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Aimée van de Wiele est une pianiste, claveciniste, compositrice et professeure belge née à Bruxelles le 8 mars 1907 et décédée à Uccle (Bruxelles) le 2 Novembre 1991. Elève de Wanda Landowska, elle est une des actrices de la réémergence du clavecin au XXème siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Dès son enfance, Aimée Van de Wiele manifeste des dispositions et un intérêt croissant pour la musique. « Enfant, elle passait des heures chez sa grand-mère à s’efforcer de rejouer au piano les musiques entendues, ou d’improviser et même de composer sans toutefois pouvoir déjà noter sur papier. La petite Aimée pria tant ses parents que ceux-ci se décidèrent à enrichir d’un piano leur foyer. Après avoir travaillé seule durant quelques temps encore, puis avec professeur, elle fut présentée à M. François Rasse, alors professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles. » (1)

Durant les années 1920, elle étudie au Conservatoire Royal de Bruxelles, où elle aura pour professeur de piano Emile Bosquet, grand pédagogue et découvreur de musiques pour le clavier. Elle obtiendra un 1er prix de piano mais aussi le prix Laure van Cutsem, reconnaissance enviée à l’époque. Elle obtient également un 1er prix d’Harmonie, Contrepoint et Fugue dans la classe d’Auguste de Boeck. Elève de Jacques Gaillard, elle sera titulaire d’un 1er Prix de Musique de Chambre. Elle reçoit enfin un 1er Prix d’Histoire de la Musique auprès d’Ernest Closson.

Parallèlement, elle étudie la musicologie avec Charles van den Borren, études qu’elle poursuivra avec André Pirro à Paris.

Au début des années 1930, ayant entendu Wanda Landowska lors d’un récital de clavecin, elle est subjuguée et se présente à la grande artiste qui accepte de la prendre pour élève. Elle recevra en 1932, grâce à l‘intervention de Henri Le Boeuf, un subside important de la Fondation Musicale Reine Elisabeth qui lui permettra de poursuivre l’enseignement de la grande claveciniste jusqu’en 1935. Les deux femmes resteront toujours en contact étroit et affectueux jusqu’à la mort de Wanda Landowska qui avait émigré aux Etats-Unis au début de la Seconde Guerre Mondiale. 

L’enseignement de Wanda Landowska était prodigué à Saint-Leu-La-Forêt (Val d’Oise) où l’artiste avait fait construire une salle de concerts qui attira de nombreux mélomanes et célébrités du monde musical jusqu’à la fin des années trente. C’était principalement un enseignement collectif bien que les élèves puissent bénéficier également de leçons particulières. Chaque élève y présentait son programme et Landowska corrigeait, rectifiait et commentait. On trouve parmi ses élèves la première génération de clavecinistes qui firent renaître la littérature pour clavecin, le plus souvent sur un clavecin construit par la maison Pleyel sur les conseils et recommandations de Wanda Landowska :  Isabelle Nef, Ruggero Gerlin, Ralph Kirkpatrick et bien d’autres encore.

Inspiré du forte-piano viennois, le clavecin Pleyel construit selon les directives de Wanda Landowska  est bien éloigné de son ancêtre pour lequel fut écrite toute la littérature de clavier jusqu’à la fin du 18ème siècle. La table d’harmonie, sans fond, est équipée d’un lourd cadre métallique, les sautereaux sont munis de becs de cuir, une série de pédales permet de modifier les timbres. Le toucher de l’instrument demande une technique précise que la professeure a mis au point et qu’elle transmet à ses élèves. Tout réside dans la force des doigts tandis que l’usage du bras est réduit au minimum. Dans les notes prises lors des cours, Aimée Van de Wiele recense avec précision les exercices recommandés pour la position des mains, l’attaque des doigts etc .. (2)

Au sortir des leçons avec Landowska, Aimée Van de Wiele débute une carrière encore timide. En 1932, elle acquiert chez Pleyel le grand clavecin de concert qu’elle conservera jusqu’à la fin de sa vie. On la voit accompagner le flûtiste René Le Roy au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Elle assure le continuo dans les passions de Bach à Anvers. Elle donne en 1939 un récital de musique portugaise pour clavecin à l’Institut de Culture Portugaise, toujours à Bruxelles. Comme musicologue, elle réalise des basses continues de musiciens baroques.

