Utilisateur:Medalgicus/Brouillon/François Attibert
{{ébauche|histoire de France|société}}
| François Attibert | |
| Naissance | Trélazé, France |
|---|---|
| Décès | (à 41 ans) Trélazé, France |
| Première incarcération | Cayenne, Guyane (Fr.) |
| Origine |  Française
|
| Allégeance | La Marianne |
| Type de militance | Action directe |
| Cause défendue | Lutte contre le Second Empire et pour l'établissement d'une République démocratique et sociale[1] |
| Années de service | 1855 – 1860[2] |
| Hommages | François Simon, historien angevin, écrit qu’Attibert fut « l’une des plus belles figures de la Marianne et du peuple angevin »[2] |
| Autres fonctions | ouvrier ardoisier (perrayeur), fendeur d'ardoises |
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François Attibert est un militant français du XIXe siècle. Ouvrier ardoisier de Trélazé, il défend les conditions de vie de ses camarades ouvriers et lutte activement pour l'établissement d'une République démocratique et sociale. Il est affilié à société secrète La Marianne qui a infiltré le milieu ardoisier angevin dès 1851 et tente de mettre fin au Second Empire.
Son action
[modifier | modifier le code]Principal meneur de la révolte des ouvriers ardoisiers angevins dans la nuit du 26 au 27 août 1855, il est arrêté avec plusieurs centaines d'autres insurgés, jugé et condamné au bagne de Cayenne.
L'insurrection de la Marianne à Trélazé est une émeute des ouvriers ardoisiers inspirés par les idées républicaines et socialistes de la société secrète dite « la Marianne ». Dans la nuit du 26 au , poussés par des revendications socio-économiques, quelques 500 à 600 ardoisiers conduits principalement par le dénommé François Attibert entendent prendre la ville d'Angers et s'opposer à Napoléon III. Il sont très rapidement arrêtés et interpelés. S'en suivra un procès politisé et des condamnations parfois très lourdes en particulier pour les meneurs envoyés au bagne de Cayenne[3].
Historique
[modifier | modifier le code]Contexte politique de la France
[modifier | modifier le code]Le , Louis-Napoléon Bonaparte, Président de la IIe République et qui n'est pas parvenu à étendre ses pouvoirs par révision de la Constitution réussit un coup d'État et débute une répression qui va lui laisser le champs libre pour obtenir le rétablissement de l'Empire par plébiscite[4]. L'Assemblée est dissoute malgré son ultime tentative de neutraliser les dessins du prince-président[5] ; 27 000 présumés opposants sont arrêtées et 10 000 sont déportées en Algérie, en Guyane[6],[7] ou simplement proscrits du territoire comme Victor Hugo réfugié à Bruxelles[8]. Il ne rentrera en France que dix-neuf ans plus tard, au rétablissement de la République[9]. Le Second Empire est proclamé le et Louis-Napoléon Bonaparte est désormais Napoléon III, Empereur des Français.
Malgré le plébiscite de 1851 et les progrès accélérés de la révolution industrielle sous son règne[10],[11], le despotisme de Napoléon III fait naître une résistance, un contre pouvoir pro-républicain et socialiste notamment au travers de sociétés secrètes[12],[13]. La Marianne est l'une d'entre elles. Présente dans le midi et le centre de la France[12] elle va toucher à Angers, les artisans[14], aux Ponts-de-Cé et à Trélazé les ouvriers ardoisiers[13],[14] réceptifs à son opposition au capitalisme justement naissant dans les ardoisières [15]. http://laviedenosancetres.com/faits-historiques
La poudrière sociale des ardoisières
[modifier | modifier le code]Une perte d'autonomie
[modifier | modifier le code]Historiquement autonomes les ouvriers ardoisiers ont considérablement perdu de leurs prérogatives sur leur profession au cours de la première moitié du XIXe siècle en raison de la concentration d'exploitants-propriétaires qui, un à un, ont fait tomber leurs privilèges (propriété de l'outil de travail, recrutement) par règlements successifs (1823, 1825, 1855)[16] et en les amenant au salariat. Les conditions de travail deviennent plus difficiles notamment pour ceux d'en-bas à mesure que les techniques les amènes à travailler toujours davantage en souterrain.
