Discussion:Bernard Dubourg/paragraphes non attribuées

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paragraphe de l'article non neutres non sourcées non attribués...etc[modifier le code]

Chez les lecteurs de la collection L'Infini comme au delà, L’Invention de Jésus a été classé dans la catégorie ésotérisme. Les spécialistes des études bibliques lui ont reproché une méconnaissance de l'état de l'art, un ton agressif qui a interdit la réception universitaire de ses ouvrages, enfin le cas excessif fait de la rétroversion comme base du raisonnement. Si cette méthode peut en effet mettre en valeur les procédés littéraires et exégétiques utilisés, elle ne peut en effet "prouver" l'existence d'un original en hébreu au Nouveau Testament.

Quelques auteurs non académiques adhèrent cependant à la thèse de Dubourg. Raoul Vaneigem l'utilise dans La résistance au christianisme. Les hérésies des origines au XVIIIe siècle (1993), Stéphane Zagdanski exalte dans ses œuvres et sur son site personnel l’infinie fécondité du midrash.

Mais le principal disciple de Dubourg est Maurice Mergui, animateur du site Le Champ du Midrash. Dans Un Étranger sur le toît (2003), puis Comprendre les origines du christianisme (2005), il il explore l"élaboration midrashique" du corpus évangélique, mais aussi des textes des Pères de l’Église, des apocryphes et gnostiques, voire des Livres des Macchabées ou du Coran.

Citations et notes critiques[modifier le code]

"

« Kabbale » vient de la racine hébraïque QBL, racine qui implique l'idée de « réception » et de « tradition ». La Kabbale n'est pas une pratique fumeuse : elle est tenue, dans la tradition juive, pour le cœur même, l'épicentre de la science du Livre, sa Sagesse — la Sagesse et de sa production et de sa lecture et de sa pratique ." (LIDJ, t.1, p. 129)

Toutefois, Marc-Alain Ouaknine prétend que parmi les kabbalistes, les plus nombreux sont des charlatans[1] "

Les connaisseurs de cette Kabbale, active et présente massivement jusque dans les textes les plus anciens de la Bible hébraïque, en groupent les procédés classiques sous trois rubriques : Gématrie, Notarique et Thémoura." (LIDJ, t.1, p. 129-130)

Encore faut-il respecter les règles et ne pas vendre pour de la tradition juive ce qui n'est qu'une adaptation de devin de foire ? La comparaison entre ce que donne le numéro de Actualité des religions déjà cité est là-dessus éditfiante. "

Ces procédés, je m'empresse de le préciser, ne sont pas toute la Sagesse hébraïque : ils constituent la face la moins manifestement ésotérique de son ésotérisme."

Il y a ésotérisme, la partie d'elle-même qu'une religion réserve à ses initiés, et il y a pseudo-ésotérisme, une version déviée, réductrice mais commerciale. "

Tout ce qui, dans les évangiles, tourne autour de la résurrection du Seigneur (de Yahvé,de YHWH) est par conséquent un effet naturel du midrash [2] - ni un constat historique [3]

Thèse ridicule des catéchismes papistes ou protestants.[4]

ni une construction fantaisiste-mythologique :[5]

Thèse des Voltaire de tous bords.

non : un effet de midrash, i.e. la conséquence d'une lecture active de la Bible hébraïque."

"

Et je ne me lasse pas de le répéter : lesdites narrations néo-testamentaires, quelle qu'en soit la couleur apparente, ne sont pas des reportages pris sur le vif, des comptes-rendus de reporters ou d'historiens - YHWH ne ressuscite pas face à des journalistes![6] Et ce ne sont pas des contes à dormir debout, des fabulettes ou des mythes - ce sont des forceps de la science hébraïque.[7]"

" Je pleure, un instant, sur l'ignorance (volontaire ou involontaire?) des érudits de tous bords, et puis je me console en poursuivant."[8]

"

L'interprétation à laquelle je fais ici allusion — les évangélistes reporters — rejoint les délires de Renan sur les apôtres peu instruits, ignares, illettrés. [9]Pensez donc, le Christianisme a été fondé par des pêcheurs de Galilée, et Joseph était charpentier!... Renan, professeur d'hébreu, ignorait-il que plusieurs des plus illustres rabbins cités dans les Talmuds[10] et la littérature apparentée exerçaient des métiers de ce genre : l'un cordonnier, l'autre tailleur de pierres, etc.? Cela ne les empêchait pas d'être des savants![11]... Et les exégètes et sermonneurs modernes reprennent à l'envi ces fadaises...[12] Au fait, quel hébreu Renan enseignait-il?[13]"

" La plupart des savants prétendent que la langue du Nouveau Testament est la koinè, la langue grec parlée, la langue du peuple et des marchands, mais aucun n'est capable de nommer une œuvre, une seule, de la taille du corpus néo-testamentaire, écrite en koïné,[14] si ce n'est... le Nouveau Testament lui-même! Beau serpent qui bellement se mordille la queue... (Parfois on fait appel à la soi-disant koïné de Polybe l'historien : mais qui ira dire que Polybe écrit un grec sémitisant?[15]...)"

