Frontera chica

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La Frontera chica (petite frontière en français), ou Ribereño (riverain, en référence au Río Grande), est une région de l’État de Tamaulipas au nord du Mexique. Il s'agit d'une zone cruciale pour un nombre important de trafics vers les États-Unis[1],[2],[3].

Le Río Grande à Mier, sur la Frontera chica.

Géographie[modifier | modifier le code]

Les cinq municipalités formant la Frontera chica.

La Frontera chica est une région s'étendant sur le bras ouest du Tamaulipas, à la frontière avec le Texas, le long du Río Grande. Elle est encadrée des deux villes tamaulipecas de Nuevo Laredo à l'ouest et de Reynosa à l'est. Les municipalités de la Frontera chica sont, de l'ouest à l'est, Nueva Ciudad Guerrero, Mier, Miguel Alemán, Camargo et Gustavo Díaz Ordaz. La Frontera chica contient notamment le Lago Falcón, un réservoir qui a fait son apparition après la construction du barrage de Falcon (en). Elle dispose aussi d'un important gisement de gaz naturel, la Cuenca de Burgos, qui fut exploité par Pemex[4],[5].

La Frontera chica est située dans l'écorégion du mezquital du Tamaulipas. La région est réputée pour son tourisme de chasse, qui attire des américains[4].

Population[modifier | modifier le code]

Municipalité Population Superficie (km2)[6] Densité (habitants/km2) Source
Nueva Ciudad Guerrero 3 861 2 427 1,59 [7]
Mier 6 539 923 7,08 [8]
Miguel Alemán 24 020 636 37,77 [9]
Camargo 17 587 930 18,91 [10]
Gustavo Díaz Ordaz 15 028 431 34,87 [11]
Total 67 035 5 347

Guerre de la drogue[modifier | modifier le code]

2009[modifier | modifier le code]

Le territoire de la Frontera chica est historiquement contrôlé par la Cartel du Golfe. Le leader du cartel, Osiel Cárdenas Guillén, est arrêté en . Une branche du cartel, Los Zetas, prend alors de plus en plus de pouvoir. Les deux groupes entrent en conflit en [12],[13].

2010[modifier | modifier le code]

Le , les corps de deux personnes décapitées sont déposés sur la place principale de Mier, devant la mairie. Deux personnes sont exécutées dans d'autres municipalités de la Frontera chica (Camargo et Miguel Alemán)[14].

Le , des ouvriers travaillant dans une station de compression de Pemex (Gigante Uno), exploitée par Delta, à Nueva Ciudad Guerrero, sont pris à partie par un groupe d'hommes armés de Los Zetas leur demandant de quitter les lieux. Trois employés sont alors portés disparus. Le , au moment du changement de quart, une quarantaine d'hommes armés, voyageant dans quatre fourgonnettes, font irruption dans la station.  Ils capturent les ouvriers et les menacent. Ils en enlèvent ensuite six (dont Saúl García Ayala, Mario Zúñiga Salas, Martín Franco Rivera, Christopher Cadena García, Anselmo Sánchez Saldívar) dans un camion. À partir de ce moment, le site passe sous leur contrôle. Ils exigent alors une rançon de 10 000 $ pour la libération des employés enlevés[3],[15],[16].

Le , l’armée mexicaine découvre un camp appartenant à Los Zetas à Mier. Il servirait de centre d’entraînement, d’une planque pour les individus kidnappées et d'un entrepôt de drogues. L’armée est envoyée sur place et des affrontements surviennent immédiatement. 27 sicarios commandés par Miguel Treviño Morales sont tués. Deux victimes exécutées sont trouvées[17].

À partir du , environ 300 personnes originaires de Mier, ainsi que de Camargo, migrent vers la ville voisine de Miguel Alemán en quête d'un refuge et de soins médicaux. La municipalité de Miguel Aleman ouvre un refuge dans l'attention d'accueillir les migrants qui ont fui Mier à cause de l'insécurité croissante. Cette vague de violence a été déclenchée après la mort d'Antonio Ezequiel « Tony Tormenta  » Cárdenas Guillén, un des leaders du Cartel du Golfe. Los Zetas fait savoir par téléphone que les habitants de Mier devaient quitter la région, ou ils seraient « anéantis ». Le , l'armée ordonne aux habitants de quitter Mier et, selon le Bureau du procureur général, les hommes du Secrétariat de la Défense nationale ont aidé au déplacement de quelque 350 personnes sur 15 kilomètres, ce qui équivaudrait à la distance entre Mier et Miguel Aleman. Certains maires dorment de l'autre côté de la frontière, aux États-Unis, à cause de l'insécurité[18],[12],[19].

