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Veronica Ryan
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Veronica Maudlyn Ryan (née en 1956 à Plymouth, Montserrat) est une sculptrice britannique. Elle déménage à Londres avec ses parents lorsqu'elle est bébé. Elle vit désormais entre New York et Bristol. En décembre 2022, Ryan remporte le Turner Prize pour son travail « vraiment poétique »[1],[2],[3],[4].

Enfance et éducation

Veronica Ryan se souvient que son intérêt pour l'art s'est développé au cours de ses années d'école[5]. Elle se rappelle notamment avoir fabriqué un sapin de Noël à l'école maternelle et d'avoir été inspirée par l'utilisation créative des matériaux de manière minimaliste[6]. Elle cite également le patchwork de sa mère comme source d'inspiration pour son art[6].

En 1974, Veronica Ryan étudie au Hertfordshire College of Art and Design, puis à la Bath School of Art and Design (en) de 1975 à 1978. Elle poursuit son parcours universitaire à la Slade School of Fine Art de l'University College de Londres (1978-1980) puis finalement à la School for Oriental and African Studies (SOAS, 1981-1983)[7].

Depuis le début, Veronica Ryan souhaite sortir du moule du modernisme britannique tel qu’il était alors enseigné, en faisant appel à un plus large éventail de femmes sculptrices et artistes de couleurs. Parmi ses premières influences figure la sculptrice américaine d'origine allemande Eva Hesse, dont elle voit le travail en 1979, lors de l'exposition Eva Hesse : Sculpture à la Whitechapel Gallery. À la même époque, Veronica Ryan découvre le travail de Louise Bourgeois et d'Alice Aycock à la Hayward Gallery. Barbara Hepworth est une autre de ses influences formatrice. C'est dans New Beacon Books (en) que Ryan cherche des informations sur les artistes non occidentaux et les artistes de couleur[8]. En 1980, elle reçoit la bourse de voyage Boise de la Slade School of Fine Art. Celle-ci lui permet de visiter le Nigeria. Là-bas, elle s'intéresse en particulier à la réadaptation des consommables quotidiens, notamment de la nourriture et des déchets éphémères, comme fétiches utilisés dans les offrandes spirituelles et les sanctuaires. Ce voyage l'inspire à poursuivre ses études avec une maîtrise en histoire de l'art à la SOAS[8].

Ryan termine ses études au début des années 1980, époque marquée par la montée du British Black Art Movement (en). Elle participe à l'exposition Black Women Time Now (en) en 1983[9]. Sa participation à The Thin Black Line (ICA, Londres, 1985) et From Two Worlds (Whitechapel Gallery, Londres ; Fruitmarket Gallery (en), Édimbourg, 1986) signifie qu'elle s'associe à un mouvement antiraciste plus large. Plus tard, elle ressent le besoin de préciser que son travail ne devait pas être exclusivement associé à la race. « Tout au long de mon parcours, diverses personnes ont été très critiques à mon égard parce que je ne correspondais pas à leur agenda politisé », a-t-elle déclaré[8].

Sculpture

Custard Apple (Annonaceae), fruit à pain (Moraceae) et corossol (Annonaceae) à Hackney, Londres

Les matériaux préférés de la sculptrice vont des matériaux lourds comme le ciment, le bronze, le plomb et le plâtre peint, aux matières plus légères et éphémères tel que le papier, la poussière, les fleurs et les plumes[10]. Ses sculptures sont abstraites et tendent vers le biomorphisme, faisant références aux formes végétales comme les gousses, les coquilles, les coques et les graines. Son œuvre Relics in the Pillow of Dreams (1985) est révélatrice de cette esthétique. Le caractère organique du travail de Veronica Ryan est accentué par la disposition de ses sculptures à même le sol, sans socle.