Un terreau revendicatif
[modifier | modifier le code]En 1853, les ardoisières sortent de 5 années de récession ayant entraînée une baisse des salaires et un millier de licenciement. Engaillardis, les ardoisiers n'hésitent plus à être rétifs. Mais quand les patrons des ardoisières, avec la reprise de l'activité, s'orientent vers la mains d’œuvre bretonne - « ces étrangers honnis, ces “pigrolliers” » - et terminent d'achever tout espoir de retour au « guettrage » comme du recrutement filiale par le règlement du 15 août 1855, la population des ardoisiers se solidarise entre ouvriers d'en-haut (les fendeurs) et ouvriers d'en-bas (les fondeurs, désormais mineurs) contre la progression capitaliste[15]. Ils se côtoient davantage dans les mêmes lieux de vie sociale et notamment ceux de détente : cabarets, sociétés de boule de fort. L'une d'entre elle, La Maraîchère, à Trélazé, est particulièrement infiltrée par la Marianne et ses idées nouvelles.
Une crise de la cherté du pain
[modifier | modifier le code]Les mauvaises récoltes des années 1853-1855 ont entraîné une hausse du prix du pain : « 1855 fut bien l'année sombre entre toute » [17].
Les événements
[modifier | modifier le code]L'organisation d'une contestation
[modifier | modifier le code]L'après-midi du dimanche les esprits s’échauffent aux festivités de l'Assemblée à Saint-Barthélemy-d'Anjou limitrophe de Trélazé : le bruit circulent qu'une manifestation générale est projetée la nuit suivante pour marcher sur Angers[18]. Des rassemblements coordonnés d'ardoisiers s'organisent en soirée quasi simultanément au Canal de l'Authion aux Ponts-de-Cé[19], à l'Avant-Mail à Angers[18] et à la Pyramide à Trélazé[19].
Les émeutes
[modifier | modifier le code]Ce dernier groupe de la Pyramide investit le bourg de Trélazé et vient libérer l'un des sien détenu à la gendarmerie avant d'être rejoint par 200 autres personnes et de s'emparer des armes[18],[3]. De là, les émeutiers se divisent en 3 groupes menés respectivement par François Attibert, Joseph-Marie Pasquier et Thomas Soyer pour s'emparer d'armes partout dans la cité, notamment le groupe de Joseph-Marie Pasquier prend une charrette chargée d'environ 200kg de poudre de mine et de barres de fer[18],[19]. En parallèle, à Angers, alors qu'un premier groupe diversement armé est dispersé par les forces de l'ordre et suivi d'arrestations[19], un second plus conséquent se reconstitue à l'Avant Mail[18]. Son chef est désarmé par l'inspecteur Picherit et les émeutiers angvins battent en retraite[18].
La marche sur Angers
[modifier | modifier le code]Au signal du tambour, vers 2 heure, les groupes de Trélazé et des Ponts-de-Cé se rassemblent au lieu-dit Les Plaines, à Trélazé. D'autres ardoisiers du quartier des Justices d'Angers et de Saint-Barthélemy les y rejoignent[20],[19]. François Attibert, Joseph Marie Pasquier et Frédéric Coué[20] prennent la tête de ces 500 à 600 hommes pour marcher sur Angers et rejoindre leurs camarades dont ils ignorent la dispersion[19]. Les forces de l'ordre se sont organisées pour l'accueil et ont posté en rang leurs hommes prêts à tirer à l'entrée du faubourg de Bressigny[21]. Les insurgés parviennent au faubourg de Bressigny vers 4 heures du matin[19]. Alors qu'un gendarme vient en reconnaissance et les interroge sur leurs motivations, les ardoisiers lui répondent « qu'il faut le pain à 1 franc 50 centimes et qu'ils allaient se réunir sur le Champs de Mars pour attendre la réponse que ferait l'autorité et que de grands malheurs arriveraient si on ne faisait pas droit à leur demande »[21]. Le procureur impérial de l'arrondissement d'Angers nuancera dans son acte d'accusation en indiquant que « cette réponse dissimulait le motif véritable », que « leur but véritable était le renversement du gouvernement impérial » et que « c'est le programme de la Marianne qu'on a essayé de mettre en scène ».