C’est alors qu’elle rencontre et épouse Paul Beaudier (1901-1989), homme d’affaires français, avec qui elle se retirera  à Nantes jusqu’à la fin de la grande tourmente, avant de s’installer à Paris où elle vivra pratiquement jusqu’à son décès.

Au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, sa carrière de soliste prend son envol tant en Belgique (de nombreux concerts et récitals, plusieurs enregistrements avec la radio) qu’en Angleterre. Enfin, la France l’accueille à son tour. Elle y sera l’invitée des grands festivals de l’époque : Strasbourg, Aix-en-Provence. En 1951 débute sa collaboration avec les « Jeunesses Musicales » qui fait découvrir à des milliers de jeunes la beauté de la sonorité et de la musique de clavecin. Elle joue avec les grands musiciens et chefs de l’époque : Herman Scherchen, Igor Markevich, Nadia Boulanger, Pierre Dervaux, August Wenzinger, Christian Lardé, Pierre Pierlot, Pedro de Freitas-Branco, Jean-Pierre Rampal, Ernest Ansermet, Raymond Leppard, André Duvauchelle, Maxence Larrieu, Luciano Sgrizzi, Hans Stadlmair, Roger Blanchard, Georges Prêtre etc.

Elle se produit également en Allemagne, Hollande, Russie, Italie, Finlande, Suisse, Pologne, Israël, Portugal, Bulgarie. Elle est pressentie pour former une classe de clavecin en Turquie mais elle décline la proposition. Elle enseigne à la Schola Cantorum de Paris, donne des leçons privées, fait partie de jurys internationaux, préside des « master Classes » dans le cadre de festivals à l’étranger. Elle sera également invitée à participer, en tant que spécialiste des musiques anciennes pour clavier, aux cours de Suzanne Clercx-Lejeune, professeur de musicologie à l’université de Liège.  Elle enregistre plusieurs disques. Elle fait montre d’une activité débordante qui n’altère en rien la beauté de son jeu fait d’une lecture intelligente du répertoire abordé, d’une grande sensibilité, d’une grande clarté, de fougue et de passion toujours contrôlées : pas une note n’est laissée au hasard. Tout est pensé, mesuré.

Alors que la presse l’encense, que tous la considèrent comme la grande héritière de Wanda Landowska et que certains n’hésitent pas à la considérer comme la plus grande claveciniste, un souffle nouveau anime la musique ancienne et une nouvelle génération de musiciens ne reconnait plus celle-ci que si jouée sur des instruments d’époque selon des techniques inspirées par la lecture des traités anciens. Formée à l’interprétation sur instruments modernes, en particulier le grand clavecin de concert Pleyel sur lequel elle déploie une virtuosité éblouissante,  Aimée Van de Wiele se tournera à la fin de sa vie vers les instruments d’époque qu’elle a d’ailleurs eu l’occasion de toucher au cours de sa carrière de concertiste. Elle fera, entre autres, l’acquisition d’une copie d’un de ces instruments réalisée par la maison Kaufmann à Bruxelles. Mais elle s’y sent moins à l’aise et  souffrira de l’irruption de ce courant nouveau qui jettera une ombre sur sa carrière. Elle qui aura tant milité pour la reconnaissance d’un répertoire et le renouveau d’un instrument, elle qui aura tant fréquenté les maîtres et les traités anciens, se verra mise en contradiction par une génération qui jettera un regard différent sur l’enseignement des anciens à travers la lecture qu’ils en font. Néanmoins, elle continuera jusqu’au bout à servir la musique ancienne et le clavecin, au travers d’interprétations inspirées et étayées de solides convictions.

En 1981, La croix de Commandeur du Mérite des Arts et des Lettres lui a été attribuée pour services rendus à la musique française.

