Coup d'État du 18 fructidor an V

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Journée célèbre du 18 fructidor an 5 de la République : Jean-Pierre Ramel au jardin des Tuileries. Eau-forte de Pierre-Gabriel Berthault d'après Abraham Girardet (1802).

Le coup d'État du 18 fructidor an V () est un coup d'État exécuté sous le Directoire par les trois Directeurs (dont Paul Barras) soutenus par l'armée, contre les Jacobins d'une part et les royalistes, majoritaires dans les Conseils (Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens), d'autre part. Ce coup d'État marqua un renforcement de l'exécutif au détriment du pouvoir législatif.

Contexte

En 1797, lors du renouvellement annuel du tiers des Conseils, les royalistes, se présentant en défenseurs de l'ordre, se retrouvent majoritaires dans les deux conseils représentant le pouvoir législatif. Ils réussissent à faire nommer un directeur (François de Barthélemy). Les Conseils suppriment alors les lois contre les émigrés et les prêtres réfractaires. Le Directoire se retrouve alors divisé en deux camps, le premier, représenté par Barthélemy et Carnot, est favorable à la majorité royaliste, le second, représenté par Reubell et La Révellière-Lépeaux, est fermement républicain. Entre les deux Barras tergiverse.

Coup d'État

Barras, finit par se ranger du côté des républicains après la découverte de documents suspects portés par un agent royaliste, le comte d'Antraigues (Louis-Alexandre de Launay), arrêté par Bonaparte. Ces documents annonceraient un coup d'état de la part du général Jean-Charles Pichegru .

Selon ses mémoires, le député Viénot-Vaublanc accrédite l'idée d'une tentative de coup d'état. Ce dernier devait prononcer un discours de mise en accusation du triumvir [1],[2].

Les « triumvirs » avertis, décident de devancer les Clichiens (crypto-royalistes) en faisant immédiatement arrêter leurs chefs. À l'aube du 18 fructidor an V, le général Augereau, dépêché par Bonaparte, fait occuper Paris.

Le directeur François de Barthélémy, le président du Conseil des Cinq-Cents Siméon, le président du Conseil des Anciens André-Daniel Laffon de Ladebat, le général Jean-Charles Pichegru, le général Amédée Willot, Jean-Pierre Ramel, commandant de la garde du Corps Législatif, un certain nombre de députés et de journalistes sont arrêtés par le général Verdière, incarcérés au Temple et déportés à Sinnamary en Guyane française. Des affiches sont placardées dans Paris, révélant d'après les papiers de Louis-Alexandre de Launay la trahison de Jean-Charles Pichegru. Les deux Directeurs favorables aux royalistes sont destitués, et de nombreux députés, prêtres et journalistes furent eux aussi déportés en Guyane. Les élections de 49 départements sont annulées. C'est ce coup d'État qui fait prendre la fuite à Lazare Carnot, à qui on avait fait craindre l'arrestation.

Bibliographie

  • Albert Meynier, Le dix‑huit fructidor an V (4 septembre 1797). Les coups d'État du Directoire, vol. 1, Paris, Presses universitaires de France, 1928.
  • Howard G. Brown, « Mythes et massacres : reconsidérer la « terreur directoriale » », in Annales historiques de la Révolution française, no 325, juillet-septembre 2001, p. 23-52.
  • Isaac-Étienne Larue (chevalier de), Histoire du dix-huit fructidor: ou, Mémoires contenant la vérité sur les divers évènements qui se rattachent à cette conjuration, 1821. [2]

Liens externes

Notes et références

  1. J Tulard, J-F Fayard e A Fierro, Histoire et dictionnaire de la révolution française 1789-1799, édition Robert Laffont, Paris, 1987, p. 222, ISBN 2-221-04588-2.
  2. Isaac-Étienne Larue (chevalier de), Histoire du dix-huit fructidor: ou, Mémoires contenant la vérité sur les divers évènements qui se rattachent à cette conjuration, 1821. [1]