Turgenia latifolia
Tordyle à larges feuilles, Caucalis à feuilles larges
Règne | Plantae |
---|---|
Embranchement | Tracheophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Apiales |
Famille | Apiaceae |
Sous-famille | Apioideae |
Genre | Turgenia |
Turgenia latifolia, en français Tordyle à larges feuilles ou Caucalis à feuilles larges, est une espèce de plantes à fleurs annuelle de la famille des Apiaceae et du genre Turgenia. Elle est parfois appelée également Girouille à feuilles larges[2]. Elle est indigène en Europe et en Asie occidentale et centrale.
Taxonomie
[modifier | modifier le code]L'espèce est décrite en premier par Carl von Linné en 1753, qui la classe dans le genre Tordylium sous le nom binomial Tordylium latifolium (basionyme). En 1767, Linné la replace dans le genre Caucalis, sous le nom Caucalis latifolia. Elle est ensuite de nouveau déplacée dans le genre Turgenia par Georg Franz Hoffmann en 1814, sous le nom correct Turgenia latifolia[1],[3],[4].
Turgenia latifolia a pour synonymes :
- Caucalis latifolia (L.) L., 1767[1],[3],[4]
- Caucalis latifolia var. megalocarpa Jahand. & Maire, 1928[3]
- Caucalis latifolia var. multiflora (DC.) Thell., 1938[3]
- Caucalis latifolia var. tuberculata Boiss., 1938[3]
- Daucus latifolius (L.) Baill., 1879[1],[3],[4]
- Daucus turgenia E.H.L.Krause, 1904[1],[3],[4]
- Selinum turgenia E.H.L.Krause, 1904[4]
- Tordylium latifolium L., 1753[1],[3],[4]
- Turgenia brachyacantha Boiss., 1844[1],[3],[4]
- Turgenia latifolia var. brachyacantha (Boiss.) Boiss., 1872[3]
- Turgenia latifolia var. multiflora (DC.) Boiss., 1872[3]
- Turgenia latifolia var. purpurea Willk., 1874[3]
- Turgenia latifolia var. tuberculata Gren. & Godr., 1848[4]
- Turgenia latifolia var. tuberculata (Boiss.) Boiss., 1872[3]
- Turgenia multiflora DC., 1830[1],[3]
- Turgenia tuberculata Boiss., 1844[1],[3],[4]
Description
[modifier | modifier le code]Appareil végétatif
[modifier | modifier le code]C'est une plante annuelle, à racine pivotante. La tige est raide, pubescente, de 20 à 50 cm de hauteur. Les feuilles sont une fois pennées, à segments ovales-allongés, dentés en scie, longuement prolongés sur le rachis[5].
Appareil reproducteur
[modifier | modifier le code]L'inflorescence consiste en ombelles longuement pédonculées, opposées aux feuilles, généralement à 2–5 rayons inégaux et robustes ; l'involucre et l'involucelle sont composés de 2–5 bractées subégales, oblongues, largement scarieuses. Les fleurs sont blanches ou rougeâtres, petites, dimorphes dans chaque ombellule, les internes unisexuées, mâles, longuement pédicellées, les externes, subsessiles et hermaphrodites. Il y a cinq pétales souvent inégaux ; le calice est à cinq dents sétacées. Le fruit est un diakène d'environ 1 cm de longueur, ovoïde et comprimé sur les côtés, muni de côtes presque toutes égales, les externes à un seul rang d'aiguillons courts, les autres à 2–3 rangs d'aiguillons droits, robustes. La floraison a lieu de mai à août[5].
Confusions possibles
[modifier | modifier le code]Il y a peu de confusions possibles, car l'inflorescence et les feuilles sont assez caractéristiques[5].
Habitat et écologie
[modifier | modifier le code]La plante est thérophyte. Elle n'est jamais très abondante, et pousse dans les moissons maigres, généralement sur sol calcaire ; elle évite les milieux rudéralisés ou trop riches en azote. Plus précisément, elle pousse dans les groupements de « mauvaises herbes » des moissons du Secalinion mediterraneum ou du Caucalion lappulae[5].
Répartition
[modifier | modifier le code]C'est une plante d'Europe centrale et méridionale, au nord jusqu'à la Belgique, le sud de l'Allemagne, la Hongrie, la Russie centrale ; elle est aussi présente en Asie centrale et dans le sud de la Sibérie, au Proche-Orient, au Maghreb[1],[5],[6]. Elle a été introduite en Grande-Bretagne[1]. En France, l'espèce était autrefois disséminée un peu partout, sauf peut être en Bretagne, mais elle a fortement régressé et ne semble plus aujourd'hui présente que dans la région méditerranéenne au sens strict et, ponctuellement, en Auvergne et en Bourgogne[5].
Menaces et conservation
[modifier | modifier le code]Les populations sont devenues rares et sont en général peu nombreuses. De plus, le plante peut disparaître plusieurs années pour réapparaître ensuite, sans raison évidente. L'espèce est victime de l'intensification des pratiques agricoles (fertilisation, travail du sol, herbicides) et de la modernisation des procédés de sélection et de tri des semences[5]. L'espèce est protégée dans toute la France, classée « en danger » (EN) sur la Liste rouge de la flore vasculaire de France métropolitaine. Elle est classée « en danger critique d'extinction » (CR) en Aquitaine et en Auvergne, et « en danger » (EN) en Rhône-Alpes[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- POWO. Plants of the World Online. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet; http://www.plantsoftheworldonline.org/, consulté le 2 janvier 2021
- Flore naturelle & économique des plantes qui croissent aux environs de Paris par une société de Naturalistes, 2de édit., augmentée de la Flore naturelle, Courcier, (lire en ligne), p. 198
- Catalogue of Life Checklist, consulté le 2 janvier 2021
- MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 2 janvier 2021
- A. LOMBARD et R. BAJON, « Turgenia latifolia (L.) Hoffm., 1814 », sur Conservatoire botanique national du Bassin parisien, Muséum national d'Histoire naturelle [Ed]. 2006, (consulté le )
- GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 2 janvier 2021
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Cambecèdes J., Largier G. et Lombard A., Plan national d’actions en faveur des plantes messicoles, Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées – Fédération des Conservatoires botaniques nationaux – Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, , 242 p. (lire en ligne [PDF]).
- Gaston Bonnier, La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier. France, Suisse, Belgique et pays voisins. 4 tomes., Paris, Éditions Belin, réédition 1990.
- P. Jauzein, Flore des champs cultivés, Paris et Vélizy-Villacoublay, INRA - Éditions/SOPRA, .
- J. Lambinon, L. Delvosalle et J. Duvigneaud, Nouvelle flore de la Belgique, du Grand-Duché du Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines, Meise, Éditions du Patrimoine du Jardin botanique national de Belgique, 1973, cinquième édition 2004, p. 1167.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (fr) Référence INPN : Turgenia latifolia (L.) Hoffm., 1814 (TAXREF) (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Turgenia latifolia (L.) Hoffm. (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Turgenia latifolia (L.) Hoffm. (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Turgenia latifolia (L.) Hoffm. (consulté le )
- (en) Référence IPNI : Turgenia latifolia Hoffm. (consulté le )
- (en) Référence POWO : Turgenia latifolia (L.) Hoffm. (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Turgenia latifolia (L.) Hoffm. (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence WCVP : Turgenia latifolia (L.) Hoffm. (consulté le )
- (en) Référence World Flora Online (WFO) : Turgenia latifolia (L.) Hoffm. (+descriptions) (consulté le )