Utilisateur:Jean-Pierre Escarfail/Brouillon

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Jean-Pierre Escarfail, directeur de société et auteur français est le père de Pascale Escarfail, assassinée par Guy Georges. Conseiller de direction chez McKinsey, industriel, il fonde, lors du procès de Guy Georges, l’Association pour la Protection contre les Agressions et Crimes Sexuels (APACS) dont il est Président d’honneur. Militant pour une meilleure évaluation de la dangerosité des criminels sexuels, il fait partie d’une Commission Pluridisciplinaire des Mesures de Sûreté[1] mise en place par la loi de 2005 sur la récidive.

Pour des criminels psychopathes, il a recommandé la « rétention de sûreté »,[2] un enfermement dans un établissement intermédiaire entre la prison et l’hôpital psychiatrique[3], qui a fait l’objet d’une loi en 2008. Nommé en 2009 membre du Comité de Réflexion sur la Justice Pénale[4], cela lui a probablement valu d’apparaitre sur le « Mur des Cons » du Syndicat de la Magistrature[5].

Parcours[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Escarfail fait ses études d’ingénieur puis un doctorat en chimie à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich, en Suisse. Il passe alors un an aux Etats-Unis dans la société Black-Clawson qui fabrique des matériels pour l’industrie papetière où il travaille ensuite en France comme ingénieur puis directeur technique de la Papeterie de Moulin-Vieux près de Grenoble. En 1970, il intègre le bureau de McKinsey à Paris où il participe à la mise au point de plans stratégiques pour de grands groupes français. Il retourne ensuite dans l’industrie papetière, d’abord à la Papeterie de Moulin-Vieux puis comme directeur général des Papeteries Navarre Transformation à Roanne. Il réorganise cette entreprise de 700 personnes puis la développe mais un changement d’actionnaires le conduit à revenir au conseil en fondant le Groupe Valeur en 1984. A cette occasion, il anime des sessions de management à l’ESCP, à l’INSEAD puis au CELSA.

Profondément marqué par la mort de sa fille Pascale en 1991, il poursuit néanmoins ses activités de consultant et d’entrepreneur jusqu’en 1998, date de l’arrestation de Guy Georges. En 2001, lors du procès de celui-ci, il fonde l’APACS avec d’autres parents de victimes. Il obtient la condamnation de l’Etat pour avoir manqué à son devoir de surveillance de Guy Georges lors de sa permission de sortie[6].

Le but de l’Association était simple : sauver des destins et des vies. Jean-Pierre Escarfail a animé cette association avec deux objectifs : prévenir les récidives et apporter aide aux victimes. Rendre le fichier des empreintes génétiques (FNAEG) opérationnel fut le premier combat de l’APACS. En 2003, cinq ans après le vote de la loi, nous disposions de moins de 10.000 entrées dans notre fichier qui aurait permis d’arrêter Guy Georges trois ans plus tôt. Jean-Pierre Escarfail a pu constater en Grande Bretagne, pays de l’Habeas Corpus, que les empreintes ADN sont prises en même temps que les empreintes digitales. Leur fichier ADN comporte plus de quatre millions de fiches permettant d’élucider plus d’un millier de meurtres et viols. Nous avons enfin dépassé les 2 millions d’entrées.

Les peines votées par un jury d’assises pour des viols sont quasi systématiquement divisées par deux dans leur application. Et à la sortie, un grand nombre de violeurs récidivent. Pour décider des libérations, il faut disposer d’une véritable grille d’analyse de la dangerosité[7] des délinquants basée sur une étude approfondie de leur parcours. La loi de 2005 sur la récidive a mis en place les Commissions pluridisciplinaires des mesures de sûreté qui donnent un avis après passage du condamné dans un Centre National d’Observation.

A leur sortie de prison, les criminels sexuels ne font souvent l’objet d’aucun contrôle. Il est indispensable de dissuader ce type de délinquants par un suivi systématique de leurs déplacements. Le bracelet GSM/GPS a été institué par la loi de 2005 après les voyages aux Etats-Unis[8] du député Georges Fenech et de Jean-Pierre Escarfail. Il permet de savoir à tout moment où se trouve le délinquant, et donc d’identifier toute récidive. Il donne plus de sécurité à la société et à ceux qui sont innocents, il fournit un alibi sans faille.

Que ce soit pendant l’emprisonnement ou après, un suivi thérapeutique est nécessaire pour minimiser les risques de rechute. Les thérapies de groupe, notamment comportementales, peuvent être assurées par des travailleurs sociaux toutes les semaines, un psychiatre n’intervenant que pour contrôle. Ces traitements ont donc un coût limité et sont plus efficaces que les psychanalyses et les médicaments. Un projet a été lancé par l’Administration Pénitentiaire en 2008.

Pour des criminels psychopathes, des thérapies peuvent se révéler sans effet. La seule solution est alors celle qui est en vigueur dans de nombreux pays comme la Suisse, l’Allemagne ou la Hollande : un enfermement de longue durée dans des établissements qui sont à mi-chemin entre les prisons et les hôpitaux psychiatriques[9][10]objet de la loi de 2008.

Des milliers de viols sont « requalifiés » en agressions sexuelles par les services de police ou la justice[11]. Pourquoi ces qualifications faussées ? Parce que le viol dérange ; parce que le dossier est plus vite refermé ; parce qu’une comparution en correctionnelle est plus simple qu’un procès d’assises ! En 1992, Guy Georges n’a fait que deux ans de prison alors qu’il en aurait probablement fait cinq s’il avait été jugé aux assises. Pendant ces trois ans de « grâce », il a tué quatre jeunes femmes…

L’étude qu’a menée l’APACS avec l’aide du Fonds Social Européen montre que beaucoup reste à faire pour aider les victimes à ne pas perdre leur emploi, améliorer la méthodologie de soins et diminuer le risque de suicide. Le colloque que l’APACS a organisé à l’Assemblée Nationale en 2009 a permis de comparer les techniques de soin. Un séminaire organisé ensuite en 2012 à l’Université Paris-Descartes avec le Pr. Edna Foa, spécialiste mondialement reconnue, a pu former des thérapeutes à la méthode de l’Exposition Prolongée, évaluée comme le plus efficace. Un Centre de soins pour les victimes de viols est en projet grâce à Marie-Ange Le Boulaire qui a succédé à Jean-Pierre Escarfail en 2013 à la présidence de l'APACS.

Celui-ci se consacre maintenant à l'écriture d'un ouvrage pour sensibiliser sur un mode ludique les jeunes et moins jeunes à l’extraordinaire changement de paradigme apporté par la théorie de la relativité d’Einstein il y a un siècle. C’est aussi la démonstration ou l'espoir que sa fille Pascale est bien "là", dans l'espace-temps.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Permis de violer, Jean-Pierre Escarfail et Marine Babonneau, Editions du Canon (2012)
  • Pour ma fille, victime d’un tueur en série, Ramsay (2006)
  • Pour un capitalisme à crédit, Editions Chiron (1977)

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • Chevalier de l’Ordre national du Mérite
  • Médaille de vermeil du Mérite Civique
  • Médaille Carnegie

Notes et références[modifier | modifier le code]