Elguja Khintibidze

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Elguja Khintibidze
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ელგუჯა ხინთიბიძე ou ელგუჯა გიორგის ძე ხინთიბიძეVoir et modifier les données sur Wikidata
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Elguja Khintibidzé (en géorgien - ელგუჯა ხინთიბიძე, né le 7 juin 1937), est un philologue géorgien, docteur en langues et lettres, professeur à l’Université Ivané Javakhishvili d’État de Tbilissi[1], académicien de l’Académie Nationale des Sciences depuis 2012[2]. Il est membre de la Société Internationale de la Recherche en Philosophie Médiévale[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Diplômé en 1960 de la Faculté de Philologie de l’Université Ivané Javakhishvili d’État de Tbilissi, Elguja Khintibidze dirige actuellement, dans cette même université, l’Institut de la Littérature Géorgienne à la Faculté des Sciences Humanitaires. Il assure également la présidence de l’Association Internationale de la Promotion de Recherches en Kartvélologie. Durant sa carrière académique, Elguja Khintibidze a assuré diverses fonctions : doyen de la Faculté philologique au sein de l’Université Ivané Javakhishvili d’État de Tbilissi (1976-1986), Vice-recteur à la recherche (1986-1993), directeur de la Chaire de l’Histoire de l’Ancienne Littérature Géorgienne (2000-2006), éditeur du journal "Literaturatmtsodneoba" ("sciences de la littérature") (1976-2004). Il est également membre du conseil éditorial du journal "Georgica"[4] (depuis 1978), fondateur et éditeur du journal international bilingue anglo-géorgien "The Kartvelologist"[5] (depuis 1993) et fondateur du "Centre d’études kartvélologiques" et de la "Fondation de recherches Kartvélologique" (depuis 1992). Il est également l’organisateur en chef de l’école d’été internationale en Kartvélologie (depuis 1995).

Elguja Khintibidzé est l’organisateur en chef des Symposiums internationaux en Kartvélologie[6].

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • De la Médaille de Mérite Internationale (IOM) avec la mention "pour le service rendu à la kartvélologie" (Cambridge 1994)
  • De la Médaille de Mérites en Géorgie (2003); d’une distinction scientifique de Ivané Javakhishvili (1984).
  • En 2016, il a remporté le concours scientifique Ivané Javakhishvili.

Recherches[modifier | modifier le code]

En tant que médiéviste, Elguja Khintibidzé consacre ses recherches à la littérature géorgienne et aux relations littéraires byzantino-géorgiennes. Il travaille également dans le domaine de la Roustvélologie et celui de l’étude des sources.

Ses études des relations littéraires byzantino-géorgiennes ont contribué à l’analyse approfondie de ce processus littéraire. Notamment, Elguja Khintibidzé a analysé

  • le roman byzantin "Barlaam et Joasaph" et les arguments en faveur de son attribution à la plume d’Euthyme l’Hagiorite;
  • l’étude des rapports de dépendance entre les versions grecques et géorgiennes de "Barlaam et Joasaph".
  • les arguments pour la datation de la version grecque de "Barlaam et Joasaph" au Xe siècle.

Principaux ouvrages et articles[modifier | modifier le code]

  • Aux archives royales de l’Espagne, Elguja Khintibidzé a fait trois découvertes: une correspondance, jusqu’alors méconnue des chercheurs et datée de XVe siècle, adressée par les monarques espagnols Isabelle I et Ferdinand II au roi géorgien Constantin II ; une ancienne source européenne concernant le Traité de Gueorguievsk et une documentation inconnue relative au roi géorgien Simon I.
  • Il faut également mentionner la découverte de deux fragments de manuscrits géorgiens du XIe siècle au British Museum. L’un d’eux représente un autographe de Georges l’Hagiorite.
  • Il a identifié des manuscrits  inconnus dans la bibliothèque des manuscrits géorgiens au Mont Athos.
  • Il a identifié des nouveaux fragments dans les traductions grecques et latines de la "Vie de Georges l’Hagiorite" datés du XIIIe siècle.
  • Il a identifié et préparé la publication du discours d’Alaverdi Khan Undiladzé prononcé à la cour de Shah Abbas au XVIIe siècle.
  • Il a traduit et publié les passages relatifs à la Géorgie écrits par un voyageur espagnol du XVe siècle Rui Gonsalez Klavikho.
  • Il est l’auteur d’une nouvelle hypothèse sur l’origine de la dénomination des géorgiens et de son étymologie.
  • Il a identifié un hymne syriaque inconnu relatif à la Géorgie sur l’invasion de Tbilissi au XIIIe siècle.

