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Utilisateur:Legrandanne/Brouillon

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René Legrand (1923-1996)a été un peintre de la Nouvelle Ecole de Paris après la guerre de 1939-45. En 1956 pourtant, il abandonne la peinture pour la création d'objets et de mobiliers en bois naturel. Il crée les boutiques Quatre Saisons ( 1965-1985). Dans l'esprit du temps où tous les codes sont remis en question, il contredit ceux de la décoration et repense les intérieurs en fonction de la vie dans les années 60.

1- Legrand, un peintre de l’abstraction lyrique[modifier | modifier le code]

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Tableau R.L.

René Legrand est né à Nantes le 26 septembre 1923, mais a grandi à Paris. Entre 1943 et 1944, il suit les cours des Arts décoratifs à Paris et fréquente l’Académie de la Grande Chaumière. Après ses études, il se consacre à la peinture et à la lithographie pendant une dizaine d’années. Legrand ( il supprime son prénom), jeune peintre, fait partie de la Nouvelle Ecole de Paris (www.universalis.fr/encyclopedie/ecoles-de-paris/3-la-seconde-ecole-de-paris/). C’est ainsi que dénomme le critique d’art Charles Estienne, la génération de peintres non figuratifs qui éclot à la fin de la guerre de 1939-1945. Ce n’est pas une école, juste un état d’esprit commun à une génération emplie des aspirations de liberté et de créativité de l’après-guerre. Parmi cette jeune génération apparait un courant artistique qui se reconnaitra sous le nom de L’Abstraction lyrique, par opposition à l’abstraction géométrique ou formelle. Legrand fait partie de ce mouvement. « Matière, rythme, symbolique du signe convoquent les formes et les couleurs sous la pression d’une écriture gestuelle » écrit www.canalacademie.com/ida6422-L-Ecole-de-Paris-les-peintres-de-l-abstraction-lyrique.html pour résumer ce courant. Gestuelle et expressivité libre. Les artistes de l’abstraction lyrique partagent une volonté de ne pas s’enfermer dans des structures conceptuelles, mais de laisser libre cours à leur désir d’expression personnelle hors de la figuration. « Un seul mot d’ordre, ne plus figurer » (Lydia Arembourg).

Portés par des personnalités comme Manessier qui soutient et encourage la peinture de Legrand, comme Roger van Gindertaël, Pierre Restanyet Michel Ragon, ces jeunes peintres cohabitent plus qu’ils ne forment un groupe uni, sur les cimaises des galeries Arnaud, Drouin, Jeanne Bucher, Kleber et dans les Salons créés par des critiques d’art qui les soutiennent : Salon des Réalités Nouvelles, Salon de Mai, Salon d’Octobre… A partir de 1955 la gestuelle libre de Legrand emprunte au tachisme une nouvelle voie moins contrôlée. En 1956, pris entre la difficulté d’exister en tant qu’artiste dans un milieu qui est vite devenu concurrentiel et où des courants séparent les groupes et les amitiés, et la difficulté matérielle de faire vivre une famille avec quatre enfants, René Legrand abandonne la peinture mais pas la création. Ses amitiés artistiques de l’époque étaient pour le sculpteur Willy Anthoons, les peintres Claude Viseux et Claude Georges qui poursuivront leur parcours artistique tout au long de leur vie.

Expositions[modifier | modifier le code]

