Burchard de Mont Sion

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Burchard de Mont Sion
Représentation de Jérusalem, issue du Descriptio Terrae Sanctae de Burchard de Mont Sion (1283).
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Burchard de Mont Sion, ou Brocard du Mont-Sion[1], en allemand : Burchardus de Monte Sion ou Burchardus de Saxonia ou Burchard vom Berg Zion, est un prêtre allemand, frère dominicain, pèlerin et écrivain, probablement originaire de Magdebourg en Allemagne du Nord[2], qui a voyagé au Moyen-Orient, à la fin du XIIIe siècle et a écrit son livre qui, sous le titre Descriptio Terrae Sanctae (en français : Description de la Terre sainte)[3], considéré d'une « importance extraordinaire ».

Descriptio Terrae Sanctae

Il s'agit du récit le plus détaillé de la Terre sainte qui nous soit parvenu depuis le XIIIe siècle et il est décrit comme ayant appartenu à une classe à part parmi les nombreuses descriptions médiévales de la Terre sainte[4]. Une centaine de manuscrits médiévaux et du début des temps modernes sont connus aujourd'hui, dont certains comprennent des cartes et des croquis[5].

Burchard a été en Palestine pendant 10 ans, entre 1274 et 1284. Il visite ensuite l'Arménie où il écrit sur la cour du roi d'Arménie Léon III. Burchard décrit le pays de l'Arménie comme étant soumis à la domination mongole :

« En fait, j'ai passé trois semaines avec le roi d'Arménie et de Cilicie, qui avait avec lui quelques Tartares. Le reste des assistants étaient des chrétiens, au nombre d'environ 200. Je les ai vus se rassembler pour aller à l'église, écouter l'office, plier le genou et prier avec dévotion[6]. »

Ayant terminé ses affaires là-bas, Burchard s'embarque pour Chypre, où, nous dit-il, il est aimablement reçu par Henri II de Jérusalem, le dernier roi de Jérusalem en titre (en) (après la chute d'Acre, le , ce titre est resté vide) qui règne également comme roi de Chypre.

Burchard a également rédigé un plan de croisades, dans lequel il recommande la conquête de la Serbie orthodoxe et de Constantinople comme conditions préalables à la réalisation d'une croisade. Son plan aurait été peu pratique et aurait montré une aversion pour les chrétiens orthodoxes, plus que pour les musulmans eux-mêmes[7].

En 1455, Philippe le Bon duc de Bourgogn ordonne à son secrétaire, Jean Miélot, chanoine de Lille et miniaturiste, de traduire Descriptio Terrae Sanctae, de Burchard du Mont Sion (1283).

La traduction est enluminée par lui, avec de belles miniatures de Jérusalem, dont des exemplaires sont conservés à la Bibliothèque nationale de France, à la Bibliothèque royale de Belgique et à la bibliothèque Bodléienne de l'université d'Oxford[8]. Une traduction anglaise, du manuscrit original, plus long, est fournie dans la collection de Denys Pringle (de), contenant des textes de pèlerinage, traduits, faisant partie de la série Crusade Texts in Translation, publiée par Ashgate[9].

Burchard est l'un des derniers pèlerins à se rendre en Terre sainte et à rédiger un rapport complet, avant la chute du royaume de Jérusalem, en 1291. Selon Jaroslav Folda, le récit est important, non seulement en raison de son contenu systématique et pourtant sélectif, mais aussi en raison de l'étendue des « actualia » inclus dans sa discussion[10].

Références

  1. « Burchard du Mont-Sion », sur le site Larousse.fr (consulté le ).
  2. Bartlett 2013, p. 61–71.
  3. Tolan.
  4. (en) Jonathan Rubin, « Burchard of Mount Sion's Descriptio Terrae Sanctae : A Newly Discovered Extended Version », Crusades, vol. 13, no 1,‎ , p. 173-190.
  5. (en) Ingrid Baumgärtner, « Burchard of Mount Sion and the Holy Land », Peregrinations: Journal of Medieval Art and Architecture, vol. 4, no 1,‎ , p. 5-41 (ISSN 1554-8678, lire en ligne, consulté le ).

    « Ses différentes versions, dont une version courte et une version longue en latin et des traductions en allemand et en français, ont été transmises dans une centaine de manuscrits du Moyen Âge et du début des temps modernes et dans quelques livres imprimés des XVe et XVIe siècles. La description de Burchard, bien que peu étudiée encore aujourd'hui, est considérée comme un document clé qui a influencé la perception de la Palestine, tant en texte qu'en image, dans les récits de voyage et les cartes, jusqu'à une époque très avancée du XVIe siècle. Certains manuscrits et imprimés ultérieurs du texte de Burchard sont accompagnés de travaux graphiques, notamment des cartes régionales, des croquis, des miniatures et des plans de ville. »

  6. Mutafian 1993, p. 66.
  7. Runciman 1954, p. 440.
  8. (en) « Jean Miélot Arlima », sur Arlima - Archives de littérature du Moyen Âge (consulté le ).
  9. (en) Denys Pringle, Pilgrimage to Jerusalem and the Holy Land, 1187–1291, Routledge, , 490 p. (ISBN 978-1-317-08086-2, lire en ligne), p. 241-320.
  10. (en) Jaroslav Folda, Crusader Art in the Holy Land : From the Third Crusade to the Fall of Acre, Cambridge, Cambridge University Press, , 714 p. (ISBN 978-0-521-83583-1, lire en ligne), p. 392-.

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

Source de la traduction