La recherche relative au poème "Le chevalier à la peu de tigre"[modifier | modifier le code]

E. Khintibidzé a étudié l’imagerie symbolique et artistique du poème "Le chevalier à la peu de tigre" ainsi que sa terminologie philosophique et théologique relative aux  dénominations divines. Cette étude a permis de formuler une hypothèse originale sur la conception du monde que partageait l’auteur du poème Chota Rustaveli. L’étude a également permis de  situer cette vision du monde dans le cadre plus large du processus du développement de la pensée médiévale.

Cette recherche a abordé les aspects de la réflexion théologique, philosophique, éthique et astrologique exprimées dans le poème. Elle a identifié le courant de la philosophie antique présent dans le "Le chevalier à la peu de tigre", notamment, dans l’usage de définitions aristotéliennes de l’âme, très populaires au Moyen Âge tardif. La conception de l’amitié exprimée dans le poème se rapproche, une fois de plus, de la pensée d’Aristote. L’interprétation de ce qui est la défaillance et le manque, semble, par contre, tributaire de la pensée platonicienne[7],[8]

Le chercheur a démontré que la pensée du poète Rustaveli trouve sa ressemblance typologique avec la pensée littéraire européenne, par exemple, avec l’œuvre de troubadours, de Dante et de Pétrarque. En outre, la trace du "Le chevalier à la peu de tigre" est perceptible à travers la production artistique européenne. Ainsi, selon la découverte faite par Dr. Khintibidzé, le contenu (l’histoire), du poème "Le chevalier à la peu de tigre" (XIIe siècle) est réutilisé  par les dramaturges anglais du XVIIe siècle, tels que William Shakespeare, Francis Beaumont et John Fletcher. En effet, le sujet de "Chevalier à la peu de tigre" a été retravaillé et réutilisé dans les pièces de théâtre du XVIIe siècle créées par les artistes de la cour royale anglaise. Il s’agit notamment de "Cymbeline" par Shakespeare, et de "Philaster" et "Roi et non Roi" de Fletcher.

Le chercheur a identifié la manière par laquelle le contenu du poème de Rustaveli a pénétré le cercle des intellectuels de l’époque shakespearienne : il s’agit d’une rencontre entre Alaverdi Khan Undiladzé (géorgien d’origine) et la délégation des intellectuels anglais ayant rendu visite au Shah Abbas.[9],[10],[11]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « TSU.ge », sur tsu.ge (consulté le ).
  2. (ka) « Საქართველოს მეცნიერებათა ეროვნული აკადემია », sur საქართველოს მეცნიერებათა ეროვნული… (consulté le ).
  3. « Medieval Philosophy Online - SIEPM », sur bc.edu (consulté le ).
  4. « Სამეცნიერო ჟურნალი - გეორგიკა », sur tsu.edu.ge (consulté le ).
  5. « Kartvelologi », sur tsu.ge (consulté le ).
  6. (en) « VII International Academic Conference for Kartvelian Studies », sur mes.gov.ge (consulté le ).
  7. The World View of Rustaveli's Vepkhistqaosani (The Man in the Panther Skin), "Kartvelologi", 2009, 860p.
  8. Love in Vepkhistqaosani (The Man in the Panther Skin), "Kartvelologi", Tbilisi, 2005
  9. The Man in the Panther-Skin in England in the Age of Shakespeare, Tbilisi, 2008
  10. The Man in the Panther Skin William Shakespeare's Literary Source, The Kartvelologist", #19, 20
  11. "The Man in the Panther Skin: Cultural Bridge from East to West": Georgia (The Proceedings of International Seminar on "Georgia, Previous Experiences, Future Prospects"), Tehran 2011