Vittae

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Illustration botanique de différents fruits d'Ombellifères : 1—4 Turgenia latifolia, 5—7 Anthriscus caucalis et 8—10 Orlaya grandiflora.

En botanique, les vittae sont des bandelettes remplies d'huile essentielle présentes sur certains fruits de plantes de la famille des Apiacées (Ombellifères) et sur les pétales de certains Millepertuis[1].

Les vittae sensu stricto, ou « cavités d'huile », se trouvent dans les intervalles (vallécules) entre les côtes et sur le côté comissural, et représentent des cavités sécrétoires qui ne s'étendent que sur la longueur du fruit, tandis que les « canaux d'accompagnement », associés aux faisceaux vasculaires, se poursuivent au-delà de la base du fruit dans le pédicelle du fruit, et sont désignés comme des canaux de résine[2].

Une vitta balsamifirae est un canal sécréteur. Une vitta vallecularis est une bandelette se trouvant au fond d'une vallécule. Une vitta commissurales est un canal sécréteur se trouvant dans la partie commissurale du diakène des Apiacées. Une vittae intrajugales est un canal sécréteur situé au-dessous d'une côte[1].

Diversité[modifier | modifier le code]

Les vittae peuvent se présenter sous la forme de petits orifices noirs distribués sur l'enveloppe du fruit en coupe horizontale. Selon les espèces, leur nombre varie sur chaque fruit et dans chaque vallécule, ainsi que leur forme. Les vittae sont ainsi un caractère très utilisé dans la détermination des Ombellifères[3]. Par exemple, les sections du genre Peucedanum ont été établies sur la base du nombre de vittae[4]. Autre exemple, la structure tridimensionnelle des vittae a une valeur diagnostique dans la circonscription des sous-familles d'Ombellifères : les vittae irrégulières sont ramifiées et anastomosées chez les Saniculoideae mais régulières (valléculaires et commissurales, ou cycliques) chez les Apioideae[5]. Chez certaines espèces, les vittae sont au stade abortif (Conium, Anthriscus) ou sont complètement absents dans le fruit mature, par exemple chez Ferula, Pastinaca et d'autres genres[6].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Fruits de Férule commune (Ferula communis).

La Férule commune (Ferula communis) est une Ombellifère parfois toxique pour l'Homme et le bétail, cause de la maladie appelée férulose. Seuls certains plants sont toxiques or il n'existe aucun élément morphologique diagnostique permettant de différencier les divers chémotypes. L'évaluation microscopique de l'intensité de la fluorescence des vittae a permis de détecter la présence des composés chimiques responsables de la toxicité de la Férule commune, et donc de distinguer les plants toxiques des plants non toxiques, en complément de l'analyse chimique du latex[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Charles-Louis Gatin (préf. Em. Perrot), Dictionnaire aide-mémoire de botanique, Paris, Paul Lechevalier, , XIX+847, p. 821 révisé et corrigé après la mort de l'auteur par Mme Valentine Allorge, ouvrage orné de 54 compositions originales de Jacques Garnier et de 700 figures.
  2. Roth 1977, p. 318.
  3. Jean Vallade, « À propos du Gasparrinia peucedanoides (M. Bieb.) Thell., l’histoire de sa découverte en Côte-d’Or », Le Journal de Botanique, vol. 94, no 1,‎ , p. 2–10 (DOI 10.3406/jobot.2021.2323, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  4. Jean-Pierre Reduron, André Charpin et Mihail Georgievič Pimenov, « Contribution à la nomenclature générique des Apiaceae (Ombellifères) », Le Journal de Botanique, vol. 1, no 1,‎ , p. 91–104 (DOI 10.3406/jobot.1997.1657, lire en ligne Accès libre, consulté le ). Voir le schéma page 101 pour visualiser où se placent les vittae.
  5. (en) Mei (Rebecca) Liu, Ben-Erik Van Wyk et Patricia M. Tilney, « Irregular vittae and druse crystals in Steganotaenia fruits support a taxonomic affinity with the subfamily Saniculoideae (Apiaceae) », South African Journal of Botany, Elsevier, vol. 73, no 2,‎ , p. 252-255 (ISSN 0254-6299 et 1727-9321, DOI 10.1016/J.SAJB.2006.10.003)Voir et modifier les données sur Wikidata
  6. Roth 1977, p. 96.
  7. (en) Gianni Sacchetti, Giovanni Appendino, Mauro Ballero, Cecilia Loy et Ferruccio Poli, « Vittae fluorescence as a tool to differentiate between poisonous and non-poisonous populations of giant fennel (Ferula communis) of the island Sardinia (Italy) », Biochemical Systematics and Ecology, Elsevier, vol. 31, no 5,‎ , p. 527-534 (ISSN 0305-1978 et 1873-2925, OCLC 749932696, DOI 10.1016/S0305-1978(02)00199-0)Voir et modifier les données sur Wikidata

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (nl) C. van Wisselingh, Over de vittae der Umbelliferen : bijdrage tot de kennis van den celwand, Müller, (lire en ligne Accès libre)
  • (en) Ingrid Roth, Fruits of angiosperms, Gebrüder Borntraeger, (ISBN 978-3-443-14010-6, lire en ligne Accès payant)
  • (en) Vít Bojnanský et Agáta Fargašová, Atlas of Seeds and Fruits of Central and East-European Flora: The Carpathian Mountains Region, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-1-4020-5361-0, lire en ligne Accès payant)