Ernestina de Champourcín
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Ernestina Michels de Champourcin y Morán de Loredo |
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Ernestina de Champourcín |
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Ernestina Michels de Champourcin y Morán de Loredo, née à Vitoria le et décédée à Madrid le , est une poétesse espagnole de la Génération de 27. Elle fait partie du groupe féminin des Las Sinsombrero.
Biographie
Un milieu conservateur et catholique traditionaliste
Ernestina est née à Vitoria-Gasteiz, capitale du Pays basque, le , dans une famille catholique traditionaliste.
Son père, royaliste et conservateur, est Antonio Michels de Champourcin y Tafarrell. Il possède le titre de baron de Champourcin, nom d'origine provençale. Sa mère, Ernestina Morán de Loredo y Castillanos, est née à Montevideo, en Uruguay, d'une famille asturienne.
La famille emménage à Madrid lorsqu'Ernestina a 10 ans.
La jeune Ernestina est inscrite au Collège du Sagrado Corazón et passe son baccalauréat à l'Institut Cardenal Cisneros. Son père s'oppose à son désir de poursuivre des études supérieures, mais sa mère la soutient[1].
Très douée dans les langues étrangères, elle écrit très tôt de la poésie en français. Elle grandit autour des livres de Víctor Hugo, de Lamartine, de Musset, de Vigny, de Maurice Maeterlinck, de Verlaine ainsi que les figures religieuses castillanes de Jean de la Croix et de Sainte Thérèse d'Avila.
Plus tard, elle lira Valle-Inclán, Rubén Darío, Concha Espina, Amado Nervo et, surtout, Juan Ramón Jiménez, qui l'inspirera d'une façon prépondérante[2].
Femme d'avant-garde
En 1926, María de Maeztu et Concha Méndez fondent le Lyceum Club Féminin, organisation féministe madrilène qui encourage les femmes à intervenir dans la société contemporaine notamment en termes culturels et sociaux. Ce projet intéresse Champourcín, qui s'implique dans le mouvement sur les questions relatives à la littérature.
La même année, elle publie à Madrid son ouvrage En silencio. Elle l'envoie à Juan Ramón Jiménez, dans l'attente d'une critique, mais ne reçoit pas de réponse.
Son chemin croisera néanmoins le poète et son épouse Zenobia Camprubí, à La Granja de San Ildefonso, et une amitié naît. Il l'initie à la poésie anglaise classique et moderne : Keats, Shelley, Blake, Yeats.
C'est là qu'elle entre également en contact avec les figures de la Génération de 27: Rafael Alberti, Federico García Lorca, Luis Cernuda, Jorge Guillén, Pedro Salinas et Vicente Aleixandre et se rapproche de la Résidence d'étudiants et de la Residencia de Señoritas de Madrid.
À partir de 1927, Ernestina écrit ses critiques littéraires dans les journaux comme le Heraldo de Madrid. Après En silencio (1926), elle publie Ahora (1928), La voz en el viento (1931), Cántico inútil (1936).
Elle est reconnue sur la scène littéraire madrilène. Elle fait partie des deux seules femmes, avec Josefina de la Torre, à être sélectionnée par Gerardo Diego pour son Anthologie de la poésie espagnole contemporaine de 1934. Elle maintient également une correspondance intense avec la poétesse Carmen Conde, pratiquement ininterrompue de janvier 1928 à 1930, puis d'une façon plus espacée jusqu'aux années 1980.
En 1930, elle rencontre Juan José Domenchina, poète et secrétaire personnel de Manuel Azaña. Elle l'épouse le [3].
Guerre d'Espagne et exil
Pendant la guerre d'Espagne, Juan Ramón Jiménez et Zenobia Camprubí fondent le comité « Protección de Menores » pour venir en aide aux enfants orphelins et abandonnés. Ernestina se joint à eux en tant qu'infirmière.
Mais elle doit rapidement quitter Madrid avec son époux, et le couple entame un périple qui le porte à Valence et Barcelone puis Toulouse et Paris. Ils s'exilent définitivement au Mexique en 1939. Sa vie au Mexique est productive (Presencia a oscuras (1952), Cárcel de los sentidos (1960) et El nombre que me diste (1960), mais son mari vit très mal l'exil et meurt en 1959.
À partir de ce moment, l'œuvre d'Ernestina de Champourcin devient plus sombre, voire mystique, et rappelle la religiosité de son enfance : Hai-kais espirituales (1967), Cartas cerradas (1968) et Poemas del ser y del estar (1972).
Retour en Espagne et "second exil"
En 1972, Ernestina rentre en Espagne. Le retour n'est pas facile et ses difficultés sont reflétés dans ses écrits, tel Primer exilio (1978)[4].
Les sentiments de solitude et de vieillesse, les souvenirs des lieux qu'elle a connus, deviennent des thèmes récurrents qui transparaissent dans son œuvre : La pared transparente (1984), Huyeron todas las islas (1988), Los encuentros frustrados (1991), Del vacío y sus dones (1993) et Presencia del pasado (1996).
Elle meurt à Madrid le .
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Ernestina de Champourcín » (voir la liste des auteurs).
- (es) Escritores.org, « De Champourcín Morán, Ernestina », sur www.escritores.org
- « Ernestina de Champourcin - Poemas de Ernestina de Champourcin », sur www.poemas-del-alma.com
- (es) « Ernestina de Champourcín », sur www.culturaydeporte.gob.es
- Marién Nieva Miralles, « El "primer exilio" de Ernestina de Champourcin », Exils et migrations ibériques au XXe siècle, vol. 2, no 8, , p. 149–159 (DOI 10.3406/emixx.2000.1048, lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
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