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Au tournant de la Seconde Guerre Mondiale, à Paris, la section motorisée des Équipes Nationales dite "Section Motorisée du XVIème" a successivement permis aux jeunes parisiens qui s'y sont regroupés:

  • de s'y dévouer pour les habitants de la capitale, lors des bombardements alliés de 1944 sur les objectifs militaires de la région parisienne.
  • d'acquérir une grande cohésion qui, jointe à l'enthousiasme de la jeunesse et à une importante aide extérieure, a permis de constituer, en plein Paris occupé, de groupes de combat équipés de 16 side-cars militaires et armés de mitraillettes et de pistolets
  • de mener, dès le début août, de leur propre initiative, diverses opérations de harcèlement sur les troupes allemandes en retraite, puis de s'engager, à partir du 20 août, dans les combats de la Libération de Paris.
  • d'intégrer enfin, en corps constitué, la 2ème Division Blindée du Général Leclerc au début de septembre 1944, et de poursuivre ainsi la guerre jusqu'à la victoire de mai 1945.

« La Section Motorisée fut une initiative personnelle de jeunes animés de la volonté de chasser l’occupant et qui la réalisèrent. Leur mission de Défense Passive fut à l’origine de leur action de Résistance et ils n’appartenaient à aucun mouvement. C’est là l’exemple de ces mouvements de Résistance qui se créèrent spontanément et efficacement en vue des combats de la Libération. » (Feu Colonel Jean-Gérard Verdier)

Le secours aux parisiens[1][modifier | modifier le code]

Les Équipes Nationales, créées à Paris en 1943 par le Secrétariat à la Jeunesse, avaient pour objet de rassembler les jeunes volontaires désirant apporter leur aide aux français victimes indirectes d'opérations alliées. Ces Équipes intervenaient essentiellement, en liaison avec la Croix Rouge, lors de bombardements sur les gares de triage de la région parisienne: dégagement et transport des victimes, organisation des centres de secours, identification des morts, etc. En l'absence de transports publics susceptibles d'amener ces volontaires à pied d’œuvre de jour comme de nuit, une "section motorisée" (S.M.), comprenant une quarantaine de jeunes gens, fut bientôt mise sur pied dans le 16ème arrondissement et dotée de vélomoteurs.

C'est Jean-Gérard Verdier [2][3], alors âgé de 19 ans et déjà fort de son expérience dans la Défense Passive, qui prit l'initiative et la direction de cette unité, dont il installa le QG dans un petit hôtel particulier, possédant de vastes ateliers, situé 6 rue des Pâtures, Paris 16e. Avec François Azan, rencontré cette fin d'année 1943, Michel D’Ornano, Jean-Louis Chavy, Claude de Marne, François Clerc, Jean-Léonard Blancher, Gérard Hommel, son frère Dominique et quelques autres, il forme ainsi le groupe initial de la "Section Motorisée du XVIème".

dont Jean-Gérard Verdier, François Azan

Orientation militaire[1][modifier | modifier le code]

Réalisant le parti que la Résistance pouvait tirer d'une telle organisation (uniformes, laissez-passer permanents, mobilité, couverture officielle), Jean-Gérard Verdier donna rapidement à la Section Motorisée (S.M.) une nouvelle orientation:

  • dès le début de 1944, il confie à François Azan, jeune saint-cyrien, la mission de donner une formation militaire à la S.M. et prendre le commandement sur ce terrain[4].
  • il organisa avec son père, M. Louis Verdier, PDG de Gnôme et Rhône, l'équipement de la S.M. en side-cars militaires, type dragons portés et de 2 motos de 750 cm3, clandestinement soustraits pièce par pièce, malgré la surveillance allemande, à l'usine de Gennevilliers[5].

Azan s'assura des sentiments patriotiques des équipiers et procéda également à des recrutements complémentaires, en particulier celui de Victor Raveau, un des anciens de Saint-Cyr, et celui de l'aspirant de Berne Lagarde, qui avait participé aux combats de Saumur en 1940 et possédait ainsi l'expérience du feu. Une discipline militaire fut instaurée, et l'instruction militaire de base dispensée à tous.

Simultanément, les 16 side-cars étaient amenés en pièces détachées rue des Pâtures. Certaines de ces pièces furent transportées dans l'ambulance de Gnôme et Rhône, conduite par Jean-Gérard Verdier. Les pièces étaient remontées par les équipiers, sous la direction de Gustave Bernard, l'un des mécaniciens de Guynemer, et de Antoine et Joseph Trombetta. Tous trois détachés de l'usine de Gennevilliers. Le plus étonnant est que, grâce à l'uniforme des Équipes Nationales, les sorties d'entrainement sur side-cars, qui commencèrent en mai 1944, n'attirèrent pas l'attention des allemands. Ceci est probablement dû au fait que la S.M. continuait, presque quotidiennement et en uniforme, à remplir ses missions officielles de Défense Passive.

La S.M est intervenue principalement à la Porte de St-Cloud, Villacoublay, Meudon, Longchamp, Gennevilliers, Villeneuve St-Georges, Noisy Le Sec.

