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Janine Gabet-Tissier[modifier | modifier le code]

Janine Gabet-Tissier, née le 28 mars 1936 à Paris (75014) et décédée le 9 juin 2016 à Paris (75016), est une femme peintre française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Dès l'âge de 7 ans, son professeur de dessin remarque ses dons et encourage ses parents à l'orienter vers le dessin. A l'âge de 10-11 ans elle suit les cours de Gilberte Coutant, architecte d'intérieur[1] tenant un atelier de formation rue de Seine avec sa sœur. Selon ses souvenirs, cela consistait à « faire du plâtre », c'est-à-dire dessiner au fusain des moulages en plâtre, exercice traditionnel de la formation classique, « de la feuille de figuier aux esclaves de Michel-Ange » (souvenirs de l'artiste, archives privées).

En 1950 ou 1951, elle est reçue au concours de l'École Duperré. La formation durait 6 ans. La première année fut dure mais formatrice. Elle y découvre l'art de manier les couleurs. Dès la 2e année, un sentiment de stagnation s'empare d'elle.

En 1953, elle reprend les cours de Gilberte Coutant,qui souhaite alors la former comme architecte d'intérieur ce qui lui aurait beaucoup plu mais ses parents préféraient qu'elle embrasse une carrière d'enseignante.

Malgré le peu de moyens de ses parents, elle est en outre admise à l'Académie Julian grâce à un geste généreux de la directrice de l'époque (souvenirs de l'artiste, archives privées).

Elle y suit notamment les cours du sculpteur Joseph Rivière « d'une intransigeance terrible » qui l'ont particulièrement marquée car, voyant ses dispositions, il exigeait d'elle des travaux bien plus difficiles qu'à ces camarades[2]

En 1954, elle passe le concours d'entrée à l'Ecole normale de dessin, rue Madame dans le 6e arrondissement. Elle continue parallèlement l'Académie Julian.

En 1957, Elle sort première de promotion à l'Ecole normale de dessin.

La même année, elle participe à une première exposition collective, à l'incitation de l'un de ses professeurs. Ses toiles sont remarquées par l’écrivain Pierre Mornand, rédacteur en chef du Courrier graphique .

Nommée immédiatement professeur, elle exerce à la Ville de Paris.

En 1972 a lieu sa première exposition personnelle au Foyer International d'Accueil de Paris (FIAP, 30 rue Cabanis, 75014)[3], association créé 10 ans auparavant par Paul Delouvrier pour participer à la construction d’une Europe ouverte sur le monde, lutter contre le racisme et favoriser les échanges culturels entre jeunes du monde entier.

Ce centre avait ouvert ses portes à Paris en 1968.

Elle y expose des natures mortes, des ciels et divers autres sujets qui retiennent l’attention des critiques d’art Jeannine Baron[4] et Robert Vrinat[5].

Fin 1978-début 1979 elle présente sa deuxième exposition personnelle dans un cadre professionnel, à la galerie Katia Granoff, 13 quai de Conti. Elle y expose des natures mortes et sa nouvelle série Job. Katia Granoff (1895-1989) est persuadée qu'elle a déjà une clientèle. Elle la signale au grand collectionneur et industriel Pierre Lévy qui venait d’offrir 2000 œuvres (des années 1850 à 1950) à la ville de Troyes, en 1976, origine du musée d'art moderne de cette ville inauguré par le Président de la République en 1982. Il lui écrit préférer ses œuvres figuratives mais que « l'ensemble ne manque pas de poésie ce qui est très important » (lettre du 11 décembre 1978, archives privées).

Sans doute à la même époque, elle entre en contact avec Jean Picart le Doux.

En 1981 elle correspond avec Alfred Manessier dont les études au lavis d'après les sables de la baie de Somme et les réalisations dans le cadre de la rénovation de l'art sacré l'ont sans doute intéressée. Manessier la recommande auprès de Gildo Caputo pour la Galerie de France, rue du Faubourg Saint-Honoré (la salle d'essai). Retenue, l'exposition ne se fait malheureusement pas en raison du départ de Gildo Caputo, à la suite du suicide de son associée Myriam Prévot.

En 1982 elle rencontre Michel Ciry. Il lui consacre quelques lignes « approbatives » dans son journal à la date du 13 mars 1982 :

« Mon habituelle apathie critique en présence d'une jeune artiste venu me soumettre ses œuvres se trouvait aujourd'hui aggravée par l'insuffisance réparatrice de deux nuits précédentes, si bien que je fus à peu près muet face à des travaux qui ne méritaient pas un comportement aussi peu encourageant pour celle qui les avait réalisés avec talent et un surprenant savoir.

Cette [mince] demoiselle imagine de très valables correspondances plastiques aux textes sacrés dont elle s'inspire pour peindre ou dessiner. Poésie, invention, science et savoureuse préciosité dans l'exécution contribuent à rendre ses recherches d'une assez envoûtante originalité. Roches, écorces et flammes sont les éléments de base des variations qu'elle compose avec autant de soin et d'adresse que de ressources créatrices. Tout cela est d'un incontestable intérêt digne de soutien »[6]

Ils entament une correspondance régulière qui se poursuit au moins jusqu’en 1988 (archives privées).

En 1983, Michel Ciry la recommande à la galerie Varine-Gincourt, à l'époque rue du Faubourg Saint-Honoré, et en 1986 il lui propose un parrainage pour la Fondation Taylor.

