Aymar II de Poitiers-Valentinois

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Aymar II de Poitiers
Titre de noblesse
Comte de Valence
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
Date et lieu inconnusVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Beatrix d'Albon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Philippe de Fay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Guillaume II de Poitiers
Jausserande de Poitiers (d)
Semnoresse de Poitiers (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Personne liée
Blason

Aymar II de Poitiers († v. 1250), est un seigneur et comte de Valentinois de la fin du XIIe siècle, issu de la maison de Poitiers-Valentinois.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Aymar ou Adhemar est le fils de Guillaume Ier de Poitiers et de sa seconde épouse Béatrix d'Albon, fille de Guigues IV d'Albon[1].

Seigneur[modifier | modifier le code]

Aymar de Poitiers est seigneur de Boulogne-en-Velay, de Saint-Vincent et de Barrès[2].

En 1186, il donne son assentiment lors d'une donation à Saint-Ruph[3]. La même année, il accorde des droits au prieuré du Val-Sainte-Marie, en Royans[4].

Il est mentionné dans une donation aux côtés de son père, le [2].

Comte de Valentinois[modifier | modifier le code]

Il devient comte de Valentinois (Ademarus Pictaviensis comes Valentinus) à la suite de son père, qui meurt vers après mai 1187, peut-être vers 1188/1189[2].

L'évêque de Valence Falcon le désigne comme noble "nobilis Ademarus de Peiteus"[5], dans un acte non daté (1188/95 ?)[6].

En , Raymond V, comte de Toulouse et de Provence, lui inféode le comté de Diois[2],[7],[8]. Cette même année, il accorde des droits aux habitants du Crest[9].

Aymar soutient le comte Raymond V dans la croisade des Albigeois, mais en 1214, le duc Eudes III de Bourgogne le force à faire la paix avec Simon IV de Montfort, chef de la croisade. Deux ans plus tard, il reprend le combat, le Valentinois est envahi et dévasté. En 1217, lors de l'invasion de Simon IV de Montfort et des croisés sur le Valentinois, alors postés à Montélimar, ceux-ci assiègent Crest[10]. Aymar participe à la défense de la ville[11] :

« II y avait alors à Crest deux châteaux. Le plus élevé, situé à l'endroit qu'on nomme aujourd'hui le Calvaire et dont il subsiste encore quelques vestiges, appartenait à Silvion de Crest, le moins élevé, sur l'emplacement de la tour actuelle et des ruines de l'ancienne Visitation, était la propriété d'Aymar de Poitiers et c'est contre cette forteresse que les croisés avaient dressé leurs machines de guerre. »

En même temps, les croisés dévastent les châteaux et villages de Rochefort, Roche (sur-Grane), Autichamp, La Baume, Upie, La Rochette, Grane, Montmeyran, Vaunaveys et Montoison[10]. Silvion, au nom de l'évêque de Die, livre son château aux troupes de Simon, mettant les soldats du comte dans l'incapacité de résister. Aymar et Simon IV de Montfort négocient une paix, et Simon promet de marier sa fille, Amicie de Montfort à l'un des fils du comte de Valentinois[5]. Simon de Montfort oblige par ailleurs Aymar de Poitiers à se réconcilier avec l'évêque de Valence[10].

Mariage[modifier | modifier le code]

Avant 1197, il épouse Philippe (Philippa) de Fay, dame de Clerieu(x), fille de Guillaume-Jourdain, seigneur de Fay et Mézenc et de Mételline de Clerieu[12],[13],[2]. Cette dernière lui apporte un nombre important de fiefs en Vivarais[13]. Les actes démontrent qu'elle « agit en son propre nom et conservant jusqu'à la fin la libre disposition de ses terres. »[13] Philippe de Fay se plaint par ailleurs du comportement de son mari à son égard ainsi que ses tentatives d'ingérence dans ses terres[13]. Dans son testament de 1246, elle lègue principalement ses biens en Vivarais aux enfants de sa fille Jausserande/Josserande de Poitiers qui a épousé Pierre-Bermond VII d'Anduze, et notamment la seigneurie de La Voulte ainsi que quatre autres terres en Vivarais à son petit-fils, Roger Bermond[13]. Elle reproche également l'attitude de son petit-fils, Aymaret, préférant ainsi léguer sa terre de Clérieu à son autre petit-fils, Roger Bermond[13].