La déroute des ardoisiers
[modifier | modifier le code]Malgré tout résolu a avancer dans Angers, les ardoisiers n'entendent pas reculer. Les gendarmes qui avaient nettement pris les devant, charge par trois côtés le groupe d'insurgés et disperses les émeutiers paniqués sans aucune résistance. La charrette de barils de poudre parvenue à la place du Ralliement est interceptée par un policier, aucun coup de feu n'aura été tiré. 133 arrestations ont lieu sur le champs[19] et à 7h40 l'insurrection est considérée « comprimée »[20].
Poursuites judiciaires
[modifier | modifier le code]Les ministères parisiens sont immédiatement prévenus et dépêchent des commissaires et magistrats escortés par 90 hommes à Trélazé pour enquêter et procéder à 155 nouvelles arrestations dès le . Le , les ardoisiers saufs ont majoritairement repris le travail[20].
Dans les mois qui suivent, environ 268 individus vont être jugés[19]. Outre les non-lieux, ceux dont la Cour d'assises a reconnu notamment un embrigadement forcé bénéficient d'un acquittement. Les coupables sont condamnés en correctionnelle à de la prison et à la privation de droits civiques. Environ 24 d'entre eux identifiés comme meneurs sont déportés et emprisonnés aux bagnes de Guyane[19] parmis lesquels Jean-Marie Segrétain, François Attibert ou Joseph-Marie Pasquier. Un prévenu se suicide[19].
L'amnistie de 1859
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Manipulation et récupération politique
[modifier | modifier le code]Les motifs de la révolte de cette nuit opposant ardoisiers et représentants de l'Empire est l'enjeu principal pour ce dernier. Les conclusions portées par le réquisitoire du procureur général Métivier [22] pointe l'idéologie marianniste pour présenter l'événement comme une tentative de renversement de l'Empire en contestant le facteur économique qui a pu pousser une grande partie des ardoisiers à joindre la révolte pour réclamer de meilleures conditions de vie (travail, baisse de prix du pain) [23]. Cette population aurait été instrumentalisée[24]. En effet, loin de méconnaître la société secrète de la Marianne, le pouvoir impériale avait tenté d'en éteindre la propagation au sein des ardoisières depuis 1853, jusqu'à infiltrer les lieux de travail et de divertissements des ouvriers[25]. Il était donc préparé à la révolte d'août 1855[26].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques-Guy Petit, « Marianne en Anjou : l'insurrection des ardoisiers de Trélazé (26-27 août 1855) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, vol. 104, no 3, , p. 187-200 (lire en ligne)
- François Simon, La Marianne, société secrète au pays d'Anjou : essai d'éducation civique par l'histoire locale, Angers, Impr. angevine, (1re éd. 1939), 233 p.