2011[modifier | modifier le code]

Le , deux personnes, dont un militaire, sont tuées dans des affrontements à Miguel Aleman. 11 personnes sont arrêtées. L'affrontement avait débuté par une fusillade entre des membres du Cartel du Golfe et de Los Zetas[20].

Le , Gilberto « El Tocayo » Barragán Balderas, responsable du de trafic de drogue pour le Cartel du Golfe dans la Frontera chica, est arrêté à Miguel Aleman[21].

Immigration illégale[modifier | modifier le code]

La Frontera chica est une zone clé pour l'entrée de migrants aux États-Unis depuis le Mexique et donc une zone clé pour le trafic d'êtres humains. Cela est lié au fait qu'à partir du centre du Mexique atteindre le Texas est la route la plus courte. De plus, de nombreux migrants illégaux sont expulsés des États-Unis dans la région. En , 20 000 migrants ont été expulsés dans le Tamaulipas[4],[22].

Un rapport du Système National de Sécurité Publique (SNSP), paru en janvier 2011, indique que Camargo et Gustavo Díaz Ordaz sont des municipalités où les migrants sont en danger[23].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) « La disputa por la frontera chica de Tamaulipas: tiroteos, tráfico de drogas y pueblos abandonados », sur Infobae, (consulté le )
  2. (en) Sara Schatz, Impact of organized crime on murder of law enforcement personnel at the U.S.-Mexican Border, Springer, coll. « SpringerBriefs in Sociology », , 125 p. (ISBN 978-94-017-9249-3 et 94-017-9249-6, OCLC 884873688, lire en ligne)
  3. a et b (es) Diego Enrique Osorno, La guerra de los Zetas : viaje por la frontera de la necropolítica, Vintage Español, , 352 p. (ISBN 978-0-8041-7032-1, 0-8041-7032-0 et 1-306-13818-3, OCLC 864822008, lire en ligne)
  4. a b et c (es) Marcos González Díaz, « Qué es la "frontera chica" de México, la zona clave para todo tipo de tráfico ilegal a EE.UU. », sur BBC, (consulté le )
  5. (es) Noé Cruz Serrano, « Bajan cortina a Cuenca de Burgos por falta de dinero », sur El Universal, (consulté le )
  6. (es) « Municipios de Tamaulipas », sur GuiaTuristicaMexico (consulté le )
  7. (es) Prontuario de información geográfica municipal de los Estados Unidos Mexicanos : Guerrero, Tamaulipas (lire en ligne)
  8. (es) Prontuario de información geográfica municipal de los Estados Unidos Mexicanos : Mier, Tamaulipas (lire en ligne)
  9. (es) Prontuario de información geográfica municipal de los Estados Unidos Mexicanos : Miguel Alemán, Tamaulipas (lire en ligne)
  10. (es) Prontuario de información geográfica municipal de los Estados Unidos Mexicanos : Camargo, Tamaulipas (lire en ligne)
  11. (es) Prontuario de información geográfica municipal de los Estados Unidos Mexicanos : Gustavo Díaz Ordaz, Tamaulipas (lire en ligne)
  12. a et b (es) Gustavo Castillo García, « Amenazas de muerte de zetas hacen de Mier, Tamaulipas, pueblo fantasma », sur La Jornada, (consulté le )
  13. (en) « Mexico’s Cartels Declare War on the Zetas » [archive], sur Geopolitical Monitor,
  14. (es) « Cuatro ejecutados en Tamaulipas; dos, decapitados », sur Proceso, (consulté le )
  15. (es) « Grupo armado toma control de pozo gas natural en México: diario », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (es) « Pemex se dobla ante el chantaje de los Zetas », sur www.proceso.com.mx (consulté le )
  17. (es) « Abate Ejército a 27 sicarios », sur El Vigía, (consulté le )
  18. (es) Javier Estrada, « Por inseguridad, aumenta la migración en la frontera norte de Tamaulipas », sur Expansión, (consulté le )
  19. (es) « Alcaldes de Tamaulipas "duermen" en EU; otros, simplemente se "ausentan" », sur Proceso, (consulté le )
  20. (es) Gustavo Castillo, « Sicarios y militares se enfrentan en Tamaulipas; 2 muertos y 11 detenidos », sur La Jornada,
  21. (es) « Capturan a "El Tocayo", jefe del cártel del Golfo en Miguel Alemán », sur Proceso,
  22. (es) Oscar Misael Hernandez, « Riesgos en la migración irregular de menores mexicanos a Estados Unidos », Norteamérica, vol. 11, no 2,‎ , p. 63–84 (DOI 10.20999/nam.2016.b003, lire en ligne, consulté le )
  23. (es) Luis Brito, « Tamaulipas: entre la violencia del narcotráfico y los abusos a migrantes », sur Expansión, (consulté le )