Wisteria
Glycines
Wisteria est un genre de plantes dicotylédones de la famille des Fabaceae (légumineuses), sous-famille des Faboideae, originaire d'Extrême-Orient et d'Amérique du Nord, qui compte sept à neuf espèces acceptées.
Ce sont des plantes ligneuses et grimpantes à feuilles composées pennées caduques et à fleurs papilionacées, dont certaines espèces sont appelées « glycines ». Certaines d'entre elles sont cultivées comme plantes ornementales en raison de leurs grappes de fleurs printanières et de leur épais feuillage. Selon les espèces et cultivars, les fleurs sont violettes, bleues ou blanches. La longueur des inflorescences varie de 10 cm à plus d'un mètre pour Wisteria floribunda var. Macrobotrys. Certains cultivars sont parfumés et, parmi ceux-ci, on retrouve les cultivars tels que "Rosea" ou "Jacko". Ces derniers sont originaires des États-Unis, de Chine et du Japon. Les graines sont toxiques. L'espèce la plus connue est Wisteria sinensis, la glycine de Chine, largement naturalisée en Europe occidentale. Une autre espèce est également fréquente, Wisteria floribunda, ou glycine du Japon.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le nom générique, Wisteria, est un hommage de Thomas Nuttall à Caspar Wistar (1761-1818), médecin anatomiste américain de Philadelphie. La lettre « e » de Wisteria (au lieu du nom attendu, Wistaria) est le résultat d'une coquille d'imprimerie[1].
Historique
[modifier | modifier le code]Vers 1687, la glycine aurait fait une entrée timide en Europe à Versailles grâce à André Le Nôtre, jardinier et architecte du Roi Louis XIV, qui en aurait obtenu des Pères jésuites missionnaires en Chine.
Vers 1724, le naturaliste britannique Mark Catesby rapporta de Caroline (États-Unis) en Angleterre l'espèce frutescens.
Vers 1816-1818, le capitaine Robert Welbank rapporta de Chine en Angleterre l'espèce sinensis.
Vers 1856, l’espèce japonaise floribunda a été introduite en Europe, aux Pays-Bas, par Philipp Franz von Siebold.
Caractéristiques générales
[modifier | modifier le code]Les plantes du genre Wisteria sont des lianes à feuilles caduques. Elles peuvent croître jusqu'à vingt mètres de haut et dix mètres à l'horizontal. Le spécimen de Wisteria le plus étendu au monde a été planté en 1894 et se trouve à Sierra Madre dans le comté de Los Angeles (Californie ): il couvre une superficie de plus de 0,4 hectare et son poids est estimé à 250 tonnes[2]. Selon les espèces, les Wisteria grimpent en s'enroulant autour de leur support (plantes volubiles) soit dans le sens des aiguilles d'une montre (par exemple Wisteria floribunda), soit dans le sens contraire (par exemple Wisteria sinensis)[3].
Les feuilles alternes, composées imparipennées, présentent des folioles opposées, à marge entière, avec une foliole terminale à l'extrémité du rachis. Les stipules sont toujours présentes[4].
Les inflorescences sont des racèmes (grappes) terminales, allongées, pendantes[4]. Les fleurs, hermaphrodites, de couleur blanche, rose, pourpre ou bleue, sont de type papilionacé de 1,5 à 2,5 cm de long. La corolle est constituée d'un étendard, large, orbiculaire, réfléchi, glabre ou portant à l’extérieur quelques trichomes à la base, avec deux callosités basales, et d'ailes libres, non soudées à la carène. Les étamines diadelphes sont au nombre de dix : une étamine vexillaire distincte des neuf autres ou légèrement connée au milieu de la gaine. L’ovaire stipité, présentant des trichomes, contient cinq à seize ovules[4].
Le fruit est une gousse linéaire à oblancéolée, coriace, renflée au niveau des graines. Les graines, de une à six par gousse, sont réniformes à lenticulaires, sans strophiole[4].
Taxinomie
[modifier | modifier le code]Initialement classées dans le genre Glycine, certaines espèces telles que les deux sus-citées sont déplacées au début du XIXe siècle dans le nouveau genre Wisteria (les deux exemples devenant respectivement Wisteria floribunda (Willd.) DC., et Wisteria sinensis (Sims) DC). Cependant, on continua naturellement à parler de « Glycine », et les espèces ornementales deviennent des « glycines ». Les véritables espèces du genre Glycine restèrent méconnues du grand public et ne prirent pas le nom vernaculaire de « glycine ». C'est au début du XXe siècle qu'une révision taxinomique fit entrer une espèce dans le genre Glycine : Glycine max, le soja. Dès lors, un véritable décalage se fit entre langue courante et langue scientifique : le soja, comestible, est l'espèce la plus connue du genre Glycine, alors que les glycines, du genre Wisteria et justement pas du genre Glycine, ont des graines toxiques.
Synonymes
[modifier | modifier le code]- Kraunhia Raf.
