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Utilisateur:Firleiouwka/Brouillon

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Fantaisie et Fétichisme chez Masoch[modifier | modifier le code]

  • Élisabeth Lemirre et Jacques Cottin ont préfacé Don Juan de Kolomea, selon eux, la fourrure présente dans la plupart des histoires galiciennes, témoigne que Caïn et sa descendance sont du côté sauvage. L'image sera si forte que « la femme ne pourra être Venus qu'ensauvagée d'une fourrure[1]. » La fourrure est une obsession pour Sacher Masoch. Il explique son fétichisme ainsi : « Quant à la fourrure elle rappelle l'époque primitive où l'homme était couvert de poils ; elle fait naître la sensation d'une force sauvage, bestiale qui enivre complètement l'homme moderne de faible complexion[2] ». Il cherche chez la femme, non seulement le côté bestial, sauvage, mais aussi une forme de virilité. Masoch rêvait de se travestir en animal et de se faire chasser. Dans Loup et Louve, l'héroïne demande à son prétendant de se laisser coudre dans une peau de loup, de vivre et de hurler comme un loup, et d'être chassé[3].
  • Fétichiste des bottes, des pantoufles, du pied. Il décrit les bottes, les bottines, les pantoufles. Les bottines lacées qu'il nomme Czimas. Ses héros embrassent les pieds, les pantoufles brodées d'or, Ils supportent des « coups de pieds », lavent les pieds. « La jeune femme, les dents serrées la frappa à deux reprises du bout de ses petits pieds dédaigneux. D'un mouvement spontané, la pénitente, de ses deux mains s'empara de ce pied, chaussé d'une pantoufle brodée d'or, et le pressa contre ses lèvres [4] ». « L'éclat rouge des talons frappant un parquet, une pantoufle fanée au fond d'un coffret d'ébène et d'ivoire, l'écarlate d'une paire de gants ». Des fétiches qui sillonneront comme des images figées qui resteront en mémoire et se répéteront tout au long de l'œuvre masochienne. On retrouve ce fétichisme dans une nouvelle, La pantoufle de Sapho. Sans la compréhension de l'univers baroque du fétichisme, ce roman surprend comme il étonna les héritiers de Félicien Wasilewski : « Ses héritiers découvrirent parmi toutes sortes d'objets précieux, un coffret d'ébène incrusté d'ivoire, où se trouvait une vieille pantoufle fanée. Le premier étonnement passé, il s'en amusèrent, et n'en parlent jamais qu'en riant[5] »
    Toujours la pantoufle dans La Pénitente : « La jeune femme, les dents serrées la frappa à deux reprises du bout de ses petits pieds dédaigneux. D'un mouvement spontané, la pénitente, de ses deux mains s'empara de ce pied, chaussé d'une pantoufle brodée d'or, et le pressa contre ses lèvres[6] ». Dans Le Raphaël des juifs cité par Bernard Michel : Plutin demande à Hadasska la jeune fille juive de lui envoyer, par la fenêtre, la pantoufle qu'il embrasse longuement : « Là où le pied d'Hadasska avait reposé dans la fourrure douce et chaude »[7]. Sacher-Masoch évoque son fétichisme du pied féminin dans La femme séparée : « Dans mon âme, à cette heure, il ne se passait rien de voluptueux, il n'y avait pas d'ombre, pas de pensée terrestre. Lorsque, enfin, avec majesté elle me tendit la main, je mis un genou à terre et je lui baisais le pied. Elle me comprit. Elle ramena pudiquement sur elle sa pelisse d'hermine et me congédia d'un geste[8] ». Masoch révèle sa fascination pour le pied, un thème favori de Sacher-Masoch. Il l'exprime dans un roman : Madame von Soldan 1882[9]. Dans ce même roman, il y a aussi un texte sur la main de Frau von Solda. Sacher-Masoch compare sa main à une œuvre d'art sculptée dans du Marbre de Carrare[10].
  • Les femmes chez Sacher-Masoch : Toutes les femmes de ses romans sont puissantes à l'image de ses fantasmes. Il fait référence aux Tsarines noires. À Omphale, reine légendaire de Lydie, et Sémiramis, reine de Ninive et de Babylone ; à Roxelane, sultane d'origine ukrainienne épouse de Soliman le Magnifique, à Zénobie, reine de Palmire, à Catherine II de Russie. Toutes intrigantes et rusées. Dans les temps anciens, avec Libussa (680. – 738) il lui attribue des pouvoirs surnaturels. – Le livre de Libussa ou jugement de Libussa (Sand Libussa) est le texte le plus ancien en langue Bohème. – Ou encore à la reine Elischka toutes deux citées dans L'Amazone de Prague[11]. Elles sont toujours vêtues de pelisse de fourrure, de Kazabaïka ; elles sont supérieures, ont des regards d'acier ; elles sont chaussées de bottes, sont cavalières. « Elles portent des fouets à la ceintures, voulant bien faire sentir le danger qu'il y a à les séduire. »[12] Elles sont vampires et elles ont des yeux de louves[13]. Elles ont des yeux de Sphinx, Lola[14] un corps de tigresse, cuirassée comme des guerrières, tueuses, dévoreuses, bestiales, ourses. Dans La Hyène de la Puszta la victime bascule dans un sadisme fou, le roman accumule les fétiches : « femmes de qualité », « femmes de théâtre », « méchante variété de modernes Messalines », il s'agit de « gantières », des « bottines de velours noir rehaussé d'étroites bandes de fourrure de zibeline », « il se mettait à ses pieds comme un esclave… comme un chien ! », « un bon de tigresse », « écuyère belle autant que vertueuse ». Il n'y a pas une ligne de ce roman qui ne soit pas dans le fétichisme, dans le masochisme et à la fin dans une forme de sadisme.
  • Chasseresses : dans la plupart des romans de Masoch, une scène de chasse est minutieusement décrite : la femme idéale chasse l'ours ou le loup et s'empare de sa fourrure[15].
  • Les femmes, chez Sacher-Masoch, sont vertueuses car l'acte sexuel n'est pas le but du rapport, l'orgasme non plus. Il est même souvent fâcheux, car il représente l'arrêt du désir, comme l'explique Gilles Deleuze[16]. Ce rapport au désir fait l'objet de travail approfondi dans L'Anti-Œdipe de Deleuze et Félix Guattari[17]. De la vertu des héroïnes chez Sacher-Masoch, Éric Alliez parle d'absolue chasteté de ces romans roses-noirs[18]
  • On retrouve dans les écrits des Masoch tous ses gouts amoureux. Masoch aimait se faire fouetter de façon très sévère : « Voyant que j'en passais par où il voulait, il s'ingénia à rendre la chose aussi douloureuse que possible. Il fit fabriquer des fouets sur ses indications spéciales - entre autres le knout à six lanières armées de clous aigus[19] ». Il avait aussi l'obsession de partager la femme aimée mais à condition de la tenir en main, de rester totalement maître de la situation « Il me demanda carrément de lui être infidèle. (...) Il écouta mon refus sans mot dire ; sans même manifester le moindre dépit ; mais à partir de ce jour, il n'écrivit plus une ligne. Des semaines, des mois s'écoulèrent. Je vis venir le jour où nous allions nous retrouver sans argent »[20].
  • Gilles Deleuze confirme « Les goûts amoureux de Leopold von Sacher-Masoch sont célèbres ; jouer à l'ours, ou au bandit ; se faire chasser, attacher, se faire infliger des châtiments, des humiliations et même de vives douleurs physiques par une femme opulente en fourrure et au fouet; se travestir en domestique, accumuler les fétiches et les travestis; faire paraître de petites annonces, passer « contrat » avec la femme aimée, au besoin la prostituer[21] ».
  • En réalité, Masoch cherche la femme sadique, sans la trouver alors, il cherche celle qui va jouer un rôle, obéir aux scénarios que lui, Sacher-Masoch dictera. Il cherche une comédienne. « La femme aimée n'est nullement sadique par nature, mais elle est lentement persuadée, dressée pour sa fonction[22] ». C'est pour cela que Gilles Deleuze dans la présentation de la Vénus à la fourrure nous dit que le propre de Masoch et du Masochisme est d'être déçu. Et il cite Dostoïevski[23] : « C'est trop idéaliste… et de ce fait cruel[24] ».