Deux citations de Michel Ciry résument parfaitement ce qui pouvait les rapprocher :

- « L'originalité, c'est la vision nouvelle d'un thème éternel »[1]

- « L'authenticité d'abord, qualité précieuse entre toutes, en des temps où le mensonge est sacré et la fausse monnaie légalisée. »[2]

En 1986 et 1987 est projeté un montage audiovisuel « Ombres et flammes », réalisé à partir de sa série de pastels « Vive flamme » au siège de l'ACNAV (Association catéchétique nationale pour l’audiovisuel), 3 rue Amyot, 75005, association créée en 1973 par des praticiens de la catéchèse, attentifs au langage de l’image et au service de la communication de la Foi chrétienne par l’audiovisuel et le multimédia[7]. Les 17 pastels originaux y sont également exposés.

Une autre projection a lieu en 1986 à l’abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire.

En 1986 débute une correspondance avec le peintre, graveur et écrivain René-Jean Clot qui se poursuit au moins jusqu’en 1990 (archives privées).

Elle poursuit assidûment sa recherche artistique mais, professeur certifié exerçant parallèlement son activité d'enseignement jusqu'en 1991 et d'une santé précaire, elle n'a qu’assez peu de temps à consacrer aux démarches, rencontres de galeristes et d'artistes et aux manifestations ou Salons qui auraient pu la faire mieux connaître. Son style de vie se ressent de sa santé fragile, souvent replié sur soi-même et particulièrement ascétique. Nombre de ses dessins évoque d’ailleurs la souffrance humaine.

En septembre 2018, une première exposition rétrospective se tient à « La ChARTreuse » à Sèvres[8].

Thèmes de création[modifier | modifier le code]

Suivant ses propres mots, sa finalité était d'exprimer à travers ses réalisations : « énergie, mouvement, beauté et émotion ». Bien consciente d'être à contre-courant de la « culture » en vogue, elle ne cherchait pas à rompre avec les siècles précédents.

Thèmes spirituels souvent choisis dans la Bible ou dans les auteurs mystiques[modifier | modifier le code]

1974-1978 : Job – 21 toiles, composées à partir de terres et de roches torturées, et organisées en groupes de 7 toiles autour de trois citations du Livre de Job évoquant successivement la souffrance du Juste, la toute puissance de Dieu et enfin la promesse d'un avenir meilleur. Toiles exposées chez Katia Granoff en 1978-1979.

1973-1994 : Sagesse 19 toiles mettant en parallèle quelques versets du Livre de la Sagesse avec les formes et aspects multiples - en principe insaisissable - du feu et des flammes, néanmoins capturées avec une grande maîtrise.

1986 : Vive Flamme de Saint Jean de la Croix (pastels et montage audiovisuel « Ombres et flammes » présentés à l’ACNAV).

1986-1988 : Cantique spirituel, montage audiovisuel d'après des peintures, non présenté au public.

Illustrations pour deux ouvrages en arabe commandés par le Père Michel Awit :

L'Evangile de Luc sous le titre Pain et vin.

La liturgie maronite (non imprimé)

1988-1991 : Une série de dessins sur le serviteur souffrant.

1990-1993 : Une série de dessins sur l'adversaire (ou « diableries »).

Une série de dessins sur les Psaumes, suivie, de 1992 à 2007, d'une série de peintures sur le même thème : « Les confins du monde se souviendront » puis « Les confins du monde oublieront ».

Thèmes poétiques[modifier | modifier le code]

1996-2010 : Une série de 30 huiles sur papier de lin à partir de textes de Friedrich Hölderlin.

Thèmes « universels »[modifier | modifier le code]

2002-2011 : Une série de 18 toiles et de 15 œuvres sur papier de lin : « L’Univers est un lieu sans repos »[9].

Thèmes mythologiques[modifier | modifier le code]

2007-2016 : Une série de 39 aquarelles et encres sur papier de lin illustrant les temps forts de la mythologie grecque et romaine.

Autres thèmes[modifier | modifier le code]

Parallèlement à ces recherches, elle étudie assidûment divers aspects du réel : bois, pierre, eau, ciel, etc, en utilisant diverses techniques de création : dessin, pastel, aquarelle, huile. Elle s'intéresse à l'évolution des sciences qui permettent de mieux percevoir et connaître ce réel.

1968-1978 : Natures mortes.Toiles exposées chez Katia Granoff en 1978-1979.

Citations[modifier | modifier le code]

« La contemplation des œuvres du passé instruit, affine, rend exigeant et modeste »

(extrait de sa candidature au prix de la Fondation Charles Oulmont, 2004).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Collectif, Décor et aménagement de la maison (moderne et ancien), Paris, Le Décor d'Aujourd'hui, , 348 pages
  2. « Académie Julian : Rivière » (consulté le )
  3. Anonyme, « Janine Gabet expose au F.I.A.P. du 16 novembre au 4 décembre 1972, 30 rue Cabanis - Paris XIVe », France-Soir,‎
  4. Jeannine Baron, « Janine Gabet », La Croix,‎ 17-18 décembre 1972
  5. Robert Vrinat, « Actualités », Nouvelles littéraires,‎ 27 novembre au 3 décembre 1972 (n°2357)
  6. Michel Ciry, Puisque tout est grâce. Journal 1980-1982, Paris, Plon, , pages 284-285
  7. « data.bnf.fr » (consulté le )
  8. « La ChARTreuse » (consulté le )
  9. Lincoln Barnett, Einstein et l'Univers, Paris, Gallimard, N.R.F., , page 63

Liens externes[modifier | modifier le code]

https://www.artabus.com/french/janinegabet/

https://www.artabus.com/english/janinegabet/

http://www.amis-des-arts-chaville.com/index.php/expos-personnnelles/fiches-d-artistes/94-jeannine-gabet-tissier

https://www.artmajeur.com/janine-gabet-tissier

https://www.youtube.com/watch?v=Kkg24rH9KCE