Utilisateur:Fée Violine/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Guillaume Le Roux

Guillaume Le Roux (1885-1913) est un missionnaire français, de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée.

Guillaume est né le 30 mars 1885 à Maner Lanvilliau, commune de Plomodiern (Finistère), dans une famille de modestes cultivateurs, Yves Le Roux et Marie-Anne Poudoulec, qui s'installeront en 1889 à Scars, commune de Dinéault. Il a une soeur plus âgée.

Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Pont-Croix, puis entre en 1904 dans la congrégation des Oblats de Marie Immaculée au noviciat du Bestin (Belgique), les Oblats ayant dû fermer leurs maisons en France à cause de la loi de 1901 contre les congrégations. Un an après, il va terminer sa formation à Liège, où il est ordonné prêtre le 10 juillet 1910 par Mgr Augustin Dontenwill, supérieur général de la congrégation.

En 1911, il reçoit son obédience (= nomination) pour le Grand Nord canadien. Il embarque au Havre le 22 avril 1911, arrive à Québec le 6 mai, le 7 à Montréal où il prend le train pour Ottawa, Winnipeg, Calgary, Edmonton. Le 23 mai il part en voiture à cheval jusqu'à Athabasca Landing, de là il descend le fleuve Athabasca en barge, puis en vapeur. Il s'arrête quelque temps à Fort Résolution, et arrive enfin le 23 août à la mission de Good Hope sur le cercle polaire, parmi les Indiens Peaux-de-Lièvres. Il remplace le Père Jean-Baptiste Rouvière, envoyé prendre contact avec les "Esquimaux du Cuivre", une tribu d'Inuit pas encore évangélisés, vivant aux environs de la rivière Coppermine. En 1912 l'évêque, Mgr Gabriel Breynat, envoie Guillaume rejoindre Jean-Baptiste. Il quitte Good Hope le 10 juillet, s'arrête à Fort Norman d'où il part le 16 juillet avec Jean-Baptiste. Les deux missionnaires traversent le Grand Lac d'Ours et s'installent près de la rivière Dease. Les premiers contacts avec les Inuit sont chaleureux, mais limités par les problèmes de langue. Guillaume et son confrère se mettent à étudier la langue inuktitut, leurs progrès ne sont pas rapides à cause de la rareté des rencontres avec ces nomades, mais l'année suivante ils arrivent mieux à communiquer, d'autant plus qu'au printemps 1913, Guillaume fait un séjour au Fort McPherson où vit une autre tribu inuite parlant aussi anglais. Puis il rejoint Jean-Baptiste en août, et ils décident « de suivre les Esquimaux, cet hiver, jusqu’à la mer… Ne soyez pas surpris si personne ne vient vous rendre visite, cet hiver » (lettre du P. Rouvière au P. Ducot de Good Hope, 26 août 1913).

Le départ a lieu le 8 octobre 1913 avec quatre chiens. Ensuite, il semble que l'expédition ait mal tourné à cause de diverses circonstances mal éclaircies. D'après le journal (qui a été retrouvé) tenu par le P. Rouvière et d'après les témoignages des Inuit, le drame a pu être reconstitué : voyant que les circonstances n'étaient pas favorables, les deux missionnaires ont décidé de rentrer à leur cabane, mais en chemin deux Inuit, Sinnisak et Uluksak, les ont rattrapés et assassinés, entre le 28 octobre et le 2 novembre 1913, près des Bloody Falls de la Coppermine, à environ 30 km de l'océan Glacial.

C'est seulement en mai 1916 que l'inspecteur LaNauze de la Police montée canadienne, accompagné d'une équipe, a pu arrêter les meurtriers sur ds îles de l'océan Glacial. Ils ont été les premiers Inuit à être jugés par un tribunal "blanc". Mgr Breynat ayant demandé leur grâce, la condamnation à mort a été commuée en deux ans de résidence surveillée, après quoi ils sont rentrés chez eux.

Les Inuit appelaient le Père Le Roux "Ilogoak", et le Père Rouvière "Kouliavik".

Leur mort n'a été connue en France qu'au deuxième semestre 1916. En 1938, pour les 25 ans de leur mort, des articles ont paru dans diverses revues et un concours littéraire Rouvière-Le Roux a été organisé dans les écoles du Québec et les meilleurs textes publiés. Puis on les a plus ou moins oubliés. Mais en 2005, M. Joseph Le Bihan, de Châteaulin, a retrouvé dans un grenier de Scars (la maison de la famille Le Roux) les lettres que Guillaume écrivait à ses parents. Ce sont onze lettres, longues et détaillées, où il racontait son voyage, puis sa vie quotidienne dans le Grand Nord, principalement avec le souci de rassurer ses parents, inquiets de le savoir aussi loin. Ces lettres ne sont pas encore publiées, mais elles ont été traduites du breton.

Le nom du Père Le Roux a été donné à un petit lac des environs du Grand Lac d'Ours.