Abel Hovelacque

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Abel Hovelacque
Abel Hovelacque.
Fonction
Député français
13e arrondissement de Paris
-
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Signature de Hovelacque.

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Abel Hovelacque, né le à Paris 3e, et mort le à Paris 6e, est un linguiste, anthropologue et homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Descendant d’une famille lilloise d’industriels du textile, Hovelacque a d’abord suivi les cours de droit, avant de se livrer particulièrement à l’étude de la linguistique, sous l’influence du linguiste belge Honoré Chavée qu’on lui avait donné comme professeur d’allemand. Ce dernier, dont il est rapidement l’élève favori, lui a également appris non seulement la linguistique générale, mais le sanskrit, le zend, les langues slaves, la musique et l’harmonie[1]. Il a fondé, avec lui, la Revue de Linguistique et de Philologie Comparée (1867-1916)[2].

Professeur à l’école d’anthropologie linguistique en 1876[3], il a été un représentant de la linguistique naturaliste et anthropologique, qui classe la linguistique parmi les sciences naturelles et conçoit la langue comme un organisme vivant, pour théoriser une hiérarchie entre les langues ainsi qu’entre les races et postuler un lien direct entre la première et la seconde. Il s’est catégoriquement opposé, sur la base de ce postulat, à toute entreprise de christianisation en Afrique[4]. Il était également membre de la Société d'anthropologie de Paris[5] et l’un des fondateurs de la Bibliothèque des sciences anthropologiques[6].

Élu conseiller municipal par le quartier du Gros-Caillou, en 1878, et par celui de la Salpêtrière en 1886[6], son engagement politique à gauche en a fait un des artisans de la naissance du Parti radical[7]. Il siège au Conseil municipal de Paris qu’il préside en 1887-1888. Il est député du 13e arrondissement de 1889 à 1894[8], contre le candidat boulangiste, François Planteau. Réélu en 1893, il a démissionné un an après, pour raison de santé, et été remplacé par Alfred Léon Gérault-Richard[9]. Son action concerne surtout le développement des écoles techniques parisiennes[7].

Il est le père de l’anatomiste André Hovelacque. Son cousin germain Maurice Hovelacque (1858-1898)[10] est un géologue spécialiste de paléontologie.

Hommages[modifier | modifier le code]

Il existe une rue Abel-Hovelacque à Paris ainsi qu’à Lille et à Saint-Étienne.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Grammaire de la langue zende, Paris, Maisonneuve (réimpr. Hachette BnF, 2013) (1re éd. 1868), 152 p. (lire en ligne sur Gallica).
  • La Linguistique, Paris, Charles Reinwald, , 4-xi-365, 1 vol. ; in-18 (lire en ligne sur Gallica).
  • Notre ancêtre, recherches d’anatomie et d’ethnologie sur le précurseur de l’homme, Paris, Ernest Leroux, , 105 p., in-8° (OCLC 458130347, lire en ligne sur Gallica).
  • Études de linguistique et d’ethnographie, Paris, Charles Reinwald et Cie, , viii-375, in-16 (OCLC 458130210, lire en ligne sur Gallica).
  • Les Débuts de l’humanité : l’homme primitif contemporain, Paris, Octave Doin, , iv, 336 (OCLC 914916304, lire en ligne).
  • Les Races humaines, Paris, Léopold Cerf, , 159 p., in-16 (lire en ligne sur Gallica).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ Jan De Clercq, Piet Desmet (éd.), Florilegium Historiographiae Linguisticae, Louvain, Peeters, , 512 p. (ISBN 978-9-06831-578-3, lire en ligne), p. 376.
  2. ↑ (en) Keith Brown, Encyclopedia of Language and Linguistics, t. 1-14, Amsterdam ; Boston, Elsevier, , 2e éd., 9000 p., 29 cm (ISBN 978-0-08054-784-8, OCLC 1085705873, lire en ligne), p. 2795.
  3. ↑ « Mort de M. Hovelacque », Le Journal, Paris, vol. 5, no 1244,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. ↑ Piet Desmet (d), « Abel Hovelacque et l’école de linguistique naturaliste : l’inégalité des langues permet-elle de conclure à l’inégalité des races ? », Histoire Épistémologie Langage, Paris, t. 29 fascicule 2. Le naturalisme linguistique et ses désordres, sous la direction de Sylvain Auroux,‎ , p. 41-59 (lire en ligne, consulté le ).
  5. ↑ Piet Desmet, « Abel Hovelacque et ses contemporains immédiats », dans La Linguistique naturaliste en France (1867-1922) : nature, origine et évolution du langage, Louvain ; Paris, Peeters, (ISBN 978-2-87723-304-0, OCLC 185850183, lire en ligne), p. 224-287.
  6. ↑ a et b « Mort de M. Hovelacque », Gil Blas, Paris, vol. 18, no 5943,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  7. ↑ a et b « Abel Hovelacque », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  8. ↑ Jean Jolly, « Notice biographique sur le site de l’Assemblée nationale » (consulté le ).
  9. ↑ « Nécrologie », L’Univers, Paris, no 10266,‎ , p. 3 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  10. ↑ [1]

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