Wikipédia:Lumière sur/Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine

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Marie-Henriette d’Autriche par Marc Angeli (1870).
Marie-Henriette d’Autriche par Marc Angeli (1870).

Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine, née le à Pest, alors ville de l'Empire d'Autriche (actuellement Budapest, en Hongrie), et morte le à Spa (Belgique) est devenue la deuxième reine consort des Belges en 1865, après l'avènement de son mari, sous le nom de Léopold II.

Elle est la fille de l'archiduc Joseph d'Autriche, palatin de Hongrie, et de Dorothée de Wurtemberg. Archiduchesse d'Autriche, princesse royale de Hongrie et de Bohême, elle épouse en 1853 Léopold de Saxe-Cobourg, duc de Brabant et héritier du trône de Belgique.

En 1867, mandatée par Léopold II, Marie-Henriette se rend en Autriche, afin de négocier le retour en Belgique de sa belle-sœur Charlotte, ex-impératrice du Mexique, et veuve de Maximilien Ier, retenue sur ordre des Habsbourg. Parvenue à ses fins, elle veille scrupuleusement sur la santé fragile de sa belle-sœur, qui demeure quelque temps auprès du couple royal. La mort, en 1869, de leur fils unique Léopold, âgé de neuf ans, constitue un drame pour Marie-Henriette et son époux. Après un ultime rapprochement avec le roi, la reine donne naissance, en 1872, à une fille (Clémentine) non successible au trône. L'avenir de la dynastie belge repose désormais sur Philippe, comte de Flandre, frère de Léopold II, et sur ses deux fils Baudouin et Albert. Durant la guerre franco-prussienne de 1870, Marie-Henriette se dévoue aux soins des soldats blessés.

Épouse effacée devant la personnalité du roi Léopold II, Marie-Henriette ne joue, en accord avec la Constitution belge, aucun rôle politique, mais elle soutient le roi dans ses projets matrimoniaux ambitieux concernant leurs filles. Sa fille aînée, Louise, se marie en 1875 avec un prince fortuné : Philippe de Saxe-Cobourg-Kohary, mais leur union devient rapidement délétère. Sa fille cadette, Stéphanie, épouse en 1881, Rodolphe d'Autriche-Hongrie, héritier du trône impérial mort dans d'étranges circonstances à Mayerling, ne laissant qu'une fille. Quant à Clémentine, la benjamine, elle demeure célibataire du vivant de ses parents, avant de convoler en 1910 avec Victor Napoléon, prétendant bonapartiste au trône de France. Ainsi, aucun descendant de la reine Marie-Henriette n'a-t-il régné ni en Belgique, ni en Europe.

Reine mélomane et artiste ayant laissé plusieurs aquarelles et peintures à l'huile, Marie-Henriette joue également un rôle discret de mécénat en faveur de peintres, sculpteurs ou cantatrices dont elle promeut les œuvres et la carrière. Passionnée d'équitation, elle prodigue elle-même des soins à ses chevaux. Progressivement, déçue par le devenir de son couple et de sa famille, Marie-Henriette abandonne la cour de Bruxelles pour venir se détendre dans la ville thermale de Spa, laissant le rôle de « première dame » à sa fille la princesse Clémentine. À partir de 1895, elle s'installe définitivement dans la villa royale de Spa où elle meurt le .