Utilisateur:Froideval67/Brouillon/Lance-bombe Cellerier

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Lance-bombes de 77 mm Cellerier
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Lance-Bombe Cellerier appelé aussi mortier Cellerier
Caractéristiques de service
Type Mortier de tranchée
Service 1914 - 1918
Utilisateurs Drapeau de la France France
Conflits Première Guerre mondiale
Production
Concepteur Capitaine Jean-Ferdinand Cellerier
Année de conception Fin 1914
Constructeur Ateliers artisanaux de l'armée à l'arrière du front.
Production Février 1915 - 1918
Coût unitaire Réalisé avec des matériaux récupérés.
Caractéristiques générales
Poids du canon et de l'affût 12 kg
Support Châssis en bois
Calibre 77 mm
Portée maximale Environ 300 m
Munitions Artisanale utilisant une douille de 65 mm
Alimentation Manuelle
Hausse Angle unique de 45°
Syst. d'absorption du recul Aucun
Pas de rayure Aucun
Servants 3
Organe de visée Aucun

Le lance-bombes de 77mm Cellerier, appelé aussi mortier Cellerier, est une arme de confection artisanale inventée par le capitaine Jean-Fernand Cellerier au début de la Première Guerre mondiale pour compenser le manque d'artillerie de tranchée de l'armée française.

Historique[modifier | modifier le code]

Soldats allemands chargeant un Minenwerfer de 25 cm (Première Guerre mondiale).

Contexte[modifier | modifier le code]

À l'automne 1914, sur le front de l'Ouest, prend fin la guerre de mouvement, les belligérants s'enterrent et entament une guerre de tranchée. L'armée française est mal préparée à ce type de guerre, elle a misé sur une guerre de mouvement. Elle dispose, pour cela, d'un canon de campagne de 75mm modèle 1897 remarquable pour son tir rapide mais qui n'est pas adapté au « tir en cloche » d'une tranchée à l'autre[1].

Les Allemands disposent des puissants Minenwerfer de 76, 170 et 250 mm qui malmènent les poilus. Démunie, l'armée française sort de ses dépôts des vieux mortiers du XIXe siècle comme le mortier de 150 mm modèle 1839. Les poilus les appelleront les Crapouillots[2].

Une fabrication artisanale[modifier | modifier le code]

Dans les tranchées, les combattants fabriquent des armes à « tir en cloche » de fortune (arbalètes, catapultes, fusils lance-grenade…). C'est en observant ces montages, que le capitaine d'artillerie Jean-Fernand Cellerier constate qu'un obus à balles de 77 mm allemand non explosé peut servir de tube à la douille provenant de la munition du canon de 65 mm de montagne modèle 1906, utilisé sur le front. La douille coulisse parfaitement, sans perte des gaz propulsif, dans le corps cylindrique de l'obus auquel ont a retiré sa charge explosive[1][2].

Le , en Argonne, les premiers projectiles artisanaux (charges de clous, boulons, grenaille…) s'abattent, avec succès, sur les tranchées allemandes. Environ deux semaines après les premiers tirs, le général Joffre demande au gouvernement de généraliser l'emploi de cette arme. Et rapidement, des ateliers de productions militaires sont créés à l'arrière du front[3][2].

Description[modifier | modifier le code]

Lance-bombe Cellerier en position de tir dans une tranchée.
Lance-bombe Cellerier en position de tir dans une tranchée.

Après avoir été récupéré, vidé et nettoyé, le corps de l'obus à balle de 77mm est placé sur une pièce en bois usinée pour lui donner un angle de 45 degrés. Le tube est fixé au moyen de colliers ou de pattes métalliques il est percé à sa base pour permettre la mise à feu. Deux poignées de transport permettent de le déplacer. A l'avant, deux crosses d'encrage stabilisent l'arme au départ du coups[1][4].

Au début, le projectile est constitué d'une douille de 65 mm garnie d'un cartouche de 500 gr de poudre. Devant le nombre de plus en plus important des lance-bombes Cellerier et le risque de pénurie de douille, une munition elle aussi artisanale est crée. Elle est composé d'une tôle tubulaire, contenant une charge de poudre et de la mitraille, fermée par deux bouchons en bois à ses extrémités. Une mèche lente permet son explosion sur l'objectif[1][3].

La portée est réglée par la charge propulsive placé en vrac au fond du tube. La longueur de la mèche du projectile varie en fonction de la distance[4].

Exemple de réglage de la charge et de la mèche en fonction de la portée[4]
Distance Charge de poudre Longueur de la mèche

de la munition

70 m 20 gr 65 mm
100 m 30 gr 70 mm
160 m 40 gr 80 mm
200 m 50 gr 90 mm
245 m 60 gr 100 mm
290 m 70 gr 110 mm
Batterie de cinq lance-bombe Cellerier
Batterie de cinq lance-bombe Cellerier

Les lance-bombes sont rarement utilisé seul mais plutôt par batterie de 5 ou 6. L'équipe de pièce est composée de trois hommes : un chef de pièce, un chargeur et un pointeur[1].

Le capitaine Cellerier[modifier | modifier le code]

Le capitaine Cellerier (1870-1936) est polytechnicien. De 1906 à 1908, il appartient à la section technique de l'artillerie. En 1910, il est nommé directeur du Laboratoire national de métrologie et d'essais[2][5].

En 1914, il est mobilisé, avec le grade de capitaine, au sein du 2e régiment d'artillerie lourde où sa hiérarchie fait appel à ses compétences pour palier à l'absence d'artillerie de tranchée[1].

En 1915, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur pour la conception du lance-bombe qui porte son nom. Il est cité à l'ordre de l'armée[1] :

« A fait preuve d'ingéniosité et d'une activité remarquable en imaginant et en construisant, avec des moyens de fortune, un lance-bombe capable de répondre aux Minenwerfer ennemis, rendu par la mise en œuvre de ces matériels des services signalés aux troupes, et contribué, pour une large part, à leur résistance victorieuse. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Christophe Pommier, « Le lance-Bombe Cellerier, l'artillerie de tranchée version système D. », Guerres & Histoire, no 62,‎ , p. 82-83
  2. a b c et d « Gazette des Armes n°43 novembre 1976 - Page 14 - 15 », sur fr.1001mags.com (consulté le )
  3. a et b « Les Français à Verdun - 1916 », sur www.lesfrancaisaverdun-1916.fr (consulté le )
  4. a b et c « Le Mortier Cellerier », sur Batterie de l'Eperon - Frouard, (consulté le )
  5. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )

Voir Aussi[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christophe Pommier, « Le lance-bombe Cellerier, l'artillerie de tranchée version système D », Guerres & Histoire, no 62,‎ , p. 82-83 (ISSN 2115-967X). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pierre Salf, « Les crapouillots 1914-1918 », Gazette des armes,‎ , p. 14-15 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Recherches internet[modifier | modifier le code]