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Madonna, de son nom complet Madonna Louise Ciccone, est considérée comme la « plus grande icône gay » d'après le magazine The Advocate[1] : dès le début de sa carrière, elle a mis à profit sa célébrité pour défendre la cause homosexuelle, en s'engageant notamment dans la lutte contre le sida et l'homophobie.


Une rencontre décisive lors de son adolescence[modifier | modifier le code]

Madonna est née à Bay City dans le Michigan Sa famille a déménagé à Rochester Hills lorsqu'elle avait dix ans environ. Lors de sa première année de lycée, elle rejoint les cours de danse donnés par Christopher Flynn[2] : c'est lui qui a introduit Madonna à la communauté gay de Détroit en l'emmenant dans des bars gay et discothèques[3]. Flynn fut également un de ceux qui lui donna suffisamment confiance en elle pour la pousser à quitter l'Université du Michigan et s'installer à New York pour devenir une danseuse professionnelle.

« J'avais quatorze ans, peut-être quinze, et je me sentais horriblement peu séduisante, peu aimée, inintéressante et banale. Et Christopher m'a dit : “Mon Dieu, comme tu es belle.” Personne ne me l'avait jamais dit. D'après lui, j'étais exceptionnelle. Il m'a enseigné à apprécier la beauté. Pas la beauté au sens habituel, mais plutôt la beauté de l'esprit. […] Il a tout simplement changé ma vie. Pas seulement en m'enseignant la danse, mais en me procurant un centre d'intérêt. Il m'a sortie d'une existence que je trouvais monotone. »

— Madonna lors d'une interview dans l'émission britannique Omnibus en décembre 1990[4].


Dans le livre Madonna, Biographie intime de J. Randy Taraborrelli, Carol Lintz, le professeur de français de Madonna, se souvint que son élève fut très influencée par ses virées dans les boites gay, elle n'avait plus besoin de partenaire pour y danser : « Quelque chose s'est produit en elle à cette époque, quelque chose qui a fait qu'elle ne songeait plus à la danse comme un acte social, mais comme un acte artistique. »[5] À son tour, Christopher Flynn se rappela d'une conversation qu'il eut avec elle et qui selon lui définit « quelle genre d'artiste elle allait devenir »[6] : à la fin de son cours de danse, alors que Madonna faisait ses étirements, elle lui demanda pourquoi il était homosexuel, ce à quoi il répondit que sa sexualité s'était « présentée comme ça »[7]. Madonna lui dit qu'elle voulait comprendre le processus, pourquoi est-ce que des femmes comme Judy Garland et Marilyn Monroe sont idolâtrées par les gays. Flynn suggéra que c'était à cause de leur destin tragique et qu'ils pouvaient se reconnaître en elles mais Madonna lui répondit : « Moi, je n'aime pas le drame. S'il faut être “tragique” pour plaire aux gays, alors, rien à foutre ! Je ne plairai qu'aux hétéros. »[8]

Une icône gay dès le début de sa carrière[modifier | modifier le code]

Madonna s'installe à New York en 1977 : à cette époque, la Grosse Pomme est une ville créative qui regroupe une communauté artistique foisonnante. Au fil des années, Madonna y noue des amitiés solides, notamment avec Andy Warhol, Keith Haring et Herb Ritts[9]. Une fois devenue une chanteuse à succès, elle est une des premières célébrités à s'engager publiquement dans la lutte contre le sida, une maladie qui à l'époque suscite alors la peur et la méfiance : quand elle apprend pendant que son ami Martin Burgoyne, qu'elle a connu lors de son arrivée à New York et qui a créé la pochette de son single Burning Up (1983), est gravement malade, Madonna prend en charge ses frais médicaux et loue un appartement près de l'hôpital où il est soigné jusqu'à sa mort en novembre 1986[10]. Keith Haring, Christopher Flynn et Herb Ritts mourront également du sida : Haring et Flynn en 1990[11], Ritts en 2002[12].

La perte d'un de ses plus proches amis la pousse à s'engager pour trouver un remède à ce fléau : en 1987, alors en tournée mondiale avec son Who's That Girl Tour, le message « Safe Sex » est projeté à la fin de la chanson Papa Don't Preach[13] et elle reverse l'intégralité des bénéfices de son concert du 13 juillet au Madison Square Garden à la fondation américaine pour la recherche contre le SIDA (AmfAR)[14], pendant lequel elle fait distribuer une bande dessinée expliquant les méfaits du sida et comment s'en protéger[15]. Invitée à une cérémonie à l'Hôtel de ville de Paris par le Premier ministre Jacques Chirac le 28 août, elle fait un don de 500 000 FF à l'Association des artistes contre le sida présidée par la chanteuse et actrice Line Renaud, co-fondatrice du Sidaction et figure française de la lutte contre le sida[16]. Lors de son Blond Ambition Tour en 1990, alors qu'elle se laisse séduire par un de ses danseurs pendant Into the Groove, elle l'encourage vivement à se protéger en l'enjoignant à « couvrir son petit oiseau »[17]. Elle dédie le dernier concert américain de la tournée à Keith Haring, mort du sida en février 1990[18], et les bénéfices de 300 000 $ sont reversés à l'AmfAR[19].

