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Utilisateur:Nochnix/Télémédecine

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Histoire de la télémédecine, la télésanté et l'e-santé[modifier | modifier le code]

Premiers pas[modifier | modifier le code]

Quelques précurseurs de cette époque à la fin des années 50, comme le professeur en neuropsychiatrie Witson de l'institut psychiatrique du Nebraska (USA) qui, via un système de télévision interactive à deux voies, opéra une téléconsultation en psychiatrie avec l'hôpital de Norfolk.

Son homologue de l'hôpital de la Salpêtrière, le professeur Théophile Alajouanine faisait ou sécurisait des diagnostics de ses patients, à distance, grâce à son téléphone, par exemple, pour ceux qui habitaient au loin dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique.

Au cours des années 60 à 80 aucun grand événement ne s'est passé en télémédecine sur notre territoire. Par contre, pendant ce temps là les pays nordistes de faible densité de population et de grand éloignement géographique en ont rapidement vu l'intérêt et ont investi dans ces nouvelles technologies.

La Norvège déclara au congrès de l'EMEDI en 1994 « que la télémédecine leur permettait de réduire de moitié les frais médicaux ! ». Malheureusement en France, constatait amèrement le professeur Dusserre, présidente de l'Association d'informatique médicale « nous ne sommes pas prêts à abandonner nos pratiques usuelles médicales ».

Regain d'intérêt[modifier | modifier le code]

Un regain eut lieu cependant dans les années 90 avec en 1989 le lancement sous l'impulsion de la Communauté européenne, de l'Institut de télémédecine de Toulouse et de la société savante de télémédecine, en pratique hospitalière (procédures dites IN), animé par le professeur Louis Lareng. D'autre part Hélène Faure-Poitou et Ghislaine Alajouanine (voir publications aux PUF et « Aide méthodologique à l'évaluation de la télémédecine » : CREDES, mars 2000) menaient des expérimentations pionnières sur le terrain en Guyane et en Afrique (procédures dites OUT).

Néanmoins en France métropolitaine il y eut quelques expérimentations en IN d'hôpitaux à hôpitaux en particulier en Bretagne et dans le Nord. En 2003, une première a été réalisée en OUT par la FISSA Télémédecine sans Frontières entre l'île d'Aix et le cabinet médical de Fouras. En octobre 2004, en IN, la Mutualité française et France Télécom ont réussi une première expérimentation mondiale d'échographie cardiaque et obstétrique en simultané sur deux sites éloignés de plusieurs centaines de kilomètres.

Démonstration franco-canadienne[modifier | modifier le code]

Au Canada, le 8 novembre 1994 eut lieu une première démonstration de télémédecine : un examen scanner à rayons X qui avait été piloté depuis l'Hôtel-Dieu de Montréal au Canada, sur un patient situé dans l'appareil de l'hôpital Cochin, à Paris en France.

Actions des années 2000[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, grâce aux progrès technologiques, aux visioconférences et autres webcam, il est possible non seulement d'obtenir un diagnostic, un avis spécialisé mais aussi de surveiller des patients restés à domicile et même d'opérer à distance.

Une première mondiale a été ainsi réalisée en 2001. Appelé opération Lindbergh, le geste chirurgical a traversé l'Atlantique. Le chirurgien était à New York aux États-Unis alors que sa patiente était à Strasbourg en France. Le professeur Jacques Marescaux, chef du service de chirurgie digestive et endocrinienne des hôpitaux universitaires de Strasbourg et fondateur de l'Institut européen de téléchirurgie, s'est déplacé à New York pour opérer la vésicule biliaire sur une femme restée à Strasbourg. Un robot, télécommandé depuis New York par le chirurgien, reproduisait exactement les mouvements des mains du praticien, et ce presque en temps réel grâce à une liaison haut débit fournie par France Télécom.

Ce n'est que ces dernières années (note Prospective de Ghislaine Alajouanine au président de la République du 25 mai 2007) et après de maintes suppliques auprès des responsables des Assises du numérique pour que soit pris en compte et listé la « Télémédecine-Télésanté-Autonomie » aux Assises du numérique et surtout avec la création de la commission Galien (Haut Conseil Français de la Télésanté) en juin 2008, qu'un engouement est apparu surtout pour les organisateurs d'événements, colloques, congrès, etc. !

