Caisson Phoenix

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Port artificiel d'Arromanches.

Les « digues Phoenix » étaient des digues faites d'assemblages de caissons de béton armé (« Caissons Phoenix »), flottants, destinés à faire un port artificiel pour le débarquement allié en Normandie à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fin mai 1942, comme le montre une note à l'amiral Mountbatten (alors chargé de toutes les questions concernant la guerre amphibie), Winston Churchill songe déjà à un port artificiel à préparer et acheminer en mer pour un débarquement en France[1] ; Les caissons des digues de Phoenix ont été construits dans le cadre des « ports artificiels Mulberry », assemblés dans le cadre du débarquements en Normandie[1]. Ils ont été construits par des entrepreneurs en génie civil sur les côtes britanniques, puis rassemblés sur le littoral anglais à Dungeness et à Selsey avant d’être tractés en mer par des remorqueurs jusqu’outre-Manche en Normandie. Plus de 200 caissons Phoenix ont ainsi été remorqués (pesant chacun 6 000 tonnes pour les plus gros), permettant de débarquer 5 000 000 d'hommes et 80 000 véhicules sur le territoire français à partir de la flotte de débarquement[1]. Pour cela les caissons ont été alignés pour former les digues du « Port Mulberry » (nom de code du port artificiel à construire sur la plage d’Arromanches), remplaçant ainsi les premiers navires dits « Gooseberry »[1]. D'autres caissons ont été apportés à l'automne 1944 pour renforcer la structure existante, afin que le port puisse être utilisé un peu plus longtemps que prévu[2].

Aujourd’hui[modifier | modifier le code]

  • Une paire de Phoenix subsiste dans le port de Portland ;
  • Plusieurs « digues de Phoenix » sont encore utilisées en Grande-Bretagne : deux caissons font partie du port de Castletown à Portland Harbor et deux peuvent être plongés dans moins de 10 mètres d'eau au large de Pagham. Il y a aussi un plus petit caisson de Phoenix (Caisson de type C) au port de Langstone (Langstone Harbour)[2] ;
  • On peut encore voir le reste d’un brise-lames Phoenix dans l’estuaire de la Tamise, au large de Shoeburyness (dans l’Essex). Il s'est cassé lors d’un remorquage depuis Harwich en . Pour ne pas compromettre la sécurité maritime dans l'estuaire de la Tamise, il a été échoué sur la vase en limite nord du chenal de navigation dragué (à environ un mille de la plage). Il est presque recouvert à marée haute, mais il est surmonté d'un gyrophare pour avertir les navires de sa présence ;
  • Aux Pays-Bas, quatre caissons Phoenix ont été utilisées pour combler une brèche dans la digue d’Ouwerkerk après l’inondation des eaux de la mer du Nord du . Elles ont maintenant été converties en un musée consacré aux inondations, le Watersnoodmuseum. On peut traverser les quatre caissons.
  • En France, sur les 115 caissons installés en 1944, les restes d'une vingtaine de caissons (âgés de 75 ans !) sont encore visibles en 2019 sur la plage d'Arromanches-les-Bains. Mais la mer continue son travail de destruction[3].
  • En Bretagne dans le Finistère, à Crozon-Morgat, de grands caissons de béton armé, construits plus récemment (et beaucoup plus légers) ont servi durant plusieurs décennies aussi de brise lame protégeant le nouveau port de Morgat.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hughes, Michael; Momber, Gary (2000). "The Mulberry Harbour Remains". In Allen, Michael J; Gardiner, Julie (eds.). Our Changing Coast: A Survey of the Intertidal Archaeology of Langstone Harbour, Hampshire. York: Council for British Archaeology. p. 127–128. (ISBN 1-902771-14-1).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Desquesnes (1989). Les Ports artificiels: Arromanches, Omaha. FeniXX. (extraits).
  2. a et b Hughes M & Momber G (2000). "The Mulberry Harbour Remains". In Allen, Michael J; Gardiner, Julie (eds.). Our Changing Coast: A Survey of the Intertidal Archaeology of Langstone Harbour, Hampshire. York: Council for British Archaeology. p. 127–128. (ISBN 1-902771-14-1).
  3. « Vestiges en danger ».