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== Impact sur la végétation ==
== Impact sur la végétation ==
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[[Organisme nuisible|Organismes nuisibles]] à l'agriculture , à l'horticulture et aux arbres forestiers, un certain nombre d'entre eux sont devenus des [[Espèce envahissante|espèces invasives]] importantes par leur incidence économique ou écologique ([[mineuse du marronnier]], [[ravageurs des agrumes]], [[Liriomyza huidobrensis|mouche mineuse de la pomme de terre]])<ref>{{Article|langue=en|auteur=Natalia Kirichenko, Sylvie Augustin & Marc Kenis|titre=Invasive leafminers on woody plants: a global review of pathways, impact, and management|périodique=Journal of Pest Science|date=2019|volume=92|numéro=|pages=93–106|doi=10.1007/s10340-018-1009-6}}.</ref>…


== Noms français et noms scientifiques correspondants ==
== Noms français et noms scientifiques correspondants ==

Version du 11 février 2023 à 23:22

Mineuse
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Mineuse » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Le plus souvent comme pour cette mineuse des ronces, la chenille creuse une galerie qui s'élargit avec la croissance de la larve. Elle laisse derrière elle des trainées d'excréments sous forme de pelotes fécales foncées.

Taxons concernés

Parmi les Diptera :

Parmi les Lepidoptera :

La larve mineuse de Stigmella tityrella (en) creuse des galeries en contournant les nervures plus coriaces à manger.
Galeries de larves de Phytomyza ilicis dans une feuille de Houx. La larve a induit une hyperplasie et une hypertrophie cellulaire[1].
La nepticule de l'oseille (en) produit des éliciteurs de réactions de défense : la plante synthétise des tanins toxiques rouges qui ont peu d'effet sur l'insecte[2]
La larve de Ectoedemia subbimaculella (en) crée un lambeau triangulaire ouvert sur l'extérieur qui permet de rejeter les excréments[3].
La chenille du porte-case du bouleau (en) se nourrit comme une mineuse mais se cache dans une case puis un fourreau en forme de cigare à partir duquel elle creuse de petites taches ou mines taches.
Mine de Phyllocnistis hyperpersea sur une feuille de laurier.

Mineuse ou insecte mineur est un nom vernaculaire ambigu désignant principalement des larves de mouches ou de papillons parasites qui creusent dans les feuilles des galeries, entre les deux épidermes du limbe, formant ce que l'on appelle une mine en consommant le parenchyme chlorophyllien. Certaines espèces minent également les bourgeons, les fruits, ou les jeunes écorces des tiges à l'intérieur desquels elles accomplissent généralement leur mue larvaire et leur nymphose.

Par ce travail de minage, l'insecte provoque sur la feuille l'apparition de dessins ou de taches, d'ordinaire caractéristiques pour chaque espèce. La géométrie de la mine (linéaire, ramifiée, en spirale, etc.) et la disposition du « frass (en) » (excréments et vermoulure) permettent en général une détermination précise du ravageur. Ces larves sont en général monophages ou oligophages.

Les feuilles étant la source alimentaire majeure des insectes phytophages, ces derniers ont élaboré deux principale stratégies d'exploitation : creuser des feuilles pour consommer des tissus à haute valeur nutritionnelle ou induire des galles en manipulant la physiologie de la plante pour provoquer l'hyperplasie et l'hypertrophie cellulaire. Comme les animaux gallicoles, quelques espèces de mineuses peuvent induire une masse calleuse par des agents inducteurs (hormones végétales, en particulier l'auxine, acides aminés) présents dans les déjections larvaires[4]. Le mode de vie de ces insectes phytophages se distingue des insectes xylophages foreurs.

Histoire évolutive

Quatre grandes lignées indépendantes d'insectes endo-phytophagess ont évolué vers ce mode de vie très spécialisé. Elles comprennent environ 10 000 espèces réparties dans 51 familles qui appartiennent dans leur grande majorité aux quatre principaux ordres d'insectes holométaboles : des diptères (asticots des mouches de la famille des Agromyzidés, avec plus de 2 500 espèces), des lépidoptères (chenilles de micro-papillons de nuit dans dix familles différentes), de manière plus anecdotique des hymenoptères (tenthrèdes) et des coleoptères[5],[6].

La coévolution plantes hôtes et insectes parasites a émergé très tôt, certaines mineuses devant se nourrir de tissus durs de Gymnospermes ou de Lycophytes arborescentes. La plupart des ordres majeurs des insectes existaient déjà au Trias moyen, il y a 240 Ma, avant l'apparition des Angiospermes, telle la lignée des Nepticulidés dont les chenilles se sont probablement adaptées à la nouvelle source alimentaire offerte par les tissus végétaux plus tendres des plantes à fleurs[7].

Physiologie, comportement et écologie

Une mine d'insecte est une galerie forée dans l'épaisseur d'une feuille, entre l'épiderme supérieur et l'épiderme inférieur par des larves de petites tailles pour s'alimenter. Alors que de nombreuses espèces passent tout leur stade larvaire à creuser des galeries et à vivre dans ces mines, les larves d'autres espèces minent exclusivement dans leurs stades jeunes et poursuivent ensuite leur développement dissimulées à l'extérieur dans des fourreaux, des constructions foliaires ou librement sur la surface des feuille

Il existe des mines de différentes formes; certaines sont spiralées, d'autres très allongées, d'autres en plaque ou en tache et leur aspect permet souvent d'identifier l'espèce de l'insecte. Les dégâts causés aux plantes par le creusement des mines peuvent être très importants car une grande surface de feuille est perdue pour la photosynthèse au cours du développement de chaque individu, plus que si l'insecte consommait toute l'épaisseur des feuilles.