En reprenant la note de Prospective au président de la République en 2007 de Ghislaine Alajouanine et le lancement du concept HS2 avec Nicole Notat au sommet mondial du Développement Durable à la Défense en février 2007, la commission Galien dont l'objectif affiché est « faire de la France un leader mondial de la télésanté au service d'une prise en charge équitable des besoins sanitaires de tous nos concitoyens » publie en juillet 2008 avec éclat un document d'experts intitulé « La Maison Brûle ! » et a œuvrer, entre autres, pour l'article sur la télémédecine dans la loi HPST (article 78). Les membres représentants de cette commission sont : les grandes associations de patients, les conseils ordinaux, médecins, infirmiers, pharmaciens, sociétés savantes, universitaires, les syndicats industriels, etc. qui se réunissent mensuellement dans les locaux des services de Matignon.

En fin d'année 2008 la commission Galien fait paraître son fameux Position-paper sur la télésanté.

Prise de conscience politique[modifier | modifier le code]

Début 2009 : le Conseil de l'Ordre des Médecins sous la responsabilité du docteur Jacques Lucas, un des fondateurs et membre de la commission Galien que préside Ghislaine Alajouanine, fait éditer le Livre Blanc de la Télémédecine. Le président de la République Nicolas Sarkozy lance son célèbre « mais la télémédecine c'est l'avenir ! » dans son discours de politique général de la Santé du 9 janvier à Strasbourg.

19 janvier 2009 : la ministre de la Santé, madame Roselyne Bachelot, annonce la création de l'Agence pour les systèmes d'information partagés (ASIP) qui définira les référentiels et standards, en concertation avec les professionnels concernés, pour améliorer la gouvernance et le pilotage des systèmes d'information indispensables à leur développement, et l'Agence nationale pour l'appui à la performance hospitalière et médico-sociale (ANAP) qui sera formalisé dans le projet de loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoire).

Octobre 2009 : un grand parti politique fait un communiqué de presse au sujet du Grand Emprunt et place la télésanté en priorité : « Il faut valoriser nos atouts sur des secteurs à très fort potentiel où la partie n'est pas encore jouée ». Xavier Bertrand a ainsi estimé que la France devrait devenir un leader mondial du diagnostic à distance et de l'hospitalisation à domicile, pour répondre au défi de la santé et du vieillissement de la population.

Concrétisation de la télémédecine[modifier | modifier le code]

Cette même année 2009 aux états généraux de l'industrie, la fédération des entrepreneurs (la plus concernée), la FIEEC (Fédération des Industries Electriques et de Communication) présidée par Pierre Gattaz (82 milliards d'euros de chiffres d'affaires, plus de quatre cent mille salariés, plus de deux mille entreprises, dont 86 % de PME) déclare officiellement : « Faisons de la France le leader mondial en télésanté et e-santé ». La loi HPST (et son article 78) est promulguée le 21 juillet 2009.

La commission Galien continue d'œuvrer pour faire sortir le décret d'application de l'article 78 :

  • Septembre 2009 : la ministre de la Santé, madame Roselyne Bachelot, confie une Mission au député Pierre Lasbordes sur la télésanté, le rapport lui sera remis en octobre ; la commission Galien y contribuera grandement.
  • Juin 2010 : l'ASIP (Agence nationale des systèmes d'information partagés de santé) sort à son tour, en reprenant largement les écrits de la commission Galien et de la mission Lasbordes, son document sur la télésanté et la e-santé.
  • 19 octobre 2010 : après quinze mois d'attente, le décret d'application est promulgué.
  • 24 mai 2011 : à l'inauguration du e-G8 par le président de la République ; Christine Lagarde positionne la e-santé éligible aux investissements d'avenir dans les technologies du futur, ce qui donne l'occasion à la présidente du Haut Conseil de la Télésanté et à la commission Galien, d'intervenir en faisant remarquer que cette révolution du soigner qu'offre la télésanté est un accélérateur de croissance : trente ans de croissance dans ce « Homecare ».
  • 30 mai 2011 : le Premier ministre François Fillon décide, en déplacement à l'IRCADE de Strasbourg, d'évoquer le déploiement de la télésanté et annonce la présentation d'une stratégie de développement.
  • 8 juin 2011 : le Conseil des ministres, sur proposition de Nora Berra Secrétaire d'État à la Santé auprès du ministre, décide, dans la stratégie nationale, de créer la Délégation à la Stratégie des Systèmes d'Information de Santé avec la mise en œuvre d'un plan national de déploiement de la télémédecine de même que la création d'une plateforme nationale d'e-santé.
  • Octobre-novembre 2011 : la Secrétaire d'État à la Santé Nora Berra annonce dans toutes ses interventions sur le sujet du déploiement de la télémédecine : « qu'une nouvelle impulsion engagée par le ministère chargé de la santé débouchera, au cours du premier trimestre 2012, sur un plan stratégique national de télémédecine ».

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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