Crise économique srilankaise de 2021

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La crise économique srilankaise de 2021 a éclaté le 1er septembre 2021 lorsque le président srilankais, Gotabaya Rajapaksa, a déclaré l'état d'urgence économique en raison de l'épuisement rapide des réserves de change, de la dépréciation de la monnaie et de la hausse des prix des denrées alimentaires dans le pays. L'état d'urgence a été déclaré en vertu de l'ordonnance sur la sécurité publique pour empêcher l'accumulation et la thésaurisation de produits essentiels, notamment du sucre et du riz. Un ancien général de l'armée a été nommé au poste de « commissaire des services essentiels », qui est autorisé à saisir les stocks alimentaires détenus par les commerçants et les détaillants et à réguler leurs prix[1].

Contexte

Cette crise suit plusieurs épisodes qui ont affecté négativement l'économie srilankaise[2] :

  • en 2017, le pays a connu sa pire sécheresse depuis plus de quatre décennies. Plus d'un million de personnes ont été touchées dans 18 districts, soit plus de la moitié du pays, provoquant une baisse de la croissance économique et de l'activité agricole en 2016 et 2019.
  • de mauvaises performances ont marqué les exercices 2017 et 2018, notamment dans les activités industrielles. En 2019, une croissance faible, en relation probable avec les attentats du dimanche de Pâques perpétrés par un groupe extrémiste local dans des hôtels de luxe à Colombo et dans les principales églises du pays.
  • une forte dépendance aux importations chinoises, la Chine étant par ailleurs le plus grand créancier bilatéral du Sri Lanka, qui a été contraint de céder le port de Hambantota au profit de la Chine par un bail de 99 ans.
  • le tourisme, qui contribue fortement au PIB du pays et représente 16 % des entrées totales de devises, a été fortement affecté par la pandémie de Covid-19, qui a induit un verrouillage national du pays et la fermeture d'aéroports, réduisant à zéro la demande touristique nationale et étrangère.
  • La conversion de l'agriculture srilankaise au « 100 % bio » a été imposée le 29 avril 2021 par le gouvernement qui a interdit du jour au lendemain les engrais chimiques et tout autre produit agrochimique. L'effet de cette interdiction a été une augmentation de plus du double des prix de produits de première nécessité comme le sucre, le riz et les oignons, le sucre atteignant même 200 Rs/kg et une forte augmentation des prix du kérosène et du gaz de cuisine. Les exportations de produits agricoles essentiels comme le clou de girofle, la noix de muscade, le poivre, le caoutchouc et le thé (10% des revenus d'exportation du pays), qui rapportent plus de 1,25 milliard de dollars chaque année, ont plongé.

Conséquences

Le Sri Lanka est confronté à une crise externe et interne après que les réserves nettes de change de la nation insulaire soient proches de zéro. Les réserves de change ont chuté de moitié en un an à seulement 2,8 milliards de dollars. Cela a conduit la roupie srilankaise à se déprécier par rapport au dollar, ce qui a entraîné une diminution des importations dont l'économie sri-lankaise est fortement dépendante. Le niveau de la dette publique rapportée au PIB dépasse 100 % et plus de 80 % des recettes publiques sont utilisées pour payer les intérêts de la dette.

Faute de pouvoir financer les importations de pétrole, le gouvernement a conseillé à ses citoyens de ne pas utiliser de véhicules. Selon la Banque centrale du Sri Lanka, les réserves de change sont passées de 7,5 milliards de dollars en novembre 2019 à 2,8 milliards de dollars en juillet 2021[2].

Réaction du gouvernement

Le gouvernement srilankais maintient sa politique de conversion à l'agriculture biologique pour le moment, promettant aux agriculteurs de leur fournir des engrais organiques[2].

Il a par ailleurs pris des mesures pour limiter la spéculation sur les produits alimentaires, interdisant aux commerçants d'échanger plus de 200 roupies srilankaises . Il a en outre déclaré un état d'urgence économique.

Notes et références

  1. (en) Roopashree Sharma, « Sri Lanka Economic Crisis – Explained », JagranJosh,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c (en) Aditi Singh, Ubai Sura, « The Sri Lankan crisis », The Economic Transcript (TET),‎ (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes