Unterseeboot 30 (1913)

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SM U-30
Unterseeboot 30
illustration de Unterseeboot 30 (1913)
Épave du SM U-30 sur l'Ems après son sauvetage

Type Sous-marin
Classe U 27
Histoire
A servi dans  Kaiserliche Marine
Commanditaire Kaiserliche Marine
Constructeur Kaiserliche Werft
Chantier naval Danzig
N° de coque: 20
Commandé
Lancement
Mise en service
Statut Reddition le 22 novembre 1918
Équipage
Équipage 4 officiers et 31 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 64,7 m
(Coque pressurisée: 52,36 mètres)
Maître-bau 6,32 m
(Coque pressurisée : 4,05 mètres)
Tirant d'eau 3,56 m
Tirant d'air 4,12 m
Déplacement 685 t (surface)
878 t (plongée)
Port en lourd 971 t
Propulsion 2 moteurs Germania 6 cylindres 2 temps diesel en surface
2 moteurs électriques SSW double dynamos en plongée
2 arbres d'hélice
Puissance 2 000 CV (1 470 kW) en surface
1 200 ch (880 kW) en plongée
Vitesse 16,7 nœuds (30,9 km/h) en surface
9,8 nœuds (18,1 km/h) en plongée
Profondeur 50 m
Caractéristiques militaires
Armement 2 tubes lance-torpilles de 45 cm à l'avant et à l'arrière avec 6 torpilles
1 canon de pont de 8,8 cm SK L/30 (avant 1918)
1 canon de pont de 10,5 cm (après 1918)
Rayon d'action 8 420 milles nautiques à 8 nœuds (15 590 km à 14,8 km/h) en surface
85 milles nautiques à 5 nœuds (157 km à 9,3 km/h) en plongée
Pavillon Reich allemand

Le sous-marin allemand Unterseeboot 30 (Seiner Majestät Unterseeboot 30 ou SM U-30[Note 1]), de type U 27 a été construit par la Kaiserliche Werft de Danzig, et lancé le pour une mise en service le . Il a servi pendant la Première Guerre mondiale sous pavillon de la Kaiserliche Marine.

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Le U-Boot SM U-30 mesurait 64,7 mètres de long, 6,32 m de large et 7,68 m de haut. Il déplaçait 685 tonnes en surface et 878 tonnes en immersion. Le système de propulsion du sous-marin était composé d'une paire de moteurs diesel à deux temps de 8 cylindres fabriqués par Germania de 2 000 CV (1 470 kW) pour une utilisation en surface, et de deux moteurs électriques à double dynamos construits par SSW de 1 200 CV (880 kW) pour une utilisation en immersion. Les moteurs électriques étaient alimentés par un banc de deux batteries de 110 cellules. le SM U-30 pouvait naviguer à une vitesse maximale de 16,7 nœuds (30,9 km/h) en surface et de 9,8 nœuds (18,1 km/h) en immersion. La direction était contrôlée par une paire d'hydroplanes à l'avant et une autre paire à l'arrière, et un seul gouvernail[1].

Le SM U-30 était armé de quatre tubes torpilles de 50 centimètres (19,7 pouces), qui étaient fournis avec un total de six torpilles. Une paire de tubes était située à l'avant et l'autre à l'arrière. Il était équipée d'un canon SK L/30 de 8,8 cm (3,5 in) pour une utilisation en surface[2]. Après 1918, il reçoit un canon de 10,5 cm avec 300 obus.

Le SM U-30 était manœuvré par 4 officiers et 31 membres d'équipage.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le premier navire coulé par le SM U-30 est le vapeur britannique Cambank avec un déplacement de 3 112 tonneaux le . Le navire naviguait avec une cargaison de minerai de cuivre de Huelva en Espagne à Garston, district de Liverpool. Il est torpillé et coulé à environ 16 kilomètres à l'Est du phare de Point Lynas, à l'extrémité Nord d'Anglesey. Le même jour, le SM U-30 capture et coule un autre navire britannique, le Downshire, d'un déplacement de 227 tonneaux.

