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Fred Fischbach, germaniste français[modifier | modifier le code]

Rodolphe Alfred Fischbach, dit Fred Fischbach, né à Lohr (Bas-Rhin) en 1924, mort à Paris (13e arrondissement) en 1993, est un universitaire et germaniste français, spécialiste de Bertolt Brecht et de Hans Eisler.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un couple d'instituteurs alsaciens, il grandit à Ingwiller (Bas-Rhin) où il étudie le piano dès son plus jeune âge. Après l'Annexion de l'Alsace-Lorraine (annexion de facto) par l'Allemagne nazie en 1940, il effectue le Service du travail du Reich (Reichsarbeitsdienst) en Allemagne mais décide, à son retour en Alsace, de se soustraire à l'incorporation de force dans la Wehrmacht, ce qui vaudra à ses parents d'être interdits d'enseignement et déplacés en Allemagne avec leur fille pendant toute la durée de la guerre. Grâce à un réseau de cheminots résistants, Fred Fischbach parvient à s'évader d'Alsace et à franchir clandestinement la frontière suisse. Arrêté à Bâle par les autorités suisses, brièvement emprisonné, il est affecté à l'entretien des routes dans le canton du Valais. Libérés de ses obligations envers la Confédération suisse, il rejoint Lausanne où il s'inscrit au Conservatoire de musique afin de poursuivre ses études de piano sous la conduite de Vlado Perlemuter, alors également réfugié en Suisse. Il obtient en 1943 le premier prix de piano du Conservatoire de Lausanne.

Informé durant l'été 1944 de la constitution de la Brigade indépendante Alsace-Lorraine commandée par André Malraux, il la rejoint en septembre 1944 à Saint-Julien en Genevois en même temps que d'autres Alsaciens-Lorrains réfractaires issus des maquis de Savoie. Il prend part aux combats de la Bataille d'Alsace durant l'automne 1944 et l'hiver 1945 jusqu'à la Libération de l'Alsace en mars 1945.

La tuberculose dont il est atteint au sortir de la guerre le laisse affaibli et l'empêche de commencer une carrière de pianiste. Il débute des études d'allemand à l'université de Strasbourg jusqu'à l'obtention du Capes d'allemand auquel il est reçu premier en 1949. Il est ensuite professeur d'allemand à Nice, Caen, Mantes-la-Jolie, Annecy et Montmorency.

Membre du Parti communiste français à partir du début des années 1950, il mène plusieurs campagnes électorales (municipales et législatives) dans la circonscription de Mantes-la-Jolie. En tant que communiste, il considère la création d'un Etat socialiste, ouvrier et paysan sur le sol allemand comme ouvrant la voie au "rachat" historique de l'Allemagne. Aussi s'engage-t-il activement en faveur de la reconnaissance de la République démocratique allemande, où il effectue de nombreux séjours ; il est également actif au sein de l'Association France-RDA. Il s'éloignera du Parti communiste français à partir du milieu des années 1970 et considérera que la dégénérescence du régime et des autorités de la RDA conduit ce pays à sa perte.

Parallèlement, Fred Fischbach commence à la fin des années 1960 un travail de recherche sur Bertolt Brecht qui aboutira à la soutenance en 1972 d'une thèse pour le Doctorat de troisième cycle dirigée par Gilbert Badia et consacrée à L'évolution politique de Bertolt Brecht de 1913 à 1933[1]. Il publie de nombreux articles sur Brecht, Kurt Weil, Ernst Bloch, Georg Lukács[2] dans les revues La Pensée, Recherches Internationales à la lumières du marxisme, Europe, Obliques, Allemagnes d'aujourd'hui, etc. Il est Assistant, puis Maître de conférences en germanistique à l'université de Lille III de 1974 à 1986. Il s'inscrit en Doctorat d'État pour une thèse sur Hans Eisler à nouveau sous la direction de Gilbert Badia et participe à l'édition des oeuvres de Brecht à la Pléiade (Gallimard) sous la direction de Jean-Marie Valentin, Professeur à l'université Paris IV (Sorbonne-Université). Ses recherches sur la musique de Eisler sont publiées en 1999 de façon posthume par son fils, Franck Fischbach, sous le titre Hans Eisler : le musicien et la politique[3]. Fred Fischbach meurt à Paris le 21 février 1993.