François Martin (navigateur)
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François Martin (1575-1631) est un voyageur et apothicaire français originaire de Vitré en Bretagne.
Biographie
[modifier | modifier le code]Sixième enfant d'Etienne Martin, médecin à Vitré, et de Charlotte Morin, François Martin a été baptisé à l'église Notre-Dame de Vitré le [1]. Devenu compagnon-apothicaire, il a fait le tour de France et en cette qualité est passé à Montpellier[2]. Il avait alors plus de 10 ans de compagnonnage. Il a suivi à l'Université de Médecine, les cours professés pour les compagnons-apothicaires. Après avoir retiré ses lettres attestatoires le 13 mars 1597, il est parti pour une autre ville.
Le 18 mai 1601 il s'embarque en qualité de chirurgien sur le Croissant, un des deux bâtiments, avec le Corbin, que les marchands de Saint-Malo, Vitré et Laval, équipèrent pour les Indes orientales.
Le 20 juillet 1602, il voit périr le Corbin sur les Maldives sans pouvoir lui porter secours (voir : François Pyrard). Le 24, on atterrit au port d'Achem. Après avoir pris une cargaison de poivre et d'autres épiceries, le Croissant quitta Sumatra le 20 novembre. Le vaisseau était en si mauvais état, que le 22 mai se trouvant à une certaine distance des côtes d'Europe, l'équipage fut obligé de passer avec la cargaison à bord d'un bâtiment hollandais qui les débarqua le 13 juin 1603 à Plymouth.
Il donne dans son ouvrage une description détaillée des drogues trouvées dans les pays visités, avec la mention de leurs usages médicaux, comme il termine son ouvrage par une étude sur le scorbut et son traitement.
À son retour, par une patente d'Henri IV du 27 mai 1604[3], il devient apothicaire, et ouvre une boutique de pharmacie à Rennes[4].
Désirant, autant qu'il se peult, le biem et avancement de notre bien aimé maistre François Martin, sachant le soing qu'il a eu dès son aage de se rendre capable d'exercer la pharmacie, et que, pour en avoir plus grande et particulière cognoissance, il a, depuis quatre ou cinq ans, avecque beaucoup de périlz, paynes et diespance, faict le vorage des Indes Orientalles entreprins par le feu sieur de la Bardelière, par nostra permission et soubz notre auctorité; auquel voiage, outre ce qu'il s'est acquis d'industrie et de oognoiss&nce de la phis 'grande partye des simples, bois, gommes et autres matières' de plus commung usaige et praticque en ladite pharmacie; il mérite aussi quelque recognoissance du service et assistance qu'il a donné à tous ceulx qui, avecq ledict feu sieur de la Bardelière, ont faict ledict voiage en tant de griefves1 malladies, périls et accïdans qui leur sont survenuz; voularas d'ailleurs qu'il ait, dès à présent, et pour l'advenir, quelque vaccation et lieu arresté pour s'occuper et avoir moien de vivre, affin que aux occasions qui s'offriront de faire quelque aultre voiage auxdictes Isles, nous Payons en main et tousjours à propos ptcmr nous en servir.
