Antonio Caballero y Góngora

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Antonio Caballero y Góngora
Illustration.
L'archevêque Antonio Caballero y Góngora, vice-roi de Nouvelle-Grenade.
Fonctions
Vice-roi de Nouvelle-Grenade

(5 ans, 10 mois et 6 jours)
Monarque Charles III puis Charles IV
Prédécesseur Juan de Torrezar Díaz Pimienta
Successeur Francisco Gil de Taboada
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Priego de Córdoba, Espagne
Date de décès (à 72 ans)
Lieu de décès Cordoue, Espagne
Nationalité Espagnole
Religion catholique

Antonio Caballero y Góngora
Vice-roi de Nouvelle-Grenade

Antonio Caballero y Góngora, né le à Priego de Córdoba et mort le , fut un archevêque catholique espagnol et Vice-roi de la Nouvelle-Grenade.

Biographie[modifier | modifier le code]

En Espagne et en Nouvelle-Espagne[modifier | modifier le code]

Antonio Caballero est né dans une famille hidalgo de Cordoue. Ses parents étaient Juan Caballero y Espinar et Antonia de Góngora. Il étudia d'abord à Cordoue. À l'âge de 15 ans, il reçut une bourse pour étudier la théologie au collège de San Bartolomé y Santiago en Grenade. Il continua ses études au collège impérial de Santa Catalina, obtenant son diplôme en 1744. Il fut ordonné prêtre le . Durant cette période, il écrivit une biographie du poète grenadien José Antonio Porcel y Salablanca. En 1753, il fut nommé au chapitre de la cathédrale de Cordoue, où il resta jusqu'à 1775. Il était un homme cultivé et un amoureux des arts. Il collectionnait des peintures de Velázquez, Rubens, Titien, etc., et sa bibliothèque contenait les plus récents travaux dans toutes les branches de la connaissance. Il était aussi numismate.

Au printemps 1776, Antonio Caballero embarque pour Cuba avec son neveu Manuel Torres, puis est consacré évêque de Mérida au Yucatán dans la vice-royauté de Nouvelle-Espagne[1].

Il prit avec lui 38 caisses de livres des riches bibelots, des peintures et des pièces. Il réorganisa le collège de San Pedro, qui était tombé dans de rudes temps depuis l'expulsion des Jésuites.

Archevêque de Bogotá[modifier | modifier le code]

En 1777, il fut nommé archevêque de Santa Fé de Bogotá, en Nouvelle-Grenade, par le roi Charles III, et il fut confirmé par le pape. Il arriva sur place le . Il y travailla avec assiduité et succès pour pacifier la Révolte des Comuneros Il fut ainsi remercié par le roi pour ses services et nommé membre de l'Ordre de Charles III et vice-roi de la colonie de Nouvelle-Grenade. Il fit un très important travail pastoral. Il réforma le système des dîmes et fonda le siège épiscopal de Mérida (Venezuela) et Cuenca (Quito). Il n'arriva cependant pas à en fonder à Antioquia et à placer le diocèse de Panama sous la juridiction de Bogotá (au lieu de Lima). Pas plus il n'arriva à organiser le conseil provincial de Nouvelle-Grenade, comme il l'espérait. En 1780, la Révolte des Comuneros éclata en Nouvelle-Grenade, presque en même temps que la révolte de Túpac Amaru au Pérou. C'était largement une réaction contre le nouveau système de taxes ordonné par Charles III. Pour instituer ces réformes, la Couronne envoya Juan Francisco Gutiérrez de Piñeres dans la colonie en 1777, avec le titre de visitador (inspecteur). Il établit alors un monopole sur le tabac, interdisant sa culture dans certaines régions, comme les provinces de Socorro et Chiriquí Province. Il établit également des taxes sur les jeux de cartes et le brandy, organisant le bureau des taxes et développant des bureaux de clientèles à Carthagène des Indes et Bogotá. La révolte commença à Simacota et inclut métis, criollos et indigènes. Environ 20 000 hommes marchèrent sur la capitale en demandant la suppression des nouvelles taxes, battant les troupes royales sur leur route. Le vice-roi Manuel Antonio Flores avait quitté la capitale pour Carthagène pour la défendre contre une attaque probable des Anglais/ Le Visitador Gutiérrez de Piñeres fut forcé de fuir devant les Comuneros. L'Audiencia et l'archevêque formèrent une délégation pour des pourparlers avec les rebelles. L'entretien eut lieu à Zipaquirá, à seulement 60 km de la capitale. Les rebelles réclamèrent la fin des nouvelles taxes et la réduction des anciennes. L'archevêque Caballero convainquit les membres de l'Audiencia d'accepter ces demandes. Un accord fut signé le , et l'archevêque jura sur les évangiles de les maintenir. Les rebelles se dispersèrent. Toutefois, une fois de retour à Bogotá l'Audiencia et l'archevêque renoncèrent à l'accord. Les Comuneros se levèrent à nouveau, mais avec moins de succès. Ils furent violemment réprimés et leurs chefs arrêtés et exécutés. Le vice-roi Manuel de Flores démissionna le et fut remplacé par Juan de Torrezar Díaz Pimienta, gouverneur de Carthagène. Toutefois ce dernier mourut le , seulement quelques jours après son arrivée à la capitale. Il avait participé à un banquet organisé par Caballero et certains disent qu'il l'aurait fait empoisonner. Une lettre scellée ouverte après sa mort dictait que l'intérim serait effectué par l'archevêque.

Vice-roi de la Nouvelle-Grenade[modifier | modifier le code]

C'est à Caballero que revint la tâche de pacifier la vice-royauté. Il promulgua une amnistie garantie par le roi, améliora et augmenta l'armée coloniale et envoya des missionnaires franciscains dans les provinces touchées pour appeler à la paix et à l'obéissance au roi. Il demanda aussi à la Couronne d'abolir certaines réformes, comme la création des intendances dans la colonie. La Nouvelle-Grenade devint le seul territoire espagnol où ils n'étaient pas établis. Ses efforts pour moderniser la vice-royauté furent de grande importance. Il stimula l'économie, l'industrie et les arts, il assista grandement l'expédition royale de botanique de 1783, sous l'égide de José Celestino Mutis. En 1782 et 1783, il eut maille à partir avec une épidémie de variole. En 1783 le caractère intérimaire de son office fut enlevé et il devint vice-roi de son propre droit. En , il vint à Carthagène pour fixer les Indiens dans les villes et pour arrêter une rébellion indigène à Darién et pour promouvoir la colonisation à cet endroit. Ce dernier projet échoua. Il fonda de nouvelles missions à Casanare et San Martín. En 1787, il demanda à être relevé de ses fonctions, et le roi répondit à sa requête dans l'année suivante. En 1788, il fut nommé évêque de Cordoue. Il navigua pour l'Espagne en . A Cordoue, il fonda l'école des Beaux Arts et offrit sa collection à la ville. Il mourut là en 1796. Le genre Gongora, un type d’orchidée, est nommé d'après lui.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Allan J. Kuethe, Military Reform and Society in New Granada, 1773–1808, University Press of Florida, , 234 p. (ISBN 978-0-8130-0570-6)
  • (en) John Leddy Phelan, The People and the King : The Comunero Revolution in Colombia, 1781, University of Wisconsin Press, , 309 p. (ISBN 978-0-299-07290-2)
  • (es) Charles H. Jr. Bowman, « Antonio Caballero y Góngora y Manuel Torres: La Cultura en la Nueva Granada », Boletín de Historia y Antigüedades, vol. 58,‎ september 1971b, p. 413–452

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bowman (1971b), p. 417–418.