Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve

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Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve

Chanson de Jane Birkin
extrait de l'album Baby Alone in Babylone
Sortie 1983
Enregistré août 1983
Londres
Durée min 10 s
Genre Chanson française
Auteur-compositeur Serge Gainsbourg
Producteur Philippe Lerichomme
Label Philips

Pistes de Baby Alone in Babylone

Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve est une chanson de Jane Birkin parue en 1983 dans l'album Baby Alone in Babylone.

Historique[modifier | modifier le code]

La chanson sort sur l'album Baby Alone in Babylone en 1983. Le titre s'inspire d'une phrase du peintre Francis Picabia tirée de son livre Jésus-Christ Rastaquouère (1920) : « Je fuis le bonheur pour qu'il ne se sauve pas »[1]. Serge Gainsbourg était un grand admirateur de Picabia, dont le livre lui a aussi inspiré le titre de sa chanson Lola Rastaquouère (1979). Cette chanson présente la caractéristique d'avoir été écrite sur un rythme en 5/4.

La chanson apparaît dans un contexte particulier, après la séparation du couple Jane Birkin / Serge Gainsbourg.

« Nous venions de nous séparer. C'est là qu'il m'a proposé de nouveaux titres. « Mais, Serge, je n'ai pas besoin de faire un disque. » « Je te le dois », m'a-t-il répondu. Pendant une semaine, nous nous sommes retrouvés en studio[2]. »

Thématique[modifier | modifier le code]

La chanson parle de la peur de perdre le bonheur. Cette crainte peut pousser à fuir tant que le bonheur est encore présent, avant qu'il ne disparaisse. Cette chanson a été vue « comme un credo personnel de l'artiste, qui aide à mieux cerner son mal de vivre[3] ».

La chanson a été rapprochée du comportement consistant à quitter son partenaire sans explication : « on abandonne par peur d’être abandonné[4] ».

Par son thème, elle rappelle une chanson de Barbara, Parce que (je t'aime) (1967).

Postérité[modifier | modifier le code]

Catherine Deneuve en récite le texte pour l'hommage funèbre à l'auteur-compositeur en 1991[5]. Claude Nougaro fait référence à ce titre dans sa chanson Bonheur (2004)[5].

Jean-Marc Savoye la cite dans son livre Et toujours elle m'écrivait (écrit avec Philippe Grimbert, 2017).

Reprises[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Frédéric Quinonero, Jane Birkin "la vie ne vaut d'être vécue sans amour", Paris, éditions de l'Archipel, 2016. p. 126.
  2. Ludovic Perrin, « Jane Birkin : "Serge Gainsbourg était un provocateur avec une âme follement romantique" », Le Monde, 28 août 2013.
  3. Karin Hann, Passionnément Gainsbourg, Monaco, éditions du Rocher, 2016, p. 20.
  4. Camille Destraz, « Le «ghosting», ou l’art de larguer son amour sans explication », Le Temps, 22 janvier 2016.
  5. a et b Gilles Verlant, Loïc Picaud, L'Intégrale Gainsbourg. L'histoire de toutes ses chansons, éditions Fetjaine, 2011.