Une des clés de lecture de son travail se trouve également la relation entre le contenant et le contenu. Dans un article publié à l'occasion de son exposition au Camden Arts Centre et à la Angel Row Gallery, Veronica Ryan explique comment son studio new-yorkais est aussi une représentation du contenant, et en tant qu'environnement sculptural dans lequel les accumulations quotidiennes, les tas de poussière, les dépôts de matières, deviennent des inspirations pour son travail[11]. Sur le plan conceptuel, l'artiste s'appuie sur une combinaison d'expérience personnelle, d'histoire ancestrale et d'environnement naturel. Issue de la diaspora britannique des Caraïbes, elle est particulièrement attentive aux questions d'origine, de mémoire et d'appartenance en parallèle du lieu et du paysage. Les thèmes de la domesticité, de la maternité et du rôle des femmes dans la société sont également interrogés dans ses sculptures[8].

Le 1er octobre 2021, l'œuvre en trois pièces de Ryan, faite de marbre et de bronze, Custard Apple (Annonaceae), Breadfruit (Moraceae) and Soursop (Annonaceae) (en), représentant trois fruits des Caraïbes, est dévoilée dans le quartier londonien de Hackney en tant que premier monument public permanent de Londres célébrant la génération Windrush[12], et la première sculpture publique permanente réalisée par une artiste noire au Royaume-Uni[13]. Le triptyque reçoit le Marsh Award pour l'excellence dans une sculpture publique (en) en 2022[14].

Expositions et résidences

Veronica Ryan a présenté plusieurs expositions personnelles depuis le début de sa carrière dont à la Galerie Arnolfini (en)[15], Bristol (1987) ; Archaeology of the Black Sun, Musings After Kristeva à la Salena Gallery de la Long Island University, New York (2005) ; The Weather Inside à The Mattress Factory, Pittsburgh PA (2011/12) ; Salvage[16] à The Art House (en), Wakefield (2017/18) ; Along the spectrum[17] Spike Island, Bristol (2021).


L'artiste participe aussi à de nombreuses expositions collectives. En 1983, Ryan fait partie de Five Black Women Artists, également organisé par Lubaina Himid, cette fois à l'Africa Centre (en) de Londres. L'année suivante, elle participe au cours Sculptors and Modellers à la Tate. En 1985, son travail est inclus dans The Thin Black Line, une exposition révolutionnaire organisée par Lubaina Himid à l'ICA de Londres. En 1986, elle expose au Stoke City Garden Festival à Stoke-on-Trent, et fait partie de l'exposition From Two Worlds à la Whitechapel Gallery de Londres et à la Fruitmarket Gallery d'Édimbourg[11]. En 1990, son travail est présenté à la British Art Show à la Hayward Gallery de Londres. Ryan est incluse dans l'exposition itinérante Recent British sculpture, organisée par l'Arts Council en 1993-1994[18]. En 2015, elle est représentée dans l'exposition itinérante de l'Arts Council Collection (en) Making It: Sculpture in Britain 1977–1986 . En 2017, elle est incluse dans The Place Is Here au Centre d'Art Contemporain de Nottingham (en). Elle fait aussi partie des artistes participants à l'exposition Virginia Woolf : Exhibition Inspired By Her Writings à la Tate St Ives et en tournée en 2018.

Ryan est en résidence à la Tate St Ives en 1998 et 2000-2001, lorsqu'elle travaillait dans l'ancien studio de Barbara Hempworth (en) et utilise du marbre offert par le domaine Hepworth. Lors de sa résidence à The Art House, Wakefield, en juin 2017, elle repense son lien avec Barbara Hepworth par rapport aux thèmes de l'histoire ancestrale, de la domesticité et de la mémoire[19].

Collections

Le travail de Ryan fait partie des collections permanentes du Pérez Art Museum Miami[20],[21], Floride, du Conseil des Arts de Grande-Bretagne (en), de la Tate et du The Henry Moore Collection[22]. es exemplaires de ses sculptures sont également conservés chez Firstsite (en) de Colchester, à la Banque Mellon de Pittsburgh, à la Galerie d'art Rochdale, à la Société d'Art Contemporain, à la Fondation Weltkunst de Londres, dans les collections Salsbury et Irvin Joffe de Londres, au Musée du comté de Cleveland et dans la collection des bourses Boise[23].

Honneurs et reconnaissance

  • 1983 : 2ème prix de la Biennale internationale de Dessin de Cleveland.
  • 1987 : Prix de la Fondation Henry Moore.
  • 2018 : Prix Freelands de la Freelands Foundation pour son exposition à Spike Island à l'automne 2020[24].
  • 2019 : Bourse Pollock Krasner.
  • 2021 : Nomination comme Officier de l'Ordre de l'Empire britannique (OBE) pour service rendus à l'art[25].
  • 2022 : Prix Turner[26].