Le débarquement des alliés en Normandie (6 juin 1944) ayant eu lieu, Verdier et Azan estimèrent qu'il était temps, en profitant de la désorganisation qui s'instaurait dans les unités allemandes de Paris, de constituer un stock d'armes et d'essence. La S.M. ne disposait en effet à cette date que de 2 mitraillettes Sten et de quelques pistolets (obtenus par Azan et qui provenaient d'un part d'un parachutage dans le Loiret, d'autre part d'un groupe FFI du 16ème), ainsi que d'une centaine de litres d'essence attribués au titre de la Défense Passive.

Sur la base des renseignements apportés quotidiennement par les équipiers, ou par les voisins, plusieurs coups de main furent effectués par la S.M. notamment:

  • environ 200 litres d'essence furent enlevés dans un garage allemand de la rue des réservoirs Paris 16ème, après que la sentinelle allemande eut été assommée à coups de clé à molette.
  • le 13 août, un coup de main nocturne sur un dépôt allemand de la rue de Chaillot faillit mal tourner: Verdier, Azan, Chavy, Léonard Blancher et un civil Picard, sachant le bâtiment évacué par son poste de garde allemand, s'y rendirent immédiatement et commencèrent à charger armes et munitions dans leurs side-cars. A ce moment là, survint une patrouille de la Kreigsmarine. Celle-ci les arrêta et les conduisit dans le camp retranché du Plazza Athénée tenu par un détachement de l'infanterie de marine allemande. Pris les armes à la main et susceptibles d'être exécutés sur le champ, les intéressés ne durent qu'à diverses coïncidences heureuses et au talent en langue allemande de Jean-Gérard Verdier d'être relâchés vers 3h du matin. Les side-cars qui avaient été abandonnés rue de Chaillot, furent emmenés par un détachement de SS et retrouvés le lendemain Cours de la Reine au sein de cette même unité; après palabres avec les SS, les side-cars furent récupérés par la S.M. et regagnèrent la rue des Pâtures. Il fallait pourtant trouver des armes. Azan, Verdier et Chavy, sur la foi d'un renseignement, firent une nouvelle tentative.
  • le 19 août 1944, en allant visiter avec l'aide du concierge, les caves d'un immeuble de la rue de la Faisanderie, dont les étages supérieurs étaient occupés par la Gestapo. De cette expédition, ils rapportèrent à la S.M. en 2 rotations plusieurs mitraillettes Sten, une cinquantaine de revolvers Smith et Weston ainsi que plusieurs tonnelets de munitions (provenant de parachutage alliés).

Le chef Léonard Blancher et les équipiers D. Verdier et G. et P. Hommel qui effectuaient une mission de ravitaillement en vivres furent mitraillés à plusieurs reprises, notamment place St-Augustin. Là encore, la chance fut de leur côté.

Lors d'un mission d'information destinée à la population parisienne (couvre-feu), le 22 août 1944, le chef Chavy et Dominique Verdier, le frère de Jean-Gérard, furent arrêtés Place d'Iéna par un détachement SS, conduit à leur PC et ils ne furent relâchés qu'après plusieurs heures de détention.

Libération de Paris[6][1][modifier | modifier le code]

Encouragés et endurcis par leurs premiers succès et par l’approche des armées alliées, les membres de la SM étaient prêts à s’engager de plus en plus. Verdier et Azan décident toutefois d’agir avec calme, de n’attaquer que de petits groupes allemands pour créer un climat d’insécurité et rassembler le maximum de renseignements sur le dispositif ennemi en vue de l’arrivée des alliés. C’est ainsi que des détachements allemands qui refluent de Normandie sont mitraillées à plusieurs reprises sur les boulevards extérieurs S.O. de Paris, et que le tunnel de Montretout (départ de l'autoroute de l'Ouest) fut visité sur toute sa longueur par Raveau et Chavy qui empêchèrent les allemands de le faire sauter, ce qui aurait eu des conséquences dramatiques.

Simultanément, plusieurs liaisons, qui essuyèrent le feu ennemi, furent assurées avec l’Hôtel de Ville où l'insurrection éclatait. L'équipier Michel Aubry, détaché à l’Hôtel de Ville se distingua avant et pendant la Libération, en détruisant notamment un char allemand, et fut félicité par le Général De Gaulle en personne.

Le 23 aout, la S.M participe au ravitaillement de la mairie du XVIe avec un camion conduit par le Général Hommel.

