Affaire Pierre Dufour

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Affaire Pierre Dufour
Fait reproché Pédophilie
Pays Drapeau de la France France
Ville vallée de Maurienne
Saint-Jean-de-Maurienne
Date 1993 à 2003 (Les faits de 1960 à 1993 sont prescrits).
Nombre de victimes 5
Jugement
Statut 15 ans de prison
Tribunal Cour d'assises de Chambéry
Date du jugement 28 mai 2006
Recours Non

L'Affaire Pierre Dufour est une affaire judiciaire mettant en cause le prêtre français Pierre Dufour, né le à Modane. Arrêté en 2003, il reconnaît des viols et agressions sexuelles envers des majeurs ou des enfants et ce depuis 1960. Il est condamné en 2006 à 15 ans de prison.

Les faits, l'enquête[modifier | modifier le code]

Depuis les années 1960, Pierre Dufour abuse d'« enfants de chœur, garçons ou filles », usant « de sa qualité, de son autorité et de sa notoriété »[1].

En , l'évêque de l'archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise, Claude Feidt est informé des actes de pédophilie du prêtre Pierre Dufour par les parents d'une de ses victimes[2]. Claude Feidt ne porte pas d'attentions à ces accusations, le maintient en poste et n'informe pas la justice[3]. La victime alléguée finira par se suicider en 1997[1].

En 1995, l'évêque Claude Feidt nomme Pierre Dufour vicaire épiscopal[1].

En 1996, une première enquête préliminaire est menée mais n'aboutit à rien du point de vue judiciaire.

En , Pierre Dufour est accusé de viol par deux SDF majeurs qu'il a recueillis. Arrêté, il reconnait ces viols puis ses autres agressions envers des enfants depuis 1960. Il est mis en examen le pour « viols et agressions sexuelles sur des personnes vulnérables par une personne abusant de son autorité »[2].

Le procès[modifier | modifier le code]

Cinq victimes, dont un prêtre, se constituent partie civile pour le procès à la cour d'assises de Chambéry. Les faits avant 1993 ne sont pas retenus car prescrits[4]. L'avocate générale indique que les victimes, en venant le solliciter, « frappaient en fait à la porte de l'enfer, le prêtre les considère comme des proies faciles sur lesquelles il va avoir une emprise totale. Ce pervers manipulateur annihile toute volonté de l'autre pour le faire devenir un objet sexuel ». Pour justifier ses gestes, le prêtre explique à une victime : « c'est pour te guérir, ce n'est pas moi qui te touche, c'est Dieu »[5].

Lors du procès, Laurent Ulrich, alors archevêque de Chambéry, exprime sa compassion aux victimes de Dufour : « Elles attendaient de trouver de la bonté, du désintéressement, de l'écoute et des conseils. A l'heure du drame, elles en ont donc été d'autant plus choquées et scandalisées. Aussi, à l'écoute de leurs témoignages, chrétiens, prêtres et évêque, nous sommes profondément troublés »[4].

Pierre Dufour est condamné en mai 2006 à 15 ans de prison, assortis d'une peine de sûreté des deux tiers, pour « viols et agressions sexuelles »[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Un vicaire confesse quarante ans de viols », sur Libération, (consulté le )
  2. a et b « La hiérarchie catholique accusée dans l'enquête sur le vicaire Dufour », sur Le Monde, (consulté le )
  3. Daphné Gastaldi, Mathieu Martinière et Mathieu Périsse.2017, p. 366
  4. a et b « 15 ans de prison pour l'abbé Dufour », sur L'Obs, (consulté le )
  5. « L'abbé Pierre Dufour condamné à 15 ans de réclusion », sur Le Figaro, (consulté le )
  6. « Quinze ans de prison pour l'abbé Dufour », sur Le Parisien, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daphné Gastaldi, Mathieu Martinière et Mathieu Périsse, Église, la mécanique du silence, Lattès, , 374 p. (ISBN 978-2-7096-5938-3) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Documentaires télévisés[modifier | modifier le code]