Autoportrait à la toque sur fond d'architecture

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Autoportrait à la toque sur fond d'architecture
Artiste
Atelier de RembrandtVoir et modifier les données sur Wikidata
Date
Type
Matériau
huile sur panneau de chêne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dimensions (H × L)
80 × 62 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
INV 1746, MR 935Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Autoportrait à la toque sur fond d'architecture est un tableau réalisé par Rembrandt vers 1635 puis continué par un ou des artistes anonymes vers 1639. Il fait partie des autoportraits de Rembrandt et est conservé au musée du Louvre de Paris.

Paternité[modifier | modifier le code]

Le tableau est signé et daté à droite : « Rembrandt f. / 1637 », mais n'est probablement pas autographe et la date semble antidatée[1],[2],[3],[4]. Le Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie n'hésite pas à seulement « attribuer » le tableau à Rembrandt voire à son atelier sur la base des conclusions de 2014 du Rembrandt Research Project[3],[5].

Portrait de Rembrandt, par Govert Flinck (1940, coll. priv.).

Horst Gerson, dont le catalogue raisonné de Rembrandt de 1968, ouvrage de référence sur l'œuvre peint de Rembrandt qui a servi de modèle au Rembrandt Research Project[6], suggère que son auteur est en fait Govert Flinck, un élève de Rembrandt, dont on connaît un Portrait de Rembrandt (1640) fort similaire et basé sur l'Autoportrait à la toque sur fond d'architecture[7].

Le visage ainsi qu'une partie du col semblent avoir bel et bien été peints par Rembrandt, tandis que le reste est constitué d'apports postérieurs réalisés par d'autres artistes ; Christopher White et Quentin Buvelot suggèrent même que la première version a été complétée par Rembrandt puis recouverte par quelqu'un d'autre. Il semble donc acquis qu'une première version originale de 1635 est peinte par Rembrandt, mais que le tableau dans son état actuel est le fruit d'une deuxième phase lors de laquelle une autre main est intervenue. L'intervention de Rembrandt et de ses élèves est même exclue pour ce qui concerne le reste du costume, la longue chevelure et l'architecture, qui s'écartent trop du style de Rembrandt[8],[1].

Description[modifier | modifier le code]

La gravure La Samaritaine, dite aux ruines (1634).

Rembrandt est représenté portant un béret noir, un gilet blanc avec un petit col plissé à la bordure décorée et une cape en velours foncé, bordée sur le dessus d'une bordure dorée et maintenue haut sur la poitrine par une boucle dorée. Ses cheveux sont longs et bouclés d'un brun foncé et il porte une boucle d'oreille à l'oreille droite. Il pose devant un ensemble architectural[5].

Ce portrait ou autoportrait est peint sur bois dans un format ovale de 80,5 × 62,8 cm[1], mais a d'abord été rectangulaire. Il est en effet admis grâce à la radiographie de la toile qu'il a été peint en deux temps : il semble avoir été une copie de l'eau-forte de Rembrandt de 1634 La Samaritaine, dite aux ruines (B. 71), une ébauche probablement exécutée par un élève de Rembrandt, avant de servir de support à l'autoportrait[8],[1].

Provenance[modifier | modifier le code]

L'Autoportrait à la toque sur fond d'architecture a été acheté par le marchand d'art Alexandre Joseph Paillet[a] à Londres en 1785 pour la collection de Louis XVI, avec l’aval du peintre Hubert Robert[8],[4].

Il intègre les collections du Département des Peintures[b] du musée du Louvre en 1793, où il demeure depuis, et appartient à l'État français. L'année 1793 est aussi l'année de l'exposition inaugurale du Louvre, lors de laquelle le tableau est exposé[8].

Postérité[modifier | modifier le code]

En plus du tableau de Govert Flinck de 1640, l'Autoportrait à la toque sur fond d'architecture a fait l'objet d'au moins deux gravures de reproduction :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Alexandre Joseph Paillet (en) (1743-1814) est un commissaire-priseur, peintre amateur, marchand d'art et collectionneur d'œuvres d'art français[9].
  2. Numéro d'inventaire « INV 1746 ».
  3. Philibert Boutrois (d) (actif entre 1775 et 1814, date de sa mort) est un graveur français à l'eau-forte et au burin.
  4. Michał Płoński (pl) (1778-1812) est un peintre polonais.
  5. Willem de Koning (d) (1834-1882) est un dessinateur et lithographe néerlandais.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d White et Buvelot 1999, p. 168.
  2. a et b (en) VV. AA., A Corpus of Rembrandt Paintings, Volume III, 1635-1642, 1989, no B 10.
  3. a et b (en) Ernst van de Wetering (dir.), VV. AA., A Corpus of Rembrandt Paintings, Volume VI, Rembrandt’s Paintings Revisited, A Complete Survey, 2014, no 170.
  4. a et b J. Foucart, Les peintures de Rembrandt au Louvre, Paris, 1982, p. 93.
  5. a et b (en) « Notice de l'œuvre », sur rkd.nl (consulté le ).
  6. (en) « Fiche de Horst Gerson », sur Dictionary of Art Historians (consulté le ).
  7. (en) Horst Gerson, Rembrandt Paintings, Meulenhoff International, 1968 (OCLC 716640208).
  8. a b c et d « Notice de l'œuvre », sur musée du Louvre (consulté le ).
  9. (en) JoLynn Edwards, Alexandre Joseph Paillet (1743-1814) : Study of a Parisian Art Dealer (thèse de doctorat), Université de Washington, (lire en ligne).
  10. (en) « Notice de Portrait de Rembrandt (1807) », sur rkd.nl (consulté le ).
  11. (en) « Notice de Portret van Rembrandt van Rijn (1606-1669) (1807) », sur rkd.nl (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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