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Utilisateur:Tanqredi/Brouillon/Opéra contemporain

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L'opéra de la période classique s'étend de la fin de l'époque baroque jusqu'au romantisme, et correspond approximativement à la seconde moitié du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, concomitamment avec la musique de la période classique et en particulier au niveau de l'opéra avec la querelle des Bouffons. C'est à cette période que l'opéra s'expatrie en dehors de l'Italie où il est né et commence à être représenté en Europe, dans des pays tels que la Russie et ceux d'Europe centrale. Les compositeurs majeurs de cette période sont Christoph Willibald Gluck, Wolfgang Amadeus Mozart, Antonio Salieri, et les genres privilégiés sont l'opéra-comique français et son frère allemand, le Singspiel. En France, après l'héritage de Jean-Baptiste Lully et l'invention de la tragédie lyrique, Jean-Philippe Rameau représente le genre lyrique français.

Historique[modifier | modifier le code]

Avant 1750 : genèse, opéra seria[modifier | modifier le code]

À la suite de l'invention de l'opéra au début du XVIIe siècle en Italie, le genre lyrique évolue en parallèle des transformations de la musique baroque et classique. L'opéra est également l'objet, comme tout l'art de cette époque, aux évolutions philosophiques, notamment à la suite des Lumières[1]. En ce début du XVIIIe siècle avec l'opéra baroque tardif, c'est la forme l'opéra seria qui domine la scène, culminant entre les années 1720 et 1740[2]. Il traite de manière sérieuse et noble le sujet généralement antique, sera un pan majeur de l'opéra de la première moitié XVIIIe siècle bien qu'il décline par la suite[3]. Des compositeurs majeurs de cette période comme Alessandro Scarlatti, Nicola Porpora sont accompagnés par des librettistes tels que Pietro Metastasio, qui fournit un grand nombre de livrets mis en musique par un plus grand nombre encore de compositeurs.

En parallèle, alors que cette forme déferle sur l'Europe, la France invente — et joue exclusivement — la tragédie lyrique, qui est très appréciée jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, notamment grâce à l'héritage de Jean-Baptiste Lully incarné par Jean-Philippe Rameau[3]. Celui-ci, par l'ampleur de son orchestration et celle de ses recherches harmoniques que l'on retrouve notamment dans son opéra Hippolyte et Aricie en 1732 et son opéra-ballet Les Indes galantes en 1735, est accusé d'italianisme et provoque le déclenchement de la querelle des Lullystes et des Ramistes qui agite le milieu intellectuel parisien[1].

Seconde moitié XVIIIe siècle : renouveaux stylistiques[modifier | modifier le code]

L'opéra seria alors en pleine vogue brille par sa complexité stylistique croissante, avec un dispositif scénique massif par exemple, mais en particulier vocale avec les castrats[3]. C'est à cette période que des compositeurs tels que Christoph Willibald Gluck tentent de réimporter de la simplicité dans les ouvrages[3]. Il précise dans la préface de son opéra Alceste en 1769 que l'objectif de sa réforme est de « ramener la musique à son véritable rôle, qui est de servir la poésie par son expression et de suivre le déroulement de l’intrigue sans interrompre l’action ni l’étouffer sous une prolifération d’ornements inutiles »[3]. Appliquant sa nouvelle approche aussi bien envers l'opéra seria que la tragédie lyrique, il débute déjà son renouveau en 1762 avec son ouvrage Orphée et Eurydice créé à Vienne et plusieurs fois remanié depuis l'italien vers le français notamment, s'adaptant au goût du public[3]. Dans cette tentative, il délaisse ici l'aria da capo en forme de reprise de l'air, au profit d'une préséance de la dimension dramatique[3]. Le récitatif se rapproche du chant et est accompagné par l'orchestre complet et il réduit l'ampleur du livret pour se concentrer sur deux personnages[3].

Querelle des Bouffons : entre buffa et opéra-comique[modifier | modifier le code]

Après la querelle qui taxe Jean-Philippe Rameau d'italianisme, une autre éclate au début des années 1750 où le compositeur est encore au cœur des tensions : la querelle des Bouffons[1], qui marque le début d'une ère nouvelle de l'opéra[2]. En 1752, la troupe des Bouffons joue à Paris des intermezzi italiens et notamment La serva padrona de Jean Baptiste Pergolèse, qui, par le côté naturel opposé à la science musicale du compositeur français, obtient la faveur d'un groupe mené par Jean-Jacques Rousseau en faveur de la manière italienne[1]. Cette querelle ouvre la porte à la naissance de l'opéra-comique français, avec notamment la création la même année de l'intermède Le Devin du village de l'encyclopédiste[1] ainsi que Les Troqueurs d'Antoine Dauvergne l'année suivante[2]. Après cela, les théâtres parisiens font représenter avec succès de nombreux pastiches d'opéras buffa italiens, démocratisant le nouveau genre, en mettant en avant à la fois la manière italienne et le caractère français des ouvrages[1]. Mettant également en avant des personnages et des scènes de la vie quotidienne au détriment de l'esthétique versaillaise incarnée par Jean-Philippe Rameau, ces nouveaux ouvrages emploient le recitativo secco, accélérant le rythme de l'action[2]. De simples intermèdes entre les actes des opéras seria, les buffa deviennent progressivement autonomes, axant leur spécificité sur le dramatique, en particulier avec des airs et des chants pour ensemble, surtout dans les finales des actes[2]. Les opéras buffa tentent de proposer plus de naturel et de simplicité, profitant de la puissance dramatique et de la sensibilité populaire qu'ils apportent[2]. Prévu pour être comique et donc plus léger que son pendant le seria, rencontre un succès important en Europe à partir de la querelle, et se retrouve mis en valeur jusqu'à la fin du siècle sous la plume de Mozart avec notamment Les Noces de Figaro[3].

La querelle aboutit sur l'épanouissement de ce genre hybride comique avec l'arrivée du compositeur André Grétry qui domine la scène à la fin du siècle[1].

Fin du XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Si les formes seria et buffa sont toujours dominantes, ses genres concurrents de l'opéra-comique et le Singspiel prennent peu à peu de l'ampleur, jusqu'à dominer la scène au tournant du XIXe siècle[3]. On trouve également un genre spécifique qui associe les deux précédents, le dramma giocoso (« drame joyeux ») que l'on voit notamment chez Joseph Haydn avec Il mondo della luna en 1777[3]. L'opéra seria italien survit à ces mutations et trouve un renouveau dans les ouvrages de Mozart dans La clemenza di Tito de 1791, notamment[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « Opéra : Le xviiie siècle : du baroque au rococo », dans Dictionnaire de la musique, Éditions Larousse (lire en ligne).
  2. a b c d e f et g Marc Vignal, « Une ère nouvelle », dans Philippe Dulac, L'Opéra, Encyclopædia Universalis, , 804 p. (ISBN 978-2-85229-133-1).
  3. a b c d e f g h i j et k Sylvia Avrand-Margot, « L’opéra classique », sur Philharmonie de Paris (consulté le )