Tomoyuki Yamashita

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Tomoyuki Yamashita
Yamashita Tomoyuki.jpg
Fonction
Gouverneur général des Philippines
-
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 60 ans)
ManilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
山下奉文Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Japonais
Allégeance
Formation
École militaire impériale du Japon
Cagayan National High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Militaire
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit
Seconde Guerre Mondiale
Distinctions

Le général Tomoyuki Yamashita (山下 奉文 Yamashita Tomoyuki), né le à Ōtoyo[1] (préfecture de Kōchi) et exécuté le par pendaison à Los Baños[2], aux Philippines, est un général de l'Armée impériale japonaise durant la Seconde Guerre mondiale.

Carrière[modifier | modifier le code]

Il est célèbre pour avoir conquis avec ses chars et 70 000 hommes la Malaisie, alors colonie britannique, défendue par 140 000 soldats britanniques, indiens et australiens et surtout pour l'écrasante victoire lors de la bataille de Singapour où il affronta avec succès 85 000 soldats alliés avec seulement 30 000 hommes, ce qui lui a valu le surnom de « Tigre de Malaisie ». Il y reçut la reddition du général anglais Percival le 15 février 