Classification décimale de Dewey
Date de fondation ou de création | 1876 |
---|---|
Usage | élément d'une collection ou d'une exposition |
Nom court | DDC, CDD, DDK, CDD, DOS |
Créé par | Melvil Dewey |
Publié par | Online Computer Library Center |
Langue de l'œuvre, du nom ou du terme | anglais |
Discipline dont c'est l'objet | science des bibliothèques |
Site officiel | https://www.oclc.org/en/dewey.html |
Décrit à l'URL | https://www.oclc.org/content/dam/oclc/dewey/ddc23-summaries.pdf |
Maintenance assurée par | |
Utilisé par | bibliothèque |
La classification décimale de Dewey[1] (CDD) est un système visant à classer l’ensemble du fonds documentaire d’une bibliothèque, développé en 1876 par Melvil Dewey, un bibliographe américain. Elle a été complétée et perfectionnée par la classification décimale universelle (CDU) développée par Henri La Fontaine et Paul Otlet.
Les dix classes retenues par la classification de Dewey correspondent à neuf disciplines fondamentales : philosophie, religion, sciences sociales, langues, sciences pures, techniques, beaux-arts et loisirs, littératures, géographie et histoire, auxquelles s’ajoute une classe « généralités »[2]. Les subdivisions suivantes sont 10 classes, 100 divisions et 1000 sections.
Principes : présentation des indices
La CDD répartit les ouvrages dans dix classes. Chaque classe est elle-même divisée en dix divisions, chaque division en dix subdivisions et ainsi de suite. Aucun indice ne peut avoir moins de trois chiffres ; dans ce cas précis, celui de gauche correspond à la classe, celui du milieu à la division et celui de droite à la subdivision.
Prenons l’exemple de l’indice 537 pour l’électricité :
- 5 = Sciences pures,
- 53 = Physique ; division des Sciences pures,
- 537 = électricité et électronique : division de la Physique.
Le 0, qui doit toujours être mentionné, a une valeur de généralité :
- 500 = Généralités sur les sciences pures,
- 530 = Généralités sur la physique[3].
Pour les indices dépassant trois chiffres, un point doit séparer les trois premiers des suivants :
- 537 = Électricité et électronique,
- 537.2 = Électrostatique.
Si l’indice dépasse six chiffres, on laisse un caractère d'espace (pas de point) entre le sixième et le septième chiffres :
- 944.081 6 (l’Histoire de France de 1939 à 1945).
Ainsi, plus la notion à exprimer est fine, plus l’indice est long[3].
Sur l’étiquette collée sur le dos d’un livre et indiquant sa cote, on peut répartir l’indice sur plusieurs lignes, ce qui permet une meilleure lisibilité ; l’indice est suivi des premières lettres du nom de l’auteur ou du titre pour former la cote[3].
La classification décimale de Dewey est souvent utilisée avec une marguerite des couleurs dans les bibliothèques des écoles primaires (BCD) et dans les Centres de documentation et d’information (CDI) des collèges et des lycées.
Exemple de divisions successives
- 600 - Techniques. (L’indice est 600, car il faut au moins trois chiffres.)
- 640 - Vie domestique. (L’indice est 640, car il faut au moins trois chiffres.)
- 641 - Alimentation
- 641.5 - Cuisine. (Un point sépare le troisième et le quatrième chiffres.)
- 641.57 - Cuisine pour les collectivités
- 641.5 - Cuisine. (Un point sépare le troisième et le quatrième chiffres.)
- 641 - Alimentation
- 640 - Vie domestique. (L’indice est 640, car il faut au moins trois chiffres.)
Évolution
Bien qu’ayant été considérablement améliorée au cours de vingt révisions majeures, la CDD reflète toujours l’organisation générale du savoir telle qu’on la concevait aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. C’est pourquoi la philosophie et la religion, par exemple, qui représentaient environ 10 % de la production éditoriale à cette époque, a aujourd’hui encore une position disproportionnée dans la classification.
C’est une source de critique de la CDD, qui relègue ainsi de nombreux ouvrages dans d’obscures subdivisions simplement parce qu’ils ne traitent pas de la pensée occidentale : ainsi les religions non-chrétiennes n’apparaissent que dans la division 290 (un dixième de l’espace consacré aux religions) et la littérature et l’histoire européennes sont dominantes par rapport aux autres (comme elles le sont dans les rayonnages de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis).
De même trouve-t-on ailleurs que dans l'histoire de la France des ouvrages sur l'histoire de l'islam en France ou le dictionnaire de la colonisation française, donnant l'impression d'un classement racial de l'histoire de France.
Certaines divisions ou subdivisions sont également vacantes ou ne sont plus utilisées[4].
La classification décimale universelle (CDU) est dérivée de la CDD.