Lorsque son album Like a Prayer sort en 1989, Madonna y inclut un encart intitulé « The Facts About AIDS » qui donne des conseils pour ne pas contracter le virus, dont l'utilisation systématique d'un préservatif[20]. Elle fut encouragée par Warner Bros., sa maison de disques, à le proposer suite à la polémique qu'avait provoqué l'album de l'humoriste Sam Kinison (en), qui avait déclaré que le sida se propageait à cause d'homosexuels ayant eu des relations avec des singes[21]. En 1992, Madonna sort l'album Erotica. Il comporte trois chansons traitant de l'homosexualité : d'après Dan Cadan, auteur du livret de sa compilation GHV2 (2001), Deeper and Deeper parle d'un jeune garçon qui se rend compte de son homosexualité et commence à s'assumer[22]. Why's It So Hard est un appel à la liberté d'aimer qui l'on veut, sans se soucier des préférences sexuelles de chacun[23]. In This Life est une ballade dans laquelle Madonna rend hommage à Martin Burgoyne et Christopher Flynn, deux de ses proches qui sont morts du sida[24].


Le combat de Madonna pour la lutte contre le sida lui a valu en 1990 le « Prix de l'engagement pour la vie » de la part de l'AIDS Project Los Angeles (en)[25] et le « Prix du courage » de l'AmfAR[26]


Autres points[modifier | modifier le code]

  1. Madonna à Paris avec Chirac et Line Renaud (1987)
  2. Truth or Dare : homophobie latente à l'époque (1991).
  3. Erotica : Deeper and Deeper (cf. notes livret GHV2), Why's It So Hard, In This Life
  4. MTV VMAs en 2003 : baiser avec Christina et Britney
  5. Suicide des jeunes gays harcelés à l'école : interview avec Ellen (2010)
  6. Mariage gay : Sticky & Sweet (2008), légalisation à New York (2011), réaction cour suprême (2013)
  7. MDNA à St Pétersbourg (2012), GLAAD Media Awards avec Anderson Cooper (2013)
  8. Grammys en 2014

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Ari Karpel, « Madonna: The Truth Is She Never Left You », sur The Advocate, (consulté le )
  2. taraborelli page 40
  3. taraborelli page 41
  4. taraborelli page 41
  5. taraborelli page 42
  6. taraborelli page 43
  7. taraborelli page 43
  8. taraborelli page 43
  9. taraborelli page 89
  10. Taraborrelli 153/154
  11. (en) David Browne, Dave DiMartino, Tina Jordan, Gregg Kilday, « Madonna's AIDS stories », sur Entertainment Weekly's EW.com, (consulté le )
  12. (en) Ray Rogers, « Herb Ritts: Puttin' on the Ritts », sur Out, (consulté le )
  13. (en) Robert Hilburn, « Tour Opens : It's True: Madonna Is Really Good », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  14. (en) Jon Pareles, « Pop: Madonna Benefit For AIDS at the Garden », sur New York Times, (consulté le )
  15. (en) « The Pop Life: Madonna at the Garden », sur New York Times, (consulté le )
  16. Karine Grunebaum, « "Le sida devient mon combat", par Line Renaud - Paris Match », sur ParisMatch.com, (consulté le )
  17. (en) Greg Kot, « Nothing Is 2nd-rate As Madonna Opens Her Blond Ambition Tour », sur Chicago Tribune, (consulté le )
  18. andersen 238
  19. Christopher Ciccone p. 209
  20. (en) Craig Rosen, « Madonna's 'Like a Prayer' Turns 25! 10 Things You Might Not Know », sur Yahoo Music, (consulté le )
  21. (en) Stephen Holden, « The Pop Life: AIDS Straight Talk », sur New York Times, (consulté le )
  22. GHV2, Madonna, 2001, Dan, Cadan, Livret album, Warner Bros., 9362-48000-2
  23. (en) Sal Cinquemani, « Madonna "Erotica" Album Review », sur Slant Magazine, (consulté le )
  24. (en) John R. Kennedy, « World AIDS Day: 5 songs about those gone too soon », sur Global News, (consulté le )
  25. (en) David J. Fox, « Star-Studded AIDS Fund-Raiser », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  26. Ciccone p.216