- Boris Battais, « L’amnistie de 1859 et le retour des mariannistes en Anjou : entre pardon judiciaire et surveillance policière », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, , p. 69-83 (lire en ligne)
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Alain BODY, « Il y a 150 ans, la révolte de la Marianne », sur 1851.fr
- « Mouvement révolutionnaire angevin : ATTIBERT François (Ma) », sur revolutionnairesangevins.wordpress.com (consulté le )
- Alain BODY, « Il y a 150 ans, la révolte de la Marianne », sur 1851.fr
- Claude LATTA, « La résistance des républicains au coup d’état du 2 décembre 1851 – 150e anniversaire : Le rétablissement de l'Empire », sur 1851.fr, Association 1851
- « Alexis de Tocqueville : Le coup d'Etat de 1851 », sur www.tocqueville.culture.fr, Ministère de la culture et de le communication (consulté le )
- Claude Latta, « La résistance des républicains au coup d’état du 2 décembre 1851 – 150e anniversaire : La répression », sur 1851.fr, Association 1851
- Simone Waquet, « Un voyage sans retour, la traversée des déportés de 1851 vers Cayenne d’après Numa Millelot », dans Bulletin de la Société scientifique et artistique de Clamecy, no 14, , p. 56-76
- « Les lieux hugoliens : Victor Hugo et la Belgique », sur victorhugo2002.culture.fr, Ministère de la culture et de la communication (consulté le )
- « Victor Hugo : Le voyage, une source d'inspiration », sur expositions.bnf.fr, Bibliothèque Nationale de France (consulté le )
- « Napoléon III (1808 - 1873) : Un empereur à la fibre sociale », sur herodote.net, (consulté le )
- « 1851-1870 : Le Second Empire et la France épanouie », sur herodote.net, (consulté le )
- « La Marianne dans les campagnes : d'après l'Almanach administratif, historique et statistique de l'Yonne - 1881 », sur cardona-pj.net, Rémi Lacour (consulté le )
- Pierre-Louis Augereau, « Angers mystérieux : extrait », sur shenandoahdavis.canalblog.com, (consulté le )
- Jacques-Guy Petit, « Marianne en Anjou : l'insurrection des ardoisiers de Trélazé (26-27 août 1855) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, vol. 104, no 3, , p. 194 (lire en ligne)
- Jacques-Guy Petit, « Marianne en Anjou : l'insurrection des ardoisiers de Trélazé (26-27 août 1855) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, vol. 104, no 3, , p. 193 (lire en ligne)
- Catherine FAUCHET, Nathalie HUGUES, « La ville noire, terre de migrations bretonnes : Trélazé, 1850-1914 », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, vol. 104, no 3, 1997, p. 203, [lire en ligne (page consultée le 18 février 2017)]
- Maurice Poperen (préf. Jean Maitron), Un siècle de luttes au pays de l’ardoise, , 159 p., p. 60
- Jacques-Guy Petit, « Marianne en Anjou : l'insurrection des ardoisiers de Trélazé (26-27 août 1855) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, vol. 104, no 3, , p. 189 (lire en ligne)
- Les cousins de la Marquise, « La Marianne de Trélazé », sur marquisien.free.fr (consulté le )
- Jacques-Guy Petit, « Marianne en Anjou : l'insurrection des ardoisiers de Trélazé (26-27 août 1855) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, vol. 104, no 3, , p. 190 (lire en ligne)
- « Rapport du Parquet du tribunal de première instance d'Angers », sur marquisien.free.fr, Les cousins de la Marquise
- Thomas-Jules Métivier, Réquisitoire de M. le procureur général Métivier : Affaire de l'attentat d'Angers (Audience du 12 octobre 1855), Angers, impr. de Laîné frères, , 81 p. (BNF 30935352, lire en ligne)
- Jacques-Guy Petit, « Marianne en Anjou : l'insurrection des ardoisiers de Trélazé (26-27 août 1855) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, vol. 104, no 3, , p. 191 (lire en ligne)
- Jacques-Guy Petit, « Marianne en Anjou : l'insurrection des ardoisiers de Trélazé (26-27 août 1855) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, vol. 104, no 3, , p. 187 (lire en ligne)
- Jacques-Guy Petit, « Marianne en Anjou : l'insurrection des ardoisiers de Trélazé (26-27 août 1855) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, vol. 104, no 3, , p. 198 (lire en ligne)
- Jacques-Guy Petit, « Marianne en Anjou : l'insurrection des ardoisiers de Trélazé (26-27 août 1855) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, vol. 104, no 3, , p. 199 (lire en ligne)
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