Lors d'une autre patrouille de combat au large des côtes des Cornouailles, au tournant des mois d'avril et , le SM U-30 coule 7 navires de commerce et en a endommage un autre.
Le , le SM U-30 intercepte le charbonnier Mobile de 1 950 tonneaux, qu'il coule sous les tirs de son canon après avoir permis à l'équipage de s'échapper. Le , il coule également le Cherbury de 3 200 tonneaux. Le , il ordonne au vapeur Fulgent de s'arrêter, mais le navire ne le fait pas et le SM U-30 tire un coup de canon sur la passerelle du navire, ce qui tue le capitaine et le quartier-maître. Le navire s'arrête et le reste de l'équipage est autorisé à s'échapper avant que le navire ne soit coulé par des charges explosives placées à l'intérieur. Cet après-midi-là, le Svorno, d'une capacité de 3 100 tonneaux, est stoppé et coulé. Le , le céréalier Edale naviguant vers Manchester et le navire français Europe de 3 110 tonneaux sont coulés. Un navire néerlandais est arrêté et, en tant que neutre, est autorisé à poursuivre sa route en un point situé à quelque 45 milles nautiques (83 km) au Nord-Ouest des îles Scilly, mais le sous-marin est repéré à ce point par un harenguier à vapeur, Clara Alice, qui signalée sa position à une patrouille navale[3].

Les patrouilleurs HMS Iago et HMT Filey commencent à chasser le sous-marin, mais ne réussissent qu'à intercepter le tanker américain Gulflight, battant pavillon américain, qu'ils ont pris sous escorte. L'escorte s'est avérée être un inconvénient pour le Gulflight car il est obligé de ralentir pour la patrouille et ensuite, en vertu du droit international, un navire escorté par des navires armés devient une cible légitime pour l'attaque. Le SM U-30 repère le convoi et tire une torpille sur le Gulflight, avant de remarquer qu'il bat pavillon américain. Le sous-marin a alors interrompu l'attaque conformément à ses instructions de ne pas attaquer les navires neutres.

Le Gulflight a survécu à l'attaque, bien que deux membres de l'équipage se soient noyés pendant l'évacuation du navire et que le capitaine Gunter soit décédé plus tard dans la nuit d'une crise cardiaque. Le navire est remorqué jusqu'à la baie de Crow et est réparé plus tard. Les nouvelles de l'événement seront éclipsées quelques jours plus En 1916, le sous-marin est remis en service après réparation[4]tard par le naufrage du RMS Lusitania, mais l'incident, ainsi que l'attaque du Lusitania et d'un autre navire, le Cushing, ont constitué la base d'une plainte officielle du gouvernement américain à l'Allemagne. Bien que les États-Unis soient restés officiellement neutres dans les hostilités en cours, ils sont parvenus à un accord avec le gouvernement allemand selon lequel les nouvelles attaques par sous-marin seraient strictement conformes aux "Cruiser Rules" (règles de navigation) telles que définies par le droit international. L'incident a contribué à la détérioration des relations diplomatiques entre les États-Unis, alors toujours neutres, et le Reich allemand.

Le , un incendie à bord du SM U-30 se déclare à la position géographique de 53° 33′ N, 6° 40′ E devant l'embouchure de l'Ems, fleuve du nord-ouest de l'Allemagne, à la suite duquel le sous-marin a coulé. Le bateau gît par 40 mètres de profondeur, l'équipage de 31 personnes étant prisonnier du SM U-30. Comme il y a encore de l'espoir pour sauver 13 membres d'équipage qui avaient survécu dans une poche d'air, plusieurs tentatives de sauvetage sont faites, dont celle du navire de soutien SMS Vulkan, mais qui ont échoué parce que les haussières se sont cassées.

Le , le SM U-30 est récupéré par les navires de levage de la mer du Nord et de la mer Baltique. Les corps retrouvés ont été enterrés au cimetière d'honneur d'Emden.

En 1916, le sous-marin est remis en service après réparation[4].