En 1989, son mari, Paul Beaudier décède inopinément. Anéantie par la douleur, cette femme toujours forte et combattante se laissera vaincre par la maladie. Atteinte d’un cancer, elle s’éteindra à son tour entourée de l’affection de sa sœur bien-aimée et de ses neveux. Elle est inhumée à Saint-Thomas (Aisne).


 

(1) P. De Bremaeker – Revue Musicale Belge – 5 Août 1938

(2) Cahiers personnels d’Aimée Van de Wiele

Répertoire[modifier | modifier le code]

Dès l’origine, Aimée van de Wiele se tournera vers les grands maîtres du clavecin : Bach, Haendel et Scarlatti qu’elle gardera éternellement présents à son répertoire. Elle défendra également avec un rare bonheur la grande école de clavecin française : Chambonnières, Louis et François Couperin, Jean-Philippe Rameau. Son interprétation développe une expression sensible qu’elle ne libère qu’après une analyse minutieuse de l’écriture et de l’ornementation. Tout ornement est réfléchi.  

Bien sûr, elle jouera également les clavecinistes italiens, les virginalistes anglais. Elle sortira de l’oubli les maîtres belges, allemands, polonais, portugais et construira des programmes à thèmes destinés à l’initiation du public, particulièrement celui des « Jeunesses Musicales, à ces répertoires encore inconnus. Sa bibliothèque est riche de partitions (piano, musique de chambre, clavecin) et d’ouvrages sur la Musique.

Mais c’est sans doute Jean-Sébastien Bach qui occupera une place principale dans sa vie d’interprète et particulièrement les « Variations Goldberg » qu’elle jouera un nombre innombrable de fois, toujours de mémoire et toujours en procédant à une analyse minutieuse de  l’œuvre pour en déceler les artifices de construction les plus subtils.    

Elle sera l’interprète idéale du répertoire contemporain, le plus souvent pensé et écrit pour le clavecin Pleyel : Concerto pour clavecin de Manuel de Falla, la Petite Symphonie Concertante pour Piano, Harpe, Clavecin et Orchestre de Frank Martin, l’Insectarium de Jean Françaix et le « Concert Champêtre » de Francis Poulenc dont elle reste aujourd’hui encore, grâce à l’enregistrement, une des meilleures interprètes. Elle créera les concertos pour clavecin de Georges Migot et de Vittorio Rieti ainsi que « Dodecaphon » d’Oswald Gerstel.


Discographie[modifier | modifier le code]

1957 ­- Poulenc : Concerto Champêtre – Pierre Dervaux, Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire – Columbia FCX677 – Clavecin Pleyel

1957 – J.S. Bach : Concerto en la mineur pour clavecin, flûte,  violon et orchestre –  Henry Swoboda, Fernand Caratgé, Henry Merckel, The Concert Hall Orchestra - Amphion – Clavecin Pleyel

1959 – La lignée d’or du Clavecin Français – Critère CRD130 – Clavecin Pleyel

1962 – Poulenc : Concerto champêtre – Georges Prêtre – Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire – EMI FALP737 – Clavecin Pleyel

1962 – J.S. Bach : Trois sonates pour viole de gambe et clavier – Robert Bex, violoncelle – BAM – Clavecin Pleyel

1964 – F. Couperin : Pièces de Clavecin – Discophiles Français 730.077 – Clavecin Pleyel

1964 - J.P. Rameau : Pièces de Clavecin – Discophiles Français 730.085 – Clavecin Pleyel

1965 – Le Grand Passé Musical de Paris – DGG 138501

1965 – Le Clavecin aux Chandelles – Critère (Reprise de « la lignée d’or du Clavecin Français »)

1970 – J.S. Bach – Variations Goldberg – Cassiopée 370178 – Clavecin Ant. Sidey  

1970 – J.S. Bach – Concerto Italien, Caprice sur le départ de son frère bien-aimé, Préludes et danses d’Anna-Magdalena – Cassiopée 370 180 – Clavecin Ant. Sidey