" Lorsque je dis que le Nouveau Testament doit être soumis à une rétroversion (du grec vers son hébreu natif)[16], je ne dis pas seulement qu'il faut lui faire subir un changement de lexique : je dis qu'il faut le considérer enfin comme un monument de la littérature juive-palestinienne,[17] comme un monument du judaïsme. Et cette affirmation suffit, en effet, à remettre en cause toute notre connaissance des débuts du Christianisme[18]."

" - De la ruine du grec du corpus chrétien à la ruine de l'historicité de Jésus et de Paul, il n'y avait qu'un pas: ça y est! mon lecteur et moi l'avons franchi.[19](LIDJ, fin du t.2 p. 352)

notes[modifier le code]

  1. interview dans un numéro de Actualité des religions dont la spiritualité du mois est "la Kabbale"
  2. le procédé de Bernard Dubourg est tel tout au long des ses oeuvres sur le christianisme. Il affirme mais ne démontre rien.
  3. Le monde savant, celui-là même que Dubourg dénigre sans l'avoir lu, sait pertinemment que les récits évangéliques ne sont pas de l'histoire. En revanche, la doctrine de quelques églises fait de ces récits une doctrine de "l'historique et physique". Dubourg ne fait pas la différence.
  4. Heureusement, il n'y a pas de catéchisme dans le monde protestant. Ce que Luther nommait ainsi correspondait à des résumés de morale pratique. Ensuite, il apparaît que Dubourg n'est pas assez érudit pour avoir entendu parler ni du Libre Examen, ni de l'Ecclesia semper reformanda. Ainsi, il juge de tout, de préférence en mauvaise part, en parfaite méconnaissance de cause.
  5. L'association fantaisie et mythologie montre que Dubourg n'a pas fréquenté les thèses de Mircea Eliade et qu'il ne sait pas distinguer ce qui relève du pamphlet chez Voltaire de ce qui relève de l'apport philosophique.
  6. les spécialistes de la discipline s'en sont rendu compte depuis 1848 !
  7. Affirmation gratuite : il n'y a pas de forceps !
  8. érudits de tout bord dont la reconstruction de sa bibliothèque de travail montre qu'ils ne les a pas lus.
  9. le délire des évangélistes kabbalistes, c'est pas mal non plus ?
  10. Oui, Renan, en son temps l'ignorait quoiqu'il soit professeur d'hébreu. 100 ans plus tard, tout le monde le sait, même les biblistes. Mais Dubourg en est resté à Renan, faute de connaître le corpus d'étude qui lui est postérieur, ce qui est fréquent en France. Cela ne semble pas aussi scandaleux que d'ignorer le recul de l'hébreu en langue cultuelle alors que les érudits que lui-même ignore l'ont publié depuis plusieurs années.
  11. Il faudrait distinguer "savant" et "savant". Le détenteur d'une technique traditionnelle un peu mystérieuse, comme un sourcier de village, est souvent décrit par la littérature traditionnelle comme "détenteur de la connaissance". pour autant, peut-il être tenu pour un "savant" ?
  12. la bibliothèque de travail de Dubourg, reconstituée par ses notes de bas de page ou de fin, car ses livres ne donnent ni index ni bibliographie, montre qu'il ne connait que 2 contemporains dont 1 qu'il cite sans l'avoir lu.
  13. Celui qui a fait le grammairien qui l'a enseigné à Dubourg
  14. La koïné est le grec hellenistique qui est différent du grec attique parce qu'il est devenu une langue véhiculaire. il a donc absorbé des expressions issues des parlers locaux. Le discrédit dans lequel tomba le grec koine tient à la surestimation de la période dite "classique de la Grece", en gros les 5ème et 4ème siècles avant l'ère commune. Cette surrestimation date de la Belle Époque. Voir la villa Kerylos] construite par Samuel Reinhardt un héllénisant, professeur d'université au début du 20ème siècle. Cette surévaluation de la Grèce classique sur toutes les autres civilisations anciennes a empéché le développement de l'archéologie nationale et des études celtes longtemps laissées au mains des nationalistes.
  15. la koïne n'est pas un grec sémitisant. Il est un grec véhiculaire qui allège un certain nombre de règles, par exemple, dans le cas régime des prépositions. Dans le Nouveau testament, apparaissent des araméismes, du fait de la langue maternelle des rédacteurs, comme ailleurs apparaissent des latinismes. C'est la raison pour laquelle Polybe n'écrit pas un grec sémitisant quoiqu'il écrive en grec koine, c'est à dire hellenistique.
  16. pétition de principe. Pour parler de "rétro" version, il faut accepter avant toute démonstration que l'original est hébreu.
  17. Au temps de la rédaction du Nouveau Testament, le phare de la culture juive se trouve à Alexandrie et s'exprime en grec. Se reporter aux études philonniennes récentes. Référence attendue de quelques articles du Journal Of Hébreu Scriptures
  18. Déjà Alfred Loisy considérait les évangiles comme un monument de la culture juive. Cela n'a rien changé.
  19. D'une part la logique qui va de l'un à l'autre n'est pas évidente, d'autre part, la démonstration ne repose sur une méconnaissance de l'état del'art. Cette méconnaissance est fréquente dans les pays du sud de l'Europe.