Dès l'arrivée des chars de la division Leclerc par les portes d'Orléans et de Versailles (le PC de la rue des Pâtures donnait sur l'avenue de Versailles), sur les dernières instructions de Jean-Gérard Verdier et François Azan, les différents groupes de combat de la S.M. se rendirent aux portes de Paris pour guider les blindés dans la Capitale. Ils se firent reconnaître et s'intégrèrent séparément aux unités rencontrées, leur apportèrent renseignement et éclairage sur les points de résistance allemands, et participèrent à leurs côtés aux combats de la Libération de Paris, notamment de l'Etoile, des Invalides et de l'Ecole Militaire. Plus particulièrement, le S.M. effectua les opérations suivantes:

  • nettoyage d'un garage allemand, rue Félicien-David, par le sous-lieutenant Azan et l'équipier Plancher
  • combat pont Mirabeau contre une patrouille allemande à pied, échange de nombreux coups de feu aboutissant à la dislocation de l'ennemi
  • nettoyage de toits rue de La Fontaine, avenue Mozart, avenue Paul Doumer, et avenue Victor Hugo où sévissaient de nombreux tirs (allemands et miliciens).
  • combat aux Invalides, où l'aspirant Berne Lagarde est blessé; combat à l’École Militaire, où Jean-Gérard Verdier participe avec des unités du 12ème Cuir et du RMT à l'assaut final et fait de nombreux prisonniers, qui sont regroupés à la caserne de La Tour-Maubourg.
  • combat rue Galilée, aux environs du Majestic; prise de 2 chars intacts et de canons, capture de plusieurs prisonniers remis à des éléments de la 2ème DB.

La libération de la capitale achevée, le matériel de guerre pris aux allemands par la S.M. était remis aux autorités militaires contre un bon de décharge conservé par l'Aspirant de Berne Lagarde. Ce matériel comprenait notamment 2 chars français de 13 tonnes, une chenillette et sa remorque, un camion tous terrains Laffly, 4 canons de 42 mm., un canon automatique de 2 mm D.C.A et D.C.B., 5 mitrailleurs, des fusils-mitrailleurs et un grand nombre de fusils, grenades, etc.

La Division Leclerc[1][modifier | modifier le code]

La S.M. devenue une unité militaire expérimentée, tous ses membres souhaitaient continuer la poursuite de la guerre jusqu'à la Victoire finale.

Dès le 27 août 1944, Azan, ayant revêtu sa tenue de Saint-Cyrien, se présenta à l’État-major de la 2ème DB installé dans la caserne de Latour-Maubourg. Il exposa les actions de la S.M au Commandant Quiliquini, chef du Ier Bureau, en présence du Capitaine De Boissieu.

Ces officiers furent très intéressés par ce récit, et après en avoir informé le Général Leclerc qui donna immédiatement son accord, décidèrent:

Dès les premiers jours de Septembre 1944, tous quittaient Paris avec les unités de la 2ème DB dans les rangs desquels ils firent campagne jusqu'à la fin des hostilités.

De son côté Raveau ayant repris contact avec l'O.R.A., fut affecté au 8ème B.C.P. Cette unité, incorporée à l'Armée Patton, poursuivit également la guerre jusqu'à la fin.

Les membres de la Section Motorisée du XVIème ayant pris part aux combats de la libération[modifier | modifier le code]

  • Jean-Gérard Verdier
  • François Azan
  • Victor Raveau
  • De Berne- Lagarde
  • Michel Borge
  • Pettelat
  • Jean Chavy
  • Leonard-Blancher
  • Jean-Marie Arbelot
  • Michel Aubry
  • Roger Birkel
  • François Borge
  • Bernard Kenel
  • Bouvier
  • François Chauvot
  • Jacques Chieze
  • Cesbron- Lavaux
  • François Clerf
  • Bernard Funk Brentano
  • Pierre Hommel
  • Gérard Hommel
  • Claude Honnorat
  • Imbert
  • Jean-Pierre Lassale
  • Leloup
  • Claude De Marne
  • De Milleville
  • Alain Marret
  • Pierre Mollard
  • Philippe Muffeng
  • Bernard Morand
  • François Perrier
  • Plancher
  • Schwartz
  • Pierre Thomain
  • Joseph Trombetta
  • A. Trombetta
  • Dominique Verdier


  1. a b c et d Mémoires de Feu le Colonel Jean-Gérard Verdier
  2. « Communiqué de M. Kader Arif, Ministre délégué auprès du Inistre de la Défense, chargé des anciens combattants », sur http://www.defense.gouv.fr, (consulté le )
  3. « Le colonel Verdier, ancien de la 2e DB, est mort », (consulté le )
  4. Gavin Bowd, Les guerres et les mots du général Paul Azan: Soldat et historien (1874-1951), L'Harmattan, , 240 p. (ISBN 229644914X, 9782296449145[à vérifier : ISBN invalide]), p.207- 208
  5. Anne Thoraval, Paris, les lieux de la Résistance: La vie quotidienne de l'armée des ombres dans la capitale, Paris, Le Grand livre du mois, , 287 p. (ISBN 2840964317, 9782840964315[à vérifier : ISBN invalide]), "L'officier, soutenu par son chef Verdier, détourne l'usage de la section au profit de la recherche de renseignements. Grâce à un don d'argent du directeur de l'usine Gnome et Rhône, et de deux ingénieurs dépêchés sur les lieux, un atelier clandestin de mécanique s'organise rue des Pâtures. Très organisée en mai 1944, cette section motorisée secrète de la Résistance viendra en renfort des FFI lors des durs combats de la Libération dans le 16' arrondissement."
  6. AZAN, François, RAVEAU, Victor et VERDIER, Jean-Gérard, "Récits du débarquement et de la Résistance", Revue Espoir 139, p.122