reparut pas à quatre ans. Il dut abandonner à Fantastic Light le titre de cheval de l'année en Europe, mais fut toutefois élu meilleur 3 ans européen, se voyant par ailleurs crédité par Timeform d'un excellent rating de 134.

Résumé de carrière[modifier | modifier le code]

Date Hippodrome Pays Course Statut Distance Jockey Place Écart Vainqueur ou deuxième
2000, 2 ans
28 octobre Leopardstown Drapeau de l'Irlande Irlande Maiden 1 600 m M. Kinane 1er / 17 14 Taraza
2001, 2 ans
16 avril Leopardstown Drapeau de l'Irlande Irlande Ballysax Stakes Listed 2 000 m M. Kinane 1er / 7 3 ½ Milan
13 mai Leopardstown Drapeau de l'Irlande Irlande Derby Trial Stakes Gr. 3 2 000 m S. Heffernan 1er / 5 1 ½ Exaltation
9 juin Epsom Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Derby Gr. 1 2 400 m M. Kinane 1er / 12 3 ½ Golan
1er juillet Curragh Drapeau de l'Irlande Irlande Irish Derby Gr. 1 2 400 m M. Kinane 1er / 12 4 Morshdi
28 juillet Ascot Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni King George VI & Queen Elizabeth St. Gr. 1 2 400 m M. Kinane 1er / 12 2 Fantastic Light
8 septembre Leopardstown Drapeau de l'Irlande Irlande Irish Champion Stakes Gr. 1 2 000 m M. Kinane 2e / 8 tête Fantastic Light
27 octobre Belmont Park Drapeau des États-Unis États-Unis Breeders' Cup Classic Gr. 1 2 000 m M. Kinane 6e / 13 Tiznow

Au haras[modifier | modifier le code]

Installé à Coolmore, en Irlande, Galileo a tout pour lui : des origines exceptionnelles et une carrière de courses qui le fut tout autant. Le jeune étalon justifia très vite l'engouement dont il fut l'objet, et vit sa cote grimper en flèche, au point de devenir l'étalon le plus prisé au monde et le successeur de son père, Sadler's Wells. Il est le père du phénomène Frankel, considéré comme l'un des plus grands champions de l'histoire des courses. Ses produits s'arrachent lors des ventes (par exemple un yearling à 6,2 millions d'euros vendu en 2013) et, au moment de sa mort, le total des sommes engagées sur ses yearlings aux ventes s'élevait à 382 millions € pour 1 030 sujets, soit un prix moyen de 371 562 €, appelé à augmenter avec la raréfaction de ses derniers produits[4]. Preuve de son omniprésence, il place trois de ses fils sur le podium des éditions 2014 et 2019 de l'Irish Derby, trois de ses filles sur celui des 1000 Guinées 2016, et quatre de ses rejetons parmi les cinq premiers du Derby d'Epsom 2013, tandis qu'en 2019, douze des treize partants du Derby sont ses descendants directs (six fils, cinq petits-fils et un arrière petit-fils)[5]. Il réalise un autre exploit absolument inédit en plaçant trois de ses produits aux trois premières places du Prix de l'Arc de Triomphe 2016. En 2019, il est le père ou le grand-père des cinq premiers de la course. En juin 2021, Galileo avait produit 550 black types (vainqueurs ou placés au niveau Listed Race ou groupe), dont 227 vainqueurs de groupe, 91 vainqueurs de groupe 1 et 40 lauréats classiques en Europe[6] : autant de records mondiaux. En mai 2022 il décroche le dernier record qui lui manquait en dépassant Danehill (dont la nombreuse descendance australienne avait bénéficié d'un programme riche en stakes) au nombre de stakes winners, 349. À titre de comparaison son père Sadler's Wells en revendique 294 et son rival Dubawi 227.