Parmi les mineurs de feuilles qui peuvent aussi être, bien que plus rarement, des larves de Coléoptères ou d'Hyménoptères, les espèces listées ici ont les caractéristiques générales des Diptères ou des Lépidoptères, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie.

Impact sur la végétation

Organismes nuisibles à l'agriculture , à l'horticulture et aux arbres forestiers, un certain nombre d'entre eux sont devenus des espèces invasives importantes par leur incidence économique ou écologique (mineuse du marronnier, ravageurs des agrumes, mouche mineuse de la pomme de terre)[8]

Noms français et noms scientifiques correspondants

Dégâts causés par la Mineuse du marronnier

Liste alphabétique de noms vulgaires ou de noms vernaculaires attestés[9] en français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et figurent donc plusieurs fois dans cette liste. Les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide.

Galerie

Notes et références

  1. L'épiderme déchiré marque certainement le trou de bec de la mésange bleue, principale espèce prédatrice de la larve qui entend le bruit qu'elle fait lorsqu'elle s'agite dans sa loge.
  2. Le système digestif de l'insecte est capable d'inhiber ces tanins (surfactants, entérobactéries qui produisent des tannases…). Cf (en) Kevin C. Spencer, Chemical Mediation of Coevolution, Elsevier Science, , p. 347-364.
  3. (en) « Ectoedemia subbimaculella », sur naturespot.org.uk (consulté le ).
  4. (en) Antoine Guiguet, Akihisa Hamatani, Taisuke Amano, Seiji Takeda, « Inside the horn of plenty: Leaf-mining micromoth manipulates its host plant to obtain unending food provisioning », PLoS ONE, vol. 13, no 12,‎ (DOI 10.1371/journal.pone.0209485).
  5. (en) Juan Núñez-Farfán, Pedro Luis Valverde, Evolutionary Ecology of Plant-Herbivore Interaction, Springer International Publishing, , p. 152.
  6. Gérard Guillot, « Les mineuses de la ronce : des micro-papillons », sur zoom-nature.fr (consulté le ).
  7. (en) Camiel Doorenweerd et al., « Phylogeny, classification and divergence times of pygmy leaf-mining moths (Lepidoptera: Nepticulidae): the earliest lepidopteran radiation on Angiosperms? », Systematic Entomology, vol. 42, no 1,‎ , p. 267–287 (DOI 10.1111/syen.12212).
  8. (en) Natalia Kirichenko, Sylvie Augustin & Marc Kenis, « Invasive leafminers on woody plants: a global review of pathways, impact, and management », Journal of Pest Science, vol. 92,‎ , p. 93–106 (DOI 10.1007/s10340-018-1009-6).
  9. Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet
  10. Nom en français d'après l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
  11. a et b Nom en français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen. [lire en ligne]
  12. a et b Meyer C., ed. sc., 2015, Dictionnaire des Sciences Animales. [lire en ligne]. Montpellier, France, Cirad.
  13. Lutter contre les mineuses sur le site Ooreka, consulté le 4 avril 2019.
  14. Cémiostome du pommier, Mineuse cerclée sur le site de l'Encyclopédie des ravageurs européens de l'INRA, consulté le 4 avril 2019.
  15. La mineuse de la tomate - cycle évolutif et stratégies de protection des tomates de serre, sur le site du Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario. Consulté le 4 avril 2019.
  16. Tuta absoluta (Mineuse de la tomate) - Fiche de renseignements sur le site de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, consulté le 4 avril 2019.
  17. Mineuse des agrumes (Phyllocnistis citrella ), sur le site Carib Fruits, consulté le 4 avril 2019.
  18. Mineuse des céréales sur le site Agrobase France, consulté le 4 avril 2019.
  19. Mineuse des feuilles d'arbres fruitiers sur le site de l'Encyclopédie des ravageurs européens de l'INRA, consulté le 4 avril 2019.
  20. a et b Mineuse sinueuse sur le site Agrobase France, consulté le 4 avril 2019.
  21. Mineuse des feuilles du pommier sur le site de l'Encyclopédie des ravageurs européens de l'INRA, consulté le 4 avril 2019.
  22. Mineuse des ronces sur le site Agrobase, consulté le 4 avril 2019.
  23. Mineuse du poireau : le bio marche-t-il ?, Par Société Nationale d'Horticulture de France. Publié le 08/02/2015 sur le site du Figaro Jardin, consulté le 4 avril 2019.
  24. Phyllonorycter, Mineuse marbrée sur le site de l'Encyclopédie des ravageurs européens de l'INRA, consulté le 4 avril 2019.
  25. Mineuse marbrée sur le site Agrobase, consulté le 4 avril 2019.
  26. Mineuse sud-américaine de la tomate sur le site Agrobase, consulté le 4 avril 2019.
  27. Mouches mineuses sur le site ephytia de l'INRA, consulté le 4 avril 2019.
  28. Petite mineuse du pêcher sur le site Agrobase, consulté le 4 avril 2019.
  29. Petite mineuse sur le site Agrobase France, consulté le 4 avril 2019.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) E.M. Hering, Biology of the Leaf Miners, Springer, , 420 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes