Vincent Malerba

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Vincent Malerba
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Officier de la Légion d'Honneur

Croix du combattant volontaire de la Résistance

Vincent Malerba, né le à Grenoble (Isère)[1], est un résistant français, déporté au camp de Buchenwald-Dora durant l'occupation de la France par les nazis[2].

Depuis la mort d'Edouard Bordet en mars 2023, il est le dernier survivant des déportés de la manifestation du à Grenoble[N 1],[3],[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il nait au 34 rue Saint-Laurent à Grenoble[5], quartier surnommé au début du XXe siècle « la petite Italie » car un grand nombre de ses habitants étaient d’origine italienne[6].

En 1943, il est apprenti soudeur aux Établissements Bouchayer-Viallet, ateliers de chaudronnerie industrielle[7]. Il demeure alors 95 rue Saint-Laurent[8].

En 2023, il réside à Montbonnot-Saint-Martin, commune proche de Grenoble[7].

Arrestation et déportation[modifier | modifier le code]

Le , alors qu'il n'a que dix-huit ans, et en dépit de la recommandation de ses parents[9], il se joint à la manifestation célébrant le 25e anniversaire de la victoire française de 1918 contre l'Allemagne, marche interdite par l'occupant rassemblant 1 500 personnes, au cours de laquelle 600 manifestants sont arrêtés dont 369 déportés[10],[11],[12],[N 1]. Seuls 102 reviennent de leur captivité[N 2]. Cet épisode de la Seconde Guerre mondiale s'inscrit dans le cadre des évènements connus sous le nom de la Saint-Barthélemy grenobloise.

Avec d'autres personnes arrêtées, il est détenu quelques jours à la caserne de Bonne, puis est transféré au camp de Compiègne où il reste deux mois, avant d'être envoyé en Allemagne au camp de concentration de Dora, dépendant de celui de Buchenwald où on lui attribue le matricule 40250[1]. Il est affecté au creusement d'un tunnel, puis au soudage et assemblage de pièces de missiles V1 et V2.

Retour en France et témoignages[modifier | modifier le code]

La discipline, les conditions de travail et la malnutrition déciment les déportés : à son retour des camps, en 1945, son poids avait fondu, sa santé s'était fortement dégradée. Il ne retrouve des forces qu'après deux mois de convalescence à la campagne[9].

Reconnu comme faisant partie des « déportés et internés de la résistance (DIR), Forces françaises de l’intérieur (FFI) » par le ministère des Armées il est à ce titre inscrit sur le site Mémoire des hommes[2].

Membre de la FNDIRP et de l'association Buchenwald Dora et Kommandos[13], fidèle au fameux serment que ses camarades libérés du camp de Buchenwald ont solennellement prononcé le au nom de tous les détenus[14], il apporte son témoignage à l'occasion de diverses commémorations[15],[16],[4].

Distinctions et hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a et b À la lecture du décret d'attribution de la Croix de la Libération à la ville de Grenoble (), il apparaît clairement que cette manifestation en a été un motif important : « (...) Bravant les interdictions formulées par l'envahisseur et ses complices, [Grenoble] a manifesté le 11 novembre 1943, sa certitude de la victoire et sa volonté d'y prendre part.(...) ». Seules cinq communes ont reçu cette décoration.
  2. Les dénombrements varient un peu selon les sources.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Fondation pour la mémoire de la déportation, « Livre mémorial - Buchenwald : Malerba, Vincent », sur www.bddm.org (consulté le ).
  2. a et b Ministère des Armées - Mémoire des hommes, « Vincent Malerba », sur www.memoiresdeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  3. Elias Muhlstein, « « Le printemps refleurira» : Grenoble célèbre la journée du souvenir des victimes et des héros de la déportation », Place Gre'net,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a b c et d Marina Blanc, « Il a survécu à la déportation : « Je n’avais plus de nom, j’étais le matricule 40 250 » », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Etat civil de Grenoble du 9 janvier [1925] – Naissances : Vincent Malerba, rue Saint-Laurent, 34 », Le Petit Dauphinois,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Site vivre-a-grenoble.fr, page sur le quartier Saint-Laurent, consulté le 12 novembre 2023.
  7. a et b « Onze Novembre 1943 : Grenoble défie les Nazis et subit une féroce répression », Arab News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Relevés collaboratifs - Autres - Nordhausen, Thuringen, Allemagne », sur www.geneanet.org (consulté le ).
  9. a et b Lionel Cariou, « "Les Allemands nous ont encerclé" : Vincent Malerba, dernier survivant de la déportation du 11 novembre 1943 », France Bleu Isère,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Archives de l'Isère cote 13R967, « Rapport de gendarmerie du 11 novembre 1943 sur la manifestation », sur http://gimenologues.org (consulté le ).
  11. francetvinfo.fr du 11 novembre 2014, 1943 : l'autre 11 novembre.
  12. Ville de Grenoble, « Grenoble, commune Compagnon de la Libération », sur www.grenoble.fr (consulté le ).
  13. « Le serment » [PDF], sur asso-buchenwald-dora.com, Bulletin de l'association française Buchenwald Dora et Kommandos, (consulté le ), p. 15 (vue 17).
  14. Pierre Durand (préf. Marcel Paul), Les armes de l'espoir : Les Français à Buchenwald et à Dora, Paris, Éditions sociales, , 344 p. (ISBN 2209052351 et 9782209052356, OCLC 82867712, BNF 34586444, lire en ligne), p. 295-296.
  15. Jean-Benoît Vigny, « « Dans les camps nazis, mon numéro c’était 40250 » », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Gérard Bocquery, Union nationale des associations de déportés et internés de la Résistance et familles UNADIF FNDIR, « 11 novembre 2021 à Grenoble », sur www.unadif.fr, (consulté le ).
  17. a et b Vincent Malerba lors du 80e anniversaire de la déportation du 11 novembre 1943, portant ses médailles pendantes.
  18. « Onze novembre 1943 : Grenoble défie les nazis et subit une féroce répression », The Times of Israel,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles Connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]