L'incomparable influence de Galileo passe aussi, de son vivant, par ses fils et ses filles, qui s'affirment au haras. Teofilo, New Approach, Nathaniel (le père de la grande Enable) et surtout Frankel sont déjà des étalons très en vue, tandis que ses filles lui ont offert plusieurs titres de tête de liste des pères de mères sur les îles britanniques, et de nombreux lauréats de groupe 1, à l'image de l'exceptionnelle poulinière Starlet's Sister, mère de Sottsass (Prix de l'Arc de Triomphe et du Jockey-Club) et de la championne Sistercharlie (2e Prix de Diane, puis lauréate de sept groupe 1 aux États-Unis, dont la Breeders' Cup Filly & Mare Turf), ou de Cabaret, d'où les classiques Magna Grecia et St Mark's Basilica. Il est aussi le père de mère de Ghaiyyath ou La Cressonnière.

Le prix de saillie de Galileo s'est naturellement et vite ressenti de ses performances, passant de 60 000 € en 2003 à 150 000 € en 2007. Il n'est désormais plus rendu public, mais on estime qu'il se négocie aux alentours de 600 000 voire 700 000 [7],[8],[9], ce qui fait de lui l'étalon le plus cher du monde. Cependant, il saillie principalement la jumenterie Coolmore, et lorsqu'il rencontre une poulinière issue d'un autre élevage, cela se passe dans le cadre de partenariats dits en "foal sharing" : l'éleveur ne paie pas l'intégralité de la saillie, ou à un tarif négocié, en échange la propriété du produit revient pour moitié au haras, en l'occurrence Coolmore. Galileo a fait également la monte en Australie jusqu'en 2012. Il est sacré pour la première fois tête de liste des étalons en Angleterre et en Irlande en 2008, puis sans discontinuer de 2010 à 2020 avant que son fils Frankel lui succède à ce palmarès.

Galileo est euthanasié le 10 juillet 2021, conséquence d'une blessure invalidante à un pied à laquelle une intervention chirurgicale quelques mois plus tôt n'avait pu remédier[10]. Un an plus tard, il est élu au Hall of Fame des courses britanniques[11].

Ses meilleurs produits[modifier | modifier le code]

Frankel
Australia

Parmi ses meilleurs produits, citons (avec entre parenthèse le nom du père de mère) :

Origines[modifier | modifier le code]

L'équation du pedigree de Galileo est simple : le meilleur étalon étalon du monde, Sadler's Wells, et la meilleure poulinière du monde, Urban Sea.

Pedigree[modifier | modifier le code]

Origines de Galileo (IRE), mâle bai né en 1998
Père
Sadler's Wells
Northern Dancer Nearctic Nearco
Lady Angela
Natalma Native Dancer
Almahmoud
Fairy Bridge Bold Reason Hail To Reason
Lalun
Special Forli
Thong
Mère
Urban Sea
Miswaki Mr. Prospector Raise a Native
Gold Digger
Hopespringseternal Buckpasser
Rose Bower
Allegretta Lombard Agio
Promised Lady
Anatevka Espresso
Almyra (famille 9-h)[12]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en-GB) « Galileo 1998 - 2021 », sur Coolmore (consulté le )
  2. « Great Racehorses of the Decade: 001: Galileo », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. « 100 Greatest Races », sur www.thefreelibrary.com (consulté le )
  4. Franco Raimondi, « Galileo : une influence qui va durer des décennies », sur www.jourdegalop.com (consulté le )
  5. « 100 % - Jour de Galop », sur www.jourdegalop.com (consulté le )
  6. « Joan of Arc, la conquérante », sur www.jourdegalop.com (consulté le )
  7. « Prix de l’Arc de Triomphe : « bourse de cracks et saillies en or » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en-US) Nihal Kolur, « What are the highest stud fees for horses? », sur Sports Illustrated (consulté le )
  9. (en) Matthew Ponsford CNN, « Why the best racehorses go for tens of millions », sur CNN (consulté le )
  10. « World-Renowned Champion Sire Galileo Dies », sur www.bloodhorse.com (consulté le )
  11. (en-GB) « Galileo », sur Hall of Fame (consulté le )
  12. « Galileo Horse Pedigree », sur www.pedigreequery.com (consulté le )