Fantaisies et fétichisme chez Masoch[modifier | modifier le code]

On retrouve dans les écrits des Masoch tous ses gouts amoureux

Masoch aimait se faire fouetter de façon très sévère : « Voyant que j'en passais par où il voulait, il s'ingénia à rendre la chose aussi douloureuse que possible. Il fit fabriquer des fouets sur ses indications spéciales - entre autres le knout à six lanières armées de clous aigus. »[25] ».

Il avait aussi l'obsession de partager la femme aimée mais à condition de la tenir en main, de rester totalement maître de la situation « Il me demanda carrément de lui être infidèle. (...) Il écouta mon refus sans mot dire ; sans même manifester le moindre dépit ; mais à partir de ce jour, il n'écrivit plus une ligne. Des semaines, des mois s'écoulèrent. Je vis venir le jour où nous allions nous retrouver sans argent »[26].

Gilles Deleuze confirme « Les goûts amoureux de Leopold von Sacher-Masoch sont célèbres ; jouer à l'ours, ou au bandit ; se faire chasser, attacher, se faire infliger des châtiments, des humiliations et même de vives douleurs physiques par une femme opulente en fourrure et au fouet; se travestir en domestique, accumuler les fétiches et les travestis; faire paraître de petites annonces, passer « contrat » avec la femme aimée, au besoin la prostituer[27] ».