Nous, pour ces causes, et après que les sieurs Du Laurens, nostre médecin ordinaire et premier de la Reyne, nostre très ehère espouse, Maistre Théodore Mayerne Turquet, aussi nostre médecin, et Mes. Raymond de la Livre et Sébastien Bodinet, noz apoticquaire» et valetz de chambre ordinaires, nous ont, par le certitfficat cy attaché soubz le c'ontreseel de nostre chancellier, donné toutes assurances avoir faict preuve certaine de la suffisance et capacité dudict Martin en la théorieque et praticque de l'adicte pharmacie; à icelluy Martin, Nous, de nostre grâce spécial, plaine puissance et authorité royal, avons permis et permettons, par ces présentes signées1 de nostre main, d'exercer ledict art de pharmacie en icelle villa deiRennes, et par tout ailleurs! où il voudira s'habituer, et là luy avons donné et donnons pouvoir de dresser et avoir bouticque, vacquer, s'emploier et servir à toutes les functions dudict art ndellement et charitable menet tav ecq le soing que le debvoir dudict art requiert pour le bien et la santé du public, sans estre tenu à faire aucun chef d'œuvre, souffrir et soubir aucun autre examen de sa suffisance audict art que ce que nosdicts médecins nous ont déclaré de bouche et certiffié luy en avoir faict faire, ne qu'il soit aussi abstrainct, pour son establissement, réception et institution, paier aucuns festins, faire despances, ne contribuer À autres inutiles despances ausquelles ceulx dudict art, lors de leur réception, peuvent estre tenpz en nostre ville; de toutes lesquelles choses Nous avons, de nos mesme grâce, pouvoir et auctorité que dessus, dispensé et dispensons1 ledict Martin par lesdictes présente. Au bas de ce document il se trouve une annotation disant : « En vertu des lettres ci-dessus et le certiffîcat des médecins; et appoticaires du Roy, led. Martin y nommé a tenu (bouticque d'appoticairie en la ville de Rennes en Bretaigne[5].»Œuvres
[modifier | modifier le code]Martin publia :
- la Description du premier voyage fait aux Indes orientales par les Français, contenant les mœurs, les lois, façon de vivre, religions et habits des Indiens; [liens à l'ed. de Paris, 1604 numérisé]
- une Description et Remarque des animaux, épiceries, drogues aromatiques et fruits qui se trouvent aux Indes ;
- un Traité du scorbut, qui est une maladie étrange qui survient à ceux qui voyagent en ces contrées, Paris, 1609, in-12.
On voit que sa Description des Indes ne peut concerner que Sumatra ; elle est exacte et annonce un esprit judicieux.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Martin, François, Description du premier voyage faict aux Indes orientales par les Français, Rennes, Les Portes du large, , 200 p. (ISBN 978-2-914612-33-3), p. XI
- Louis Irisou a relevé deux fois sa signature sur les registres de la Corporation des Maîtres-Apothicaires :
- Le 10 septembre 1595, il signe au procès-verbal de l'élection du procureur, ou abbé, des compagnons. Le 23 octobre 1596, il est immatriculé après avoir été examiné par les consuls de l'état et, reconnu capable, il appose son paraphe sur le registre des « matricules . Il est chez la demoiselle Marguerite Barrière, veuve de François Montchal, à la Boutique Verte. Cette boutique avait alors pour facteur agréé par la Corporation, un compagnon-apothicaire, nommé Jean Magnol, faisant la gérance au compte de la veuve. Jean Magnol reçu maître peu d'années après, a pris le fonds à son nom, s'est fixé à Montpellier, où il a fait souche et est devenu le grand-père du botaniste Antoine Magnol. Voir : Archives Dép. Hérault, E, Apotihic, reg. 6 (15174-1656), f. 88 et 83.
- Bibl. de 1a Fac. de Pharan. de Paris. Archives de la Compagnie des Marchands-Apothicaires de Paris, Reg. 3, f8 96 et suiv.
- Par lettres patentes d'Henri IV du 27 mai 1604, octroyées en considération des services rendus au roi en faisant le voyage des Indes Orientales, il est permis à François Martin d'ouvrir boutique de pharmacie à Rennes, en retagne, et d'y exercer son art sans avoir à subir d'examen devant la corporation des maîtres-apothicaires de cette ville et sans avoir à faire de chef-d'œuvre ou à payer des droits d'entrée excessifs.
- François Martin, apothicaire et explorateur, Louis Irissou, Persée
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Louis Irisou, François Martin, apothicaire et explorateur, Revue d'histoire de la pharmacie, Vol.34, no 116, p. 105-112. [1]
- François Martin, Description du premier voyage faict aux Indes orientales par les Français, Rennes, Les Portes du large, 2009, 200 p.
Source partielle
[modifier | modifier le code]« François Martin (navigateur) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
Liens externes
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