- Rehsonia Stritch
Liste d'espèces
[modifier | modifier le code]Selon The Plant List (2 mai 2019)[6] :
- Wisteria brachybotrys Siebold & Zucc. ;
- Wisteria brevidentata Rehder
- Wisteria floribunda (Willd.) DC. Glycine floribonde, glycine du Japon ou glycine à longues grappes, originaire du Japon, introduite en Grande-Bretagne depuis 1820[7] ;
- Wisteria × formosa Rehder [W. floribunda (Willdenow) De Candolle × W. sinensis (Sims) Sweet, syn. W. floribunda ‘Domino’]. Hybride obtenu au Massachusetts en 1905[7] ;
- Wisteria frutescens (L.) Poir. - glycine d'Amérique ;
- Wisteria sinensis (Sims) Sweet - Glycine de Chine. Plante jusqu'à 10 m de hauteur, originaire de Chine, introduit en France par Dominique Parrenin au début du XVIIIe siècle et en Grande-Bretagne par le capitaine Welbauk en 1816[7] ;
- Wisteria ventusa Rehder & Wils. ;
- Wisteria venusta Rehder & E.H. Wilson - Glycine veloutée. Plante jusqu'à 10 m de hauteur, originaire de Chine, introduite du Japon en 1900[7] ;
- Wisteria villosa Rehder.
La glycine du Japon, glycine d'été ou glycine rouge, mesurant jusqu'à 10 m de hauteur, originaire du Japon et de Corée[7], anciennement Wisteria japonica, a été reclassée dans le genre Millettia, sous le nom de Millettia japonica (Siebold & Zucc.) A.Gray.
Croissance et multiplication
[modifier | modifier le code]Les glycines sont de croissance vigoureuse. Ainsi, un jeune sujet pourra voir sa croissance annuelle dépasser le mètre si les conditions sont optimales. De même, il est courant d'apercevoir des sujets âgés atteignant des volumes impressionnants. Un sujet issu de semis mettra, lui, une dizaine d'années avant de fleurir. La multiplication est plus facile à partir de boutures ou de marcottes d'exemplaires dont on connaît l'aptitude à fleurir.
En moyenne la sénescence arrive à partir de 40-50 ans. Certains sujets centenaires sont mentionnés en Angleterre[8], en France [9] avec des troncs creux pouvant aller du mètre à 3,20 m de circonférence…
Aspects culturels
[modifier | modifier le code]Au Japon
[modifier | modifier le code]Dans le jeu de cartes traditionnel japonais Hanafuda, des branches de glycine sont représentées sur la série des 4 cartes du mois d'avril.
Langage des fleurs
[modifier | modifier le code]Dans le langage des fleurs, la glycine symbolise la tendresse[10].
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Wisteria sinensis
-
Wisteria floribunda "Violacea Plena".
-
Wisteria floribunda "Violacea Plena", fleurs.
-
Dans un arbre de 20 mètres.
-
Glycine de 160 ans, classée arbre remarquable des Côtes-d'Armor, 1,20 m de circonférence.
-
Wisteria sinensis "Alba".
-
Wisteria sinensis "Alba", fleurs.
-
Wisteria floribunda - Muséum de Toulouse.
-
Glycine conduite en bonsaï.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « Wisteria (n.) », sur Online Etymology Dictionary (consulté le ).
- (en) Zen Vuong, « Sierra Madre’s 120-year-old, world record holding vine on display during Wistaria Festival », Pasadena Star News, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Planting and pruning of shrubs and climbing plants », sur standardy.nature.cz, Mendel University in BrnoFaculty of Forestry and Wood Technology, (consulté le ).
- (en) « 75. Wisteria Nuttall, Gen. N. Amer. Pl. 2: 115. 1818 », sur Flora of China (consulté le ).
- USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 2 mai 2019
- The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 2 mai 2019
- Patrick Verhaeghe, « Clef des plantes sarmenteuses rustiques en Belgique. », Taxomania, no 11, 2004., p. 1-26
- émission Votre jardin sur RMC, 5 mars 2011
- pour un panorama sur la France krapooarboricole
- Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, BNF 37189295).
Liens externes
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- Ressources relatives au vivant :
- Australian Plant Name Index
- Base de données des plantes d'Afrique
- Dyntaxa
- EPPO Global Database
- Flora of China
- Flora of North America
- Germplasm Resources Information Network
- Global Biodiversity Information Facility
- iNaturalist
- Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
- International Plant Names Index
- Nálezová databáze ochrany přírody
- NBN Atlas
- NDFF Verspreidingsatlas
- Nederlands Soortenregister
- New Zealand Organisms Register
- PLANTS Database
- Plants of the World Online
- Système d'information taxonomique intégré
- Tela Botanica
- Tropicos
- Ressource relative à la santé :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Référence BioLib : Wisteria Nutt. (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Wisteria Nutt. (consulté le )
- (en) Référence Flora of China : Wisteria (consulté le )
- (en) Référence Flora of Pakistan : Wisteria (consulté le )
- (en) Référence Flora of Missouri : Wisteria (consulté le )
- (en) Référence GRIN : genre Wisteria (+liste d'espèces contenant des synonymes) (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Wisteria Nutt. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Wisteria Nutt. (taxons inclus) (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Wisteria Nutt.
- (en) Référence The Plant List : Wisteria (consulté le )
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Wisteria (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Wisteria Nutt. (+ liste sous-taxons) (consulté le )