- 1946, 1947 et 1948, Legrand expose au Salon des moins de trente ans, comme de nombreux artistes de sa génération (dont Geneviève Asse). - En 1951 il expose à la Galerie Saint-Placide. Cette galerie a été ouverte en 1947 par Augustin Rumeau au 41 rue Saint-Placide pour son fils, Jean, peintre lui-même et collectionneur. Cette galerie a été connue pour son Prix de la Critique. La même année, il expose au Salon de Mai et entre dans les collections de l’amateur d’art belge Fernand Graindorge. - En 1952, Legrand expose au Salon de Mai, mais aussi au Salon d’Octobre, créé le 10 mai 1952 par Charles Estienne. Le salon d’Octobre réunit les représentants de l’Abstraction lyrique. Legrand y expose aux côtés d’Alechinsky, Arnal, Bissière, Degottex, Gilioli, Zao-Wou-ki et Lapicque. - 1953, Legrand expose à nouveau au Salon d’Octobre, ainsi qu’au IXème Salon de Mai qui se tient au Palais de New York. Le Salon de Mai est un salon très important par les artistes qui y ont exposés. Il est présidé en 1953 par Gaston Diehl. Son comité directeur comprend des personnalités comme Manessier, Germaine Richier, Labisse, et Le Moal. Son catalogue est préfacé par Bernard Dorival, conservateur du Musée d’Art moderne de Paris. Bernard Buffet y expose ainsi que Karel Appel, Magnelli, Man Ray, Lapicque, Lapoujade, Dewasne, Dufy, Estève, André Lhôte. Laurent de Brunhoff, ami depuis l’école des arts décoratifs de René Legrand y expose avec lui. Des toiles de Legrand sont achetées par deux collectionneurs bruxellois : Gustave van Geluwe (1883-1962) et la collection Baucher-Feron.

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Exposition R.L.

- En 1954, Legrand expose du 26 février au 11 mars 1954 à la Galerie Le Miroir, 70 Avenue Louise à Bruxelles. Du 9 juillet au 22 septembre, il participe avec 16 autres jeunes artistes peintres à une exposition collective appelée http://bibliothequekandinsky.centrepompidou.fr/doc-generale/fondsdoc/cgi-bin/fonds.asp?fo=GALERIEARNAUD, 34 rue du Four à Paris. La galerie Arnaud organise, la même année, deux expositions personnelles de Legrand, une de peinture du 1er au 4 avril et une de dessins du 18 novembre au 3 décembre.

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couverture de Cimaise

Une linographie de Legrand fait la couverture de la revue Cimaise ( septembre-octobre 1954), revue d’art créée en 1953 par Jean-Robert Arnaud, Roger van Gindertaël, Herta Wescher, Julien Alvard, Michel Ragon, Claude-Hélène Sibert. - 1955 : il participe à une exposition de groupe, Dix-sept peintres de la génération nouvelle, à la Galerie Kleber, 24 avenue Kleber, Paris du 13 au 31 mai, avec entre autres Messagier, Martin Barré, Rezvani, Jean Pons. La Galerie-librairie Kleber est dirigée par http://www.galerie-jeanfournier.com/about.php?language=1&menu=, qui créera ensuite sa propre galerie Vente d’une toile au Ministère de l’éducation nationale, Direction générale des arts et des lettres (mars 1955). - 1956 : Legrand expose à la Galerie Grange, 21 rue Chaponnay à Lyon du 28 avril au 15 mai avec ses deux amis Claude Georges et Claude Viseux. - 2000 : L’atelier fera l’objet d’une vente après le décès de René Legrand en 2000 par Maitre Robert à Drouot, Paris.

2- René Legrand, éditeur de créations pour la maison[modifier | modifier le code]

René Legrand se marie en 1946 avec Mado Jolain, céramiste. Tout en menant son travail artistique de peintre, René Legrand apprend à tourner et participe aux créations de l’atelier de céramique www.madojolain.fr.

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Création Mado Jolain-René Legrand

Parmi les productions de l’atelier, plusieurs modèles de tables basses avec plateaux en carreaux de céramique émaillés sur des piétements de métal brossé dessinés par René Legrand, connaissent le succès. En 1956, René Legrand fonde avec Mado Jolain-Legrand, I/D, une société d’édition pour diversifier leurs productions au-delà de la céramique. La même année, René Legrand décide de lâcher ses pinceaux, non pour arrêter de créer, mais pour créer autrement.