Sacher-Masoch évoque son fétichisme du pied féminin dans La femme séparée : « Dans mon âme, à cette heure, il ne se passait rien de voluptueux, il n'y avait pas d'ombre, pas de pensée terrestre. Lorsque, enfin, avec majesté elle me tendit la main, je mis un genou à terre et je lui baisais le pied. Elle me comprit. Elle ramena pudiquement sur elle sa pelisse d'hermine et me congédia d'un geste[8] ». Masoch révèle sa fascination pour le pied, un thème favori de Sacher-Masoch. Il l'exprime dans un roman : Madame von Soldan 1882[28]. Dans ce même roman, il y a aussi un texte sur la main de Frau von Solda. Sacher-Masoch compare sa main à une œuvre d'art sculptée dans du Marbre de Carrare[29]. Dans les romans de Masoch, les héros embrassent les pieds, les pantoufles brodées d'or, supportent des « coups de pieds », lavent les pieds.

Sacher-Masoch est aussi fétichiste de la pantoufle. Dans sa présentation de Sacher-Masoch, Gilles Deleuze nous dit aussi le propre du masochiste c'est d'être déçu. Car s'il rêve d'une femme sadique qui le torturerait à mort. Masoch et les masochistes, dans le passage à l'acte, ne cherchent ni Dragomira de La Pêcheuse d'âmes, ni la Tsarine noire encore moins la Hyène de Puszta chef des brigands. Ces tueuses, qu'il couche sur le papier, s'arrêtent à la porte son univers fantasmatique, à la porte de ses romans. « Le héros de Masoch dresse celle qui doit le dresser[30] »

En réalité, il cherche celle qui va jouer un rôle, obéir aux scénarios que lui, Sacher-Masoch dictera. Il cherche une comédienne. « La femme aimée n'est nullement sadique par nature, mais elle est lentement persuadée, dressée pour sa fonction[31] ». C'est pour cela que Gilles Deleuze dans la présentation de la Vénus à la fourrure nous dit que le propre de Masoch et du Masochisme est d'être déçu. Et il cite Dostoïevski[32] : « C'est trop idéaliste… et de ce fait cruel[33] ».

  1. Élisabeth Lemirre et Jacques Cottin, préface Don Juan de Kolomea La pantoufle de Sapho, éditions Philippe Picquier
  2. Léopold Von Sacher-Masoch Fouets et Fourrures, édition Le Castor Astral, collection Les inattendus
  3. Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, Le Froid et le cruel avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, Éditions de Minuit, p. 82
  4. Leopold Von Sacher-Masoch, La Pénitente
  5. Leopold Von Sacher-Masoch, Donjuan de Kolomea La pantoufle de Sapho, éditions Philippe Picquier
  6. La pénitente
  7. (de) Leopold von Sacher-Masoch, Derjudenraphaël, (Le Raphaël des juifs), , p. 117
  8. a et b Leopold von Sacher-Masoch, La femme séparée, Via Valenario, coll. « Gradiva », (ISBN 2-908144-03-4)
  9. (de) Leopold von Sacher-Masoch, Frau von Soldan, Auf der Hohe, , p. 12-13, 131-132
  10. Michel 1989, p. 129
  11. Leopold Von Sacher-Masoch, L'Amazone de Prague
  12. Fouets et Fourrures, préface Emmanuel Dazin
  13. Leopold Von Sacher-Masoch, La Femme séparée
  14. Leopold Von Sacher-Masoch, Lola Fouets et Fourrures.
  15. Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, Le Froid et le cruel avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, Éditions de Minuit, p. 154
  16. Gilles Deleuze - Vincennes cours 27/05/80 - 3 Transcription : Frédéric Astier
  17. Gilles Deleuze et Félix Guattari, L'Anti-Œdipe – Capitalisme et schizophrénie, Les éditions de Minuit, coll. Critique
  18. Éric Alliez - Masoch avec Deleuze Multitudes 25 été 2006 - [1].
  19. Wanda von Sacher-Masoch p. 106
  20. Wanda von Sacher-Masoch, Confession de ma vie, Gallimard (ISBN 2-07-071516-7)
  21. Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, Le Froid et le cruel avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, Éditions de Minuit, p. 8
  22. Gilles Deleuze en ligne - De Sacher-Masoch au masochisme
  23. Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, Le Froid et le cruel, Éditions de Minuit, p. 16
  24. Dostoïevski, Humiliés et offensés.
  25. Wanda von Sacher-Masoch p. 106
  26. Wanda von Sacher-Masoch, Confession de ma vie, Gallimard (ISBN 2-07-071516-7)
  27. Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, Le Froid et le cruel avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, Éditions de Minuit, p. 8
  28. (de) Leopold von Sacher-Masoch, Frau von Soldan, Auf der Hohe, , p. 12-13, 131-132
  29. Michel 1989, p. 129
  30. Gilles Deleuze - Critique et Clinique p. 72
  31. Gilles Deleuze en ligne - De Sacher-Masoch au masochisme
  32. Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, Le Froid et le cruel, Éditions de Minuit, p. 16
  33. Dostoïevski, Humiliés et offensés.