Difficile succession[modifier | modifier le code]

Son fils, Guillaume, meurt vers [14]. Les années qui suivent sont notamment marquées par des querelles familiales[15]. Le troubadour Guillem de Saint-Grégori parle d'avarice le concernant[15]. Son petit-fils, Aymaret, semble avoir pris le contrôle du comté à partir de 1239, bien qu'il ne porte le titre qu'à la mort de son grand-père[15]. La rupture entre les deux proviendrait d'un échange entre Aymaret et la famille de Pouzin datant du mois de mars 1239[15]. Aymar II, en avril, reprend ses droits sur cette terre, ainsi que d'autres situées en rive droite du Rhône, et faire appel au comte Raymond VII contre son petit-fils[15]. Aymaret est qualifié de rebelle dans un acte par le comte[15].

Chevalier (1897) observe qu'à la suite de cet acte, Aymar II n'apparait plus dans les actes avec son titre, sans que l'on ne sache pourquoi[15].

Aymar II meurt vers l'année 1250[15].

Famille[modifier | modifier le code]

Vers 1196, il épouse Philippe de Fay[12],,[16][2]. Ils ont[17] :

  • Semnoresse († avant ), seconde épouse de André Dauphin de Bourgogne ;
  • Guillaume ( † avant ) ∞ Flotte de Royans, fille de Ra(i)mbaud Bérenger, seigneur de Royans ;
  • Jausserande/Josserande († 1251 ou après), mariée vers 1219 à Pierre-Bermond VII d'Anduze (1204 † 1254), de Sauve, de Saint-Bonnet, de Largentière et de Lecques.

Guillaume II étant mort avant lui, c'est son petit-fils Aymar III (1226 † 1277), surnommé Aymaret qui lui succède à la tête du comté à partir de 1239 et qui ne prend le titre qu'à la mort d'Aymar II [18].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Charles Cawley, « Guillaume Valentinois », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
  2. a b c d e et f (en) Charles Cawley, « Aymar Poitiers Valentinois », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
  3. Chevalier 1913-1926, p. 831, Acte no 4998 (lire en ligne).
  4. Chevalier 1913-1926, p. 831, Acte no 4999 (lire en ligne).
  5. a et b (en) Wipertus H. Rudt de Collenberg, « Recherches sur l'origine des Poitiers-Valentinois », dans Lindsay Leonard Brook, Studies in genealogy and family history in tribute to Charles Evans on the occasion of his eightieth birthday, Association for the Promotion of Scholarship in Genealogy, , 436 p., p. 272-320.
  6. Chevalier 1913-1926, p. 845, Acte no 5083 (lire en ligne).
  7. Chevalier 1913-1926, p. 851, Acte no 5119 (lire en ligne).
  8. Ferdinand Lot, Recherches sur la population et la superficie des cités remontant à la période gallo-romaine. Partie 1, vol. 2, Paris, H. Champion, (lire en ligne), chap. 287, p. 91.
  9. Robert Favreau, Jean Michaud, Bernadette Mora, Corpus des inscriptions de la France médiévale. Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Ardèche, Drôme, Centre national de la recherche scientifique, , 311 p. (lire en ligne [PDF]), p. 109.
  10. a b et c Chevalier 1897, p. 203.
  11. Chevalier 1897, p. 204.
  12. a et b Chevalier 1897, p. 196.
  13. a b c d e et f Chevalier 1897, p. 214-216.
  14. Chevalier 1897, p. 209-210.
  15. a b c d e f g et h Chevalier 1897, p. 212-214.
  16. Chevalier 1897, p. 214-215.
  17. Chevalier 1897, p. 216.
  18. Chevalier 1897, p. 217-249.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand séminaire de Romans), Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois. Tome Ier, vol. 1 : Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477 p. (lire en ligne).
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Tome 2, Fascicules IV - VI, Impr. valentinoise, (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]