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article dans Maison Française
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créations René Legrand pour I/D
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citation I/D Maison & Jardin

En plus des tables basses, il dessine des porte-revues, des lampadaires, des appliques à structures métalliques qui reçoivent des habillages de cuir et d’osier. Il développe des collections d’objets pour bureaux en cartonnage, gainés de photos, de liège, de cuir. Il adapte des objets industriels (verrerie de laboratoire) comme des productions artisanales traditionnelles ( bois tourné, vannerie, tonnellerie…) à l’esprit des années 50 puis 60. Après avoir débuté au Salon de la céramique, aux côté des céramistes Chambost, Ruelland, Jouve, Capron, Deblander…René et Mado Legrand exposent leurs créations au Salon des métiers d’art, Porte de Versailles. En 1965, ils ouvrent leur propre magasin de décoration, appelé http://quatresaisons-1965-1985.fr, 20 rue Trousseau à Paris. Ce point de vente leur permet de présenter leurs créations dans un ensemble cohérent, qui exprime leurs convictions en matière d’ameublement intérieur, à l’opposé de l’état d’esprit des décorateurs de l’époque. Avec Quatre Saisons les Français découvrent des meubles et des objets modernes, fonctionnels, accessibles à toutes les bourses, et réalisés dans des matériaux naturels: verre, bois, cuir, osier par des artisans. Ils adoptent également pour leur intérieur des équipements professionnels détournés par http://quatresaisons-1965-1985.fr : tables tréteaux, tabourets à vis, planches de boucher, étagère de stockage industriel, etc. René Legrand se consacre désormais à sélectionner des objets pour Quatre Saisons dans les collections de fabricants de préférence français et à ses recherches sur les éléments mobiliers. Un moment essentiel dans sa démarche de créateur, qui concrétise l’envie « d’un art de vivre à la portée de tout le monde ».

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cuisine Quatre Saisons
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Bien dans l’esprit des années 70 qui révolutionnent le vêtement, la musique, le cinéma, le roman…les magasins Quatre Saisons (trois à Paris, trois en province) proposent une nouvelle façon de se meubler facile à vivre, personnalisable par chacun, avec des étagères et des meubles modulables en bois brut à peindre ou à vernir, qui se composent et se recomposent au fil de l’évolution des familles.


En 1985 René Legrand vend Quatre Saisons et prépare un tour du monde à la voile qu’il réalise sur le bateau qu’il a construit, de 1987 à 1989. Attentif toute sa vie à l’évolution de l’art, il ne reviendra jamais à la peinture. René Legrand est décédé à La Rochelle le 23 septembre 1996.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Catalogue du Salon d’Octobre (1952) Catalogue du IXème Salon de Mai (1953) Catalogue Divergences édité par la Galerie Arnaud ( 1954). Citations de presse en Belgique en mars 1954 : Le Soir. Le Phare. La dernière Heure. La gazette des Beaux-Arts. La lanterne. Citations de presse française en 1954 : Pierre Descargues dans Les Lettres françaises et Guy Marester à Combat. Cimaise linographie de Legrand en couverture du numéro de septembre-octobre 1954. Citation dans le numéro de janvier-février 1955

Charles Estienne, l’aventure de l’art abstrait: exposition au Musée des Beaux-Arts de Brest, 2012 Lydia Arembourg sur l'abstraction lyrique:www.canalacademie.com/ida6422-L-Ecole-de-Paris-les-peintres-de-l-abstraction-lyrique.html

Citations de presse française : Pierre Descargues dans Les Lettres françaises 1954 et Guy Marester à Combat1954.

Citations de presse en Belgique en mars 1954 : Le Soir. Le Phare. La dernière Heure. La gazette des Beaux-Arts. La lanterne.

Catalogue du Salon d’Octobre (1952)

Catalogue du IXème Salon de Mai (1953)

Catalogue Divergences édité par la Galerie Arnaud ( 1954).