Marque déposée
Depuis 1988, la classification de Dewey est un nom déposé par Online Computer Library Center (OCLC), qui a acheté les droits à la Forest Press Foundation, créée par Melvil Dewey pour poursuivre son œuvre[5].
Les deux premiers niveaux de la classification
Sont détaillées dans l'article les dix classes, divisées chacune en dix divisions des deux premiers niveaux[6],[7]:
- 000 – Informatique, information et ouvrages généraux
- 100 – Philosophie et psychologie
- 200 – Religieux
- 300 – Sciences sociales
- 400 – Langue
- 500 – Science pure
- 600 – Technologie
- 700 – Arts et loisirs
- 800 – Littérature
- 900 – Histoire et géographie
Limites du système
Tout classement constitue un compromis entre l’objectif de simplifier la tâche du classificateur et celui de simplifier la tâche du chercheur. Dans le cas de la classification de Dewey, c’est le premier de ces deux facteurs qui a été privilégié : il n’est pas possible de se documenter sur un sujet sans savoir très précisément à quelle discipline le rattacher. Or cela pose problème lorsqu’un ouvrage traite précisément du lien entre deux disciplines. La bio-informatique, par exemple, sera-t-elle à chercher dans la section 500 ou 600 ? Et plus précisément 570 ou 620 ? Comme il n’est pas possible de répondre avec précision à cette question, la classification de Dewey se complètera utilement d’autres techniques comme :
- le KWIC (Key Word In Context)
- la recherche plein texte au moyen des outils informatiques appropriés.
La principale critique de cette classification est qu’elle a été centrée sur l’état d’esprit de la fin du XIXe siècle aux États-Unis d’Amérique et qu’elle représente cet état d’esprit qui ne correspond plus à notre conception actuelle des connaissances.
Ainsi, dans la classe 800 (Littérature), les deux premières divisions sont consacrées aux littératures en anglais (810 = Littérature américaine, 820 = Littératures anglaise et anglo-saxonnes), les six divisions suivantes aux littératures européennes (divisions 830 à 880) et une seule division aux littératures des autres langues (division 890).
De même, dans la classe 200 (Religion), les religions chrétiennes sont surreprésentées (divisions 220 à 280) tandis que les autres religions sont classées dans une seule division (290)[8].
Notes et références
- Contrairement à un usage largement répandu, y compris parmi les bibliothécaires, la prononciation correcte de Dewey est douhi et non pas di ouai.
- Réseau des bibliothèques publiques de Longueuil , « Classification Dewey » [PDF], sur www.longueuil.quebec, (consulté le ).
- Guide de la classification décimale de Dewey, p. 25.
- Guide de la classification décimale de Dewey[réf. incomplète]
- Hudon, Michèle, Analyse et représentation documentaires : introduction à l'indexation, à la classification et à la condensation des documents, Québec, Presses de l'Université du Québec, , 297 p. (ISBN 978-2-7605-3745-3, OCLC 873807457, présentation en ligne), p. 186.
- Guide de la classification décimale de Dewey, p. 57-59.
- Introduction to the Dewey Decimal Classification (23rd edition).
- Guide de la classification décimale de Dewey, p. 58-59.
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des classes de la Classification décimale de Dewey
- Classification (science de l'information)
- BBK (classification)
- Classification de la Bibliothèque du Congrès
- Classification décimale universelle
Bibliographie
- (en) Melvil Dewey, Dewey decimal classification and relative index, OCLC Online Computer Library Center, Inc., Dublin, Ohio, 2011 (23e éd.), (ISBN 978-1-910608-81-4). 4 volumes : vol. 1, Manual. Tables (ISBN 978-1-910608-80-7) ; vol. 2, Schedules 000-599 (ISBN 978-1-910608-76-0) ; vol. 3, Schedules 600-999 (ISBN 978-1-910608-79-1) ; vol. 4, Relative Index (ISBN 978-1-910608-78-4)
- (it) Silvia Delfitto, La religione nella Dewey decimal classification : la nascita e l'espansione della classe 200, Lateran University Press, Città del Vaticano, 2010, 232 p. (ISBN 978-88-465-0688-7) (texte remanié d'une thèse de doctorat à l'université de Florence, 2007-2008)
- Annie Béthery, Guide de la classification décimale de Dewey, Éditions du Cercle de la Librairie, 2005, (ISBN 978-2-7654-0895-6)
Liens externes
- (en) OCLC (en anglais)
- (fr) Classification Dewey(donne des indices à un seul chiffre, mélange peut-être avec la CDU, utiliser avec beaucoup de précautions)
- (fr) La classification décimale Dewey (Albert Cim, Une bibliothèque : l'art d'acheter les livres, de les classer, de les conserver et de s'en servir, Flammarion, Paris, 1902, p. 303-216)