1971 – « Pour le Clavecin ou le Pianoforte » (Reflets des Nuits de Septembre) : Haydn Mozart, Beethoven, Kozeluch – avec Luciano Sgrizzi – Alpha DB176

Festivals et Concerts importants (ordre chronologique de 1937 à 1974)[modifier | modifier le code]

Paris : Société des Concerts du Conservatoire – Bruxelles : Société Philharmonique de Bruxelles – Palais des Beaux-Arts - Mai Musical de Nantes - Semaines d’Art de VersaillesParis : Salle Gaveau - Conservatoire de Bruxelles - Londres : Wigmore Hall - Amsterdam : Concertgebouw - Abbaye de Royaumont - Stuttgart : konzerthaus Stuttgarter - Nuits de sceaux - Dartington Hall - Conservatoire de Genève - Milan : Centre Français D’Etudes et d’Informations - Genève : Festival du Clavecin -Mai Musical de Bordeaux - Milan : Conservatoire Verdi - Liège : Nuits de Septembre - Naples : Auditorium de la RAI - Tel-Aviv : Musée Dizengoff - Rome : Accademia Santa Cecilia - Bruges : Festival Musica Antiqua, premier Concours international de Clavecin – Taormina : Estate Musicale - Festival de  Mazamet - Palerme : Auditorium Don Orione - Berlin : Deutsche Bibliothek - Varsovie : Ecole Supérieure de Musique - Festival du Grand Rué - Varsovie : Philharmonie Nationale - Wroclaw : Salle de concert de la Philharmonique - Paris : Festival Estival - Versailles : Chapelle Royale du Château - Semaine internationale de musique au Château - Juillet Musical de Saint-Germain en Laye - Festival de Musique de Paris-Orsay - Cracovie : Château de Wawel - Moscou : Ambassade de France - Paris : Salle Cortot - Sofia : Salle de la Philharmonie

Aimée Van de Wiele a été membre du jury de divers concours internationaux tels : Genève, Bruges, Taormina

Elèves[modifier | modifier le code]

Betty Bruylants – Anne Chapelain Dubar – Régis Chenut – Elisabeth Chojnacka – Anne Franck – Gabriella Gentili – Claudine Le Gô – Liliane Omnes – Georges Rabol – Nicole Simon - Donald Thomson – Marketta Valve – Pierre Watillon

Compositions[modifier | modifier le code]

Edité :

·        « Nocturne » pour piano

Manuscrits :

·        « Inventions à deux et trois voix », pour piano (1926/1927)

·        « Pièce pour piano, lent, sombre » (1928)

·        « Prélude pour piano » (ca. 1928)

·        « La Chanson d’Eve » – La Faute », pour voix et piano (s.d.)

·        « La Chanson d’Eve » - Je l’ai tué, tu l’as tué, mélodie pour mezzo-soprano et piano (s.d.)

·        « Premier Poème pour orchestre » à Monsieur Paul Lagye (1930)

·        « Complainte dans le style ancien », mélodie pour voix, clavecin ou piano : Adieu, ma douce image à Paul Beaudier

·        « Doux et enveloppé », pièce pour piano (1937)

·        « Mouvement de valse lente », pour piano (1937)

·        « Heureuse fête », allegretto pour piano, à Paul Beaudier (1942)

Remarques sur les sources[modifier | modifier le code]

Les notes biographiques et les informations diffusées ici proviennent toutes des archives léguées par Aimée Van de Wiele à l’auteur de cet article. {{Portail|clavecin|musique classique|Belgique}} {{DEFAULTSORT:Van de Wiele, Aimee}} [[Catégorie:Claveciniste belge]] [[Catégorie:Élève du Conservatoire royal de Bruxelles]] [[Catégorie:Naissance en mars 1907]] [[Catégorie:Naissance à Bruxelles au XXe siècle]] [[Catégorie:Décès en novembre 1991]] [[Catégorie:Décès à Paris]] [[Catégorie:Décès à 84 ans]]