Note sur les Mandéens[modifier le code]

p. 357 du tome 2 de L'Invention de Jésus

" mandéens : secte dont l’origine (palestinienne et non pas babylonienne) remonte aux débuts du christianisme ; les mandéens (i.e. « ceux qui savent, les gnostiques ») s’attribuent surtout le nom de « nazaréens » (i.e. d’« observants », de « conservateurs ») ; ils subsistent, en maigre nombre, sur les bords du golfe Persique. Leur littérature, quantitativement considérable, n’existe plus qu’en araméen (occidental) : elle est à la fois chrétienne (avec insistance sur Jean Baptiste et antichrétienne (car elle ne révère nullement le Jésus-Josué évangélique).

N.B. Pline l'Ancien, recopiant des rapports rédigés, sur l’ordre de l’empereur Auguste, par l’un de ses généraux, un certain Marcus Agrippa, signale, au livre 5 de ses Histoires Naturelles, que des « nazaréens » habitent une ville de Syrie appelée, non loin d’Apamée, Bambyx, ou Hiérapolis, ou Mabog. Or - et c’est là que je m’amuse -, Marcus Agrippa, que plagie ici Pline, est mort en 12... avant Jésus-Christ ! et ses investigations remontent, elles, et toujours avant Jésus-Christ, aux années 30 à 20.

Ceci prouve (prouve !...) :

1. qu’il existe une communauté nazaréenne (se donnant et se laissant nommément reconnaître pour telle jusque par des étrangers - par des Romains... ici, un général et ses informateurs...) au bas mot plusieurs dizaines d’années avant notre ère ; - mais surtout - dès lors que ladite communauté (chrétienne) n’est évidemment pas née en Syrie mais en Palestine et qu’elle a certainement mis du temps à se constituer et à se charpenter sur son lieu d’origine, et du temps à s’en faire bannir, et du temps à s’exiler, et du temps à venir s’installer dans ce pays étranger, païen, hostile et insupportable par nature, qu’est précisément pour tout Juif ou Samaritain chrétien-conservateur(i.e. « nazaréen ») la Syrie, et encore du temps à s’y faire admettre, dans cette région d’emprunt, et à y vivre au grand jour, etc. : mais surtout, dis-je, et vite :

2. que le christianisme ne date, dans ses élaborations midrashiques les plus primitives, ni du Ier siècle ap. J.-C. ni de quelques weeks-ends auparavant : il a, ainsi que je l’ai à maintes reprises et violemment suggéré, çà et là, dans le présent tome, très évidemment pris son essor quelques dizaines, voire quelques cinquantaines d’années avant notre ère.

P.S. Par-delà le vieux Pline dont nos érudits aux-aguets-sur-la-brèche ne doivent pas très souvent consulter le livre numéro 5 (et combien je les comprends !... c’est qu’ils leur sont des plus-que-gêneurs, ces - bel et bien historiques réels inévacuables - nazaréens de Syrie...), mon salut et ma reconnaissance à Marcus Agrippa : un Marc tout solide, celui-là, et qui me fait le double cadeau et de confirmer mes dires et certitudes touchant les chronologies du midrash chrétien, premières étapes de ce midrash incluses, et d’assener le coup de grâce, cette fois, à nos historicistes exégéseurs de tous bords : oui, le christianisme, juif ou samaritain hébreu, est, qu’on s’y habitue ou non désormais, pire que fort antérieur, dans ses débuts, aux débuts de l’ère dite chrétienne. Cette assertion, que mon volume II crache de partout, n’avait pas besoin des enquêtes et comptes rendus de Marcus Agrippa pour me venir à l’esprit : mais, dès lors que Pline et sa source y acquiescent et la hissent au niveau d’un truisme, tant mieux : j’en profite et y appose leur sceau...

Repères bibliographiques minimums, à ce sujet: Jones A.H.M., The Cities of the Eastern Roman Provinces [Les cités des provinces romaines d’Orient], O.U.P., 1971 ; et Pritz R.A., Nazarene Jewish Christianity [Le judéochristianisme nazaréen], Jérusalem-Leiden, Brill, 1988. Aux pp. 17-18 de son étude, Ray Pritz ose se permettre à la fois de fournir le passage exact de Pline, la référence exacte de Pline à Agrippa, les dates exactes de la mort d’Agrippa et de ses enquêtes, et de... refuser le tout pour cause de bête préjugé personnel : Pritz ne croit pas (ne croit ! pas...) un christianisme possible avant l’ère chrétienne, et pourquoi donc ? - tout simplement parce qu’il n’a aucune idée des modes de fabrication de ce christianisme-là. Et un érudit de plus à la trappe !... Un exact historiciste de plus, je vous dis."