Phalange française

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Phalange française
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Type
Pays
Organisation
Idéologie
Positionnement

La Phalange française était une organisation d'extrême droite française créée en 1955 par Charles Luca (pseudonyme de Charles Gastaut), neveu de l'épouse de Marcel Déat, et dissoute le par un décret du gouvernement Pflimlin.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1947, Charles Luca crée les Commandos de Saint-Ex, mouvement organisant des camps d'été « apolitiques » dans le but d'accomplir des tâches d'intérêt public — les participants luttent ainsi contre les incendies de forêt dans les Landes en 1947 ou aident à la reconstruction d'un village abandonné[1] — mais qui se transforment rapidement en camps d'entraînement militaires pour plusieurs centaines de militants néofascistes et contre-révolutionnaires, généralement très jeunes. Leur mot d'ordre était : « Discipline – Fraternité ! » ; leur devise : « Il n'y a pas d'obstacles qu'un gars de Saint-Ex ne puisse franchir[2] ! ». En novembre 1949, les Commandos de Saint-Ex sont dissous par le ministre de l'Intérieur Jules Moch, pour trouble à l'ordre public. Ils sont immédiatement reconstitués, autour de Luca, Rémy Raymond et Roland Cavallier, sous le nom de mouvement national Citadelle — dont l'emblème est une croix fléchée à son extrémité supérieure, entourée d'un losange ou se détachant d'un cercle blanc sur fond rouge[3] —, qui prendra le nom de Parti socialiste français en octobre 1953[4] puis, au cours de l'année 1955, de Phalange française.

Le , Luca assiste à la réunion de fondation de la Deutsche Soziale Union d'Otto Strasser. Parmi la délégation de 8 personnes, figurent Henri Roques, comme orateur, et Frédéric Becker, membre du bureau national de la Phalange française[5].

Dissoute le par un décret du gouvernement Pflimlin en même temps que Jeune Nation, le Parti patriote révolutionnaire de Me Jean-Baptiste Biaggi et le Front d'action nationale, l'organisation se reconstitue aussitôt sous le nom de Mouvement populaire français, créé le [6] et dont le congrès fondateur se tient les 20 et — en raison du solstice d'hiver[7] — dans les locaux du Yacht-Club d'Herblay. Le Mouvement populaire français est dissous à l'été 1960.

Idéologie[modifier | modifier le code]

La Phalange française se situe très clairement dans la lignée des organisations néofascistes clandestines de l'immédiate après-guerre assumant le plus ouvertement l'héritage raciste et exterminateur du Troisième Reich[8] : Forces françaises révolutionnaires, Rassemblement travailliste français de Julien Dalbin, Parti républicain d'union populaire (PRUP) et Mouvement socialiste d'unité française, tous deux animés par l'idéologue raciste et ancien SS René Binet.

Charles Luca se revendique ainsi du fascisme, écrivant en décembre 1952 dans Fidélité, revue de son mouvement : « Le siècle que nous vivons sera celui du fascisme. » Il fait également sien le discours raciste :

« Nous voulons promouvoir l'école du Racisme, par le moyen de la lutte des classes, un peuple nouveau de générations révolutionnaires. Nous voulons rassembler pour cette lutte une élite révolutionnaire dont le seul critère sera la valeur biologique. Pas de dégénérés, pas de compromissions avec l'ennemi de Race[2]. »

L'organisation est également pro-sioniste. Cette position est due à son désir de voir les juifs résider hors de France, à une admiration pour le caractère nationaliste de l’État israélien et de la perception de celui-ci comme un bastion de l'Occident contre le communisme et les pays arabes[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François Duprat, Les mouvements d'extrême-droite en France depuis 1944, Éditions Albatros, 1972, p. 42.
  2. a et b Fidélité, décembre 1952.
  3. Joseph Algazy, La tentation néo-fasciste en France de 1944 à 1965, Paris, Fayard, 1984, p. 101.
  4. Fidélité, octobre 1953.
  5. La lettre de Ras l'front - Rouen. Réseau de lutte contre le fascisme, juillet-août 2003, p. 5a.
  6. Joseph Algazy, op. cit., p. 139.
  7. Fidélité, février 1959.
  8. Milza 2004, p. 44-46.
  9. Nicolas Lebourg, Le Monde vu de la plus extrême droite. Du fascisme au nationalisme-révolutionnaire, Presses universitaires de Perpignan, , p. 136

Bibliographie[modifier | modifier le code]