Un portrait de Ryan par le photographe Andy Feldman fait partie de la collection de la National Portrait Gallery de Londres[27].

Références

  1. Youngs, « Turner Prize: Windrush memorial artist Veronica Ryan wins for 'poetic' sculptures », BBC News, (consulté le )
  2. « La sculptrice Veronica Ryan remporte le prestigieux prix Turner britannique » Accès libre, sur France 24, (consulté le )
  3. Agathe Hakoun, « Turner Prize 2022 : Veronica Ryan devient l'artiste la plus âgée à remporter le prestigieux prix d'art contemporain » Accès libre, sur Connaissance des Arts, (consulté le )
  4. Joséphine Bindé, « L’artiste caribéenne Veronica Ryan remporte le prix Turner 2022 » Accès libre, sur Beaux Arts, (consulté le )
  5. « Veronica Ryan », Diaspora Artists (consulté le )
  6. a et b The Art House UK, "Veronica Ryan | Change Makers Artist in Residence, 2017", video recording, YouTube, 10 January 2018. Retrieved 21 November 2020.
  7. « Veronica Ryan (1956–), Artist », National Portrait Gallery (consulté le )
  8. a b c et d Monique Kerman, Contemporary British Artists of African Descent and the Unburdening of a Generation, Palgrave Macmillan, (ISBN 978-3-319-65199-6) Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « :1 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  9. Niru Ratnam, Companion to Contemporary Black British Culture, Routledge, (ISBN 978-1-134-70024-0), « Black Women Time Now », p. 127
  10. Stella Santacatterina, Veronica Ryan, Camden Arts Centre,
  11. a et b « From Two Worlds », Diaspora Artists (consulté le )
  12. Rea, « London Unveils Its First Public Monument Celebrating the Windrush Generation of Caribbean Migrants to the U.K. », Artnet, (consulté le )
  13. « Hackney Windrush commission by VERONICA RYAN » [archive du ], Create London
  14. « Marsh Award for Excellence in Public Sculpture », Marsh Charitable Trust (consulté le )
  15. « Veronica Ryan: ‘I don’t know anyone who makes art for art’s sake’ », sur The Art Newspaper - International art news and events, (consulté le )
  16. (en-GB) « Veronica Ryan: Salvage », sur Welcome to The Art House (consulté le )
  17. (en) « Veronica Ryan exhibition: Along a Spectrum », sur Spike Island (consulté le )
  18. David Buckman, Artists in Britain Since 1945, Art Dictionaries, , 1393 p. (ISBN 095326095X)
  19. « Veronica Ryan », The Hepworth Wakefield (consulté le )
  20. (en-US) Cascone, « See Major Works by Karon Davis, Hélio Oiticica, and Others That the Pérez Art Museum Miami Has Added to Its Collection », Artnet News, (consulté le )
  21. (en-US) « Pérez Art Museum Miami Announces New Acquisitions by Thirteen Artists for Permanent Collection • Pérez Art Museum Miami », Pérez Art Museum Miami (consulté le )
  22. « Salvage: Veronica Ryan Residency Exhibition », The Art House (consulté le )
  23. « Veronica Ryan CV 2018 » (consulté le )
  24. « Freelands Award 2018 », Freelands Foundation
  25. (en) « Birthday Honours List » Accès libre, sur www.thegazette.co.uk, (consulté le ), p. 314
  26. (en) « Turner Prize 2022: Trafalgar Square whipped cream artist among nominees », BBC,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  27. (en) « Veronica Ryan - National Portrait Gallery » Accès libre, sur www.npg.org.uk (consulté le )

Lectures complémentaires

  • Eddie Chambers, Black Artists in British Art : A History Since the 1950s (Londres ; New York : IB Tauris, 2014).
  • Lubaina Himid, The Thin Black Line (Londres : ICA, 1985).
  • Veronica Ryan, Veronica Ryan : Compartiments/Appartements (Londres : Camden Arts Centre, 1995).