Dopage dans le football

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Le dopage dans le football consiste, pour les joueurs, à faire appel à des substances ou à des pratiques interdites dans le but d'améliorer leurs résultats en compétition.

Histoire

La Fédération internationale de football association introduit les contrôles sanguins en 2002, avant de les retirer pour les Coupes du monde 2006 et 2010. Elle ratifie le code de l'Agence mondiale antidopage (AMA) à l'approche de la Coupe du monde 2006, ce qui fait du football le dernier sport olympique à procéder ainsi[1]. Le passeport biologique est introduit pour la Coupe du monde 2014.

Affaires de dopage

En 1958, Gerardo Ottani (it), ancien footballeur de Bologne qui se reconvertit en médecin, mène une enquête. Ses résultats indiquent que 27 % des footballeurs italiens consomment des amphétamines, 62 % des stimulants du cœur ou de la respiration, et enfin que 68 % utilisent des stéroïdes anabolisants et des hormones[2].

En janvier 2006, Jean-Jacques Eydelie, ancien joueur de l'Olympique de Marseille, déclare dans le magazine L'Équipe que lui et plusieurs de ses coéquipiers auraient reçu des injections avant la finale de la Ligue des champions de l'UEFA 1992-1993. L'ancien président du club marseillais, Bernard Tapie, intente une action en justice contre le journal et Eydelie pour avoir publié des articles suggérant des prises de substances dopantes aux joueurs[3].

En 2018, Samir Nasri, sans club au moment de l'annonce de la sanction, est suspendu 6 mois par l'Union des associations européennes de football (UEFA) pour une perfusion intraveineuse de vitamines reçue à Los Angeles, aux États-Unis, méthode prohibée par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Sa suspension est même allongée à 18 mois[4]. Une fois sa suspension purgée, Nasri signe un contrat, le de six mois avec le club anglais de West Ham United[5].

Veuves du calcio

L'affaire dite des veuves du calcio, est une affaire lancée dès 1998 en Italie. Elle se penche sur un nombre apparemment important de décès prématurés chez d'anciens joueurs professionnels du championnat d'Italie. Raffaele Guariniello, juge chargé de l'affaire, commande une enquête approfondie sur les joueurs ayant évolué dans les deux premières divisions italiennes, entre les années 1960 et 1996[6]. Le corpus de l'enquête recense 24 000 joueurs, chez qui, notamment, la prévalence de certains cancers (côlon, foie, thyroïde, leucémies, scléroses) est 2 à 10 fois plus importante que dans le reste de la population[7].

Affaire de la Juventus Turin

Dans la lignée de l'affaire des veuves du calcio, la justice italienne s'intéresse particulièrement à la Juventus de Turin. Une perquisition dans les locaux permet de mettre au jour 281 références dans la pharmacie du club, ce qui correspond à ce que l'on peut trouver dans un hôpital[8]. En 2004, Ricardo Agricola, médecin chef de l'équipe à l'époque des faits, est condamné à un an et dix mois de prison, ainsi qu'à l'interdiction d'exercer pour fraude sportive[9]. Il sera acquitté en appel, le dopage n'étant pas inclus dans la définition de fraude sportive à l'époque des faits[10]. Des documents d'expertises révélés par le journal Le Monde montraient une augmentation de 15 % en trois mois de l'hématocrite de Didier Deschamps, joueur de la Juve à l'époque des faits. Or, selon le rapport de l'hématalogue Giuseppe D'Onofri, une augmentation supérieure à 4 % est un signe de stimulation exogène. Il concluait à l'utilisation systématique et intensive d'EPO à partir de l'étude des paramètres sanguins de 49 joueurs du club[9].

Substances et pratiques interdites

Controverses

En comparaison avec d'autres disciplines, le football semble plutôt épargné par les affaires de dopage. Ce faible nombre de cas est surprenant compte tenu des enjeux sportifs et financiers, et les instances internationales et nationales du football sont régulièrement accusées d'entretenir l'omerta sur le sujet[2],[11]. Ainsi, l'ancienne ministre des Sports française, Marie-George Buffet, raconte les pressions qu'elle a reçues lors de la Coupe du monde 1998 en France. Quant au journaliste Jonathan Sachse, il s'étonne de la difficulté, voire de l'interdiction, de s'approcher des poubelles des équipes lors de l'Euro 2016[1].

Références

  1. a et b « Enquête France Info. Pourquoi y a-t-il si peu de cas de dopage dans le football ? », sur www.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  2. a et b Maxime Goldbaum, « Dopage : "Le football, champion du monde de l'omerta" », sur www.lemonde.fr, (consulté le ).
  3. « Un ancien joueur marseillais révèle la corruption, la triche et le dopage au temps de l'affaire OM-VA », sur lemonde.fr, .
  4. « Dopage : la suspension de Samir Nasri rallongée jusqu'en janvier 2019 », sur www.lequipe.fr, (consulté le ).
  5. « Samir Nasri fait son retour en Premier League après sa suspension pour dopage », sur www.sudinfo.be, (consulté le ).
  6. Eric Jozsef, « L'«affaire des veuves du calcio» rebondit », sur www.liberation.fr, (consulté le ).
  7. Laurent Favre, « Ce dopage que le football ne veut pas voir », sur www.letemps.ch, (consulté le ).
  8. « Dopage. Zidane s'est-il dopé à la Juventus Turin ? », sur www.ouest-france.fr, (consulté le ).
  9. a et b Stéphane Mandard, « Dopage : "A la Juve, il y avait énormément de produits" », sur www.lemonde.fr, (consulté le ).
  10. « FOOT-Dopage : les joueurs de la Juve tous dopés en 1996 ? », sur www.leparisien.fr, (consulté le ).
  11. « Mondial-2018: le football, ce sport hermétique aux scandales de dopage », sur www.lepoint.fr, (consulté le )