Le , le Kapitänleutnant Franz Grünert devient commandant du SM U-30. Sous son commandement, le SM U-30 coule 16 navires. Le dernier est le voilier français Atlas de 2 068 tonneaux torpillé le à environ 320 kilomètres à l'ouest de Fastnet Rock.

À partir du , le SM U-30 termine sa carrière opérationnelle en tant que navire de formation et d'entrainement.

Avec la fin de la guerre à la suite de l'Armistice du 11 novembre 1918, le SM U-30 est livré au Royaume-Uni le .

Dans les années 1919 à 1920, le sous-marin est démoli à Blyth[4].

Commandants[modifier | modifier le code]

  • Kapitänleutnant (Kptlt.) Erich von Rosenberg-Gruszczynski du au
  • Kapitänleutnant (Kptlt.) Franz Grünert du au

Flottilles[modifier | modifier le code]

  • Flottille IV du ? au
  • Flottille IV du au
  • Flottille d'entrainement du au

Patrouilles[modifier | modifier le code]

Le SM U-30 a effectué 6 patrouilles pendant son service.

Palmarès[modifier | modifier le code]

Le SM U-30 a coulé 27 navires marchands pour un total de 48 060 tonneaux et endommagé 1 navire marchand de 5 189 tonneaux[Note 2].

Date Nom du navire Nationalité Tonnage[Note 2] Fait[5]
Cambank Drapeau du Royaume-Uni 3 112 coulé
Downshire Drapeau du Royaume-Uni 337 coulé
Mobile Drapeau du Royaume-Uni 1 905 coulé
Cherbury Drapeau du Royaume-Uni 3 220 coulé
Fulgent Drapeau du Royaume-Uni 2 008 coulé
Svorono Drapeau de l'Empire russe 3 102 coulé
Edale Drapeau du Royaume-Uni 3 110 coulé
Europe Drapeau de la France 1 887 coulé
Gulflight Drapeau des États-Unis 5 189 endommagé
Minterne Drapeau du Royaume-Uni 3 018 coulé
Lysland Drapeau de la Norvège 1 745 coulé
Brierley Hill Drapeau du Royaume-Uni 1 168 coulé
Saxo Drapeau du Danemark 711 coulé
Nancy Drapeau du Danemark 1 325 coulé
Star Drapeau de la Norvège 818 coulé
Sylfiden Drapeau de la Norvège 796 coulé
Kolaastind Drapeau de la Norvège 2 368 coulé
Bokn Drapeau de la Norvège 336 coulé
Frixos Drapeau de la Finlande 2 471 coulé
Gama Drapeau de la Norvège 107 coulé
Glenlora Drapeau de la Norvège 805 coulé
Zara Drapeau du Royaume-Uni 1 331 coulé
Fjeldli Drapeau de la Norvège 954 coulé
Paris Drapeau de la Norvège 1 634 coulé
Middlesex Drapeau du Royaume-Uni 7 265 coulé
Freden Drapeau du Danemark 166 coulé
Cyrus Drapeau de l'Empire russe 293 coulé
Atlas Drapeau de la France 2 068 coulé

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. "SM" pour "Seiner Majestät" (français : Sa Majesté) et combiné avec le U pour Unterseeboot peut être traduit comme Sous-marin de Sa Majesté.
  2. a et b Le tonnage des navires marchands sont en Tonneaux. Les navires militaires sont désignés par le tonnage de leur déplacement.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Gröner, p. 4
  2. Gröner, p. 5
  3. Simpson, Colin (1972). Lusitania. Book club associates.
  4. a b et c Bodo Herzog: Deutsche U-Boote 1906–1966. Erlangen: Karl Müller Verlag, 1993, S. 89.
  5. « Palmarès du U-27 », UBoat.net (consulté le )

Source[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Erich Gröner, Dieter Jung, Martin Maass, Keith Thomas et Rachel Magowan, U-boats and Mine Warfare Vessels, vol. 2, London, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-593-4)
  • (en) Paul Kemp, U-boats destroyed, German submarine losses in the World Wars, Londres, Arms & Armour Press, , 288 p. (ISBN 1-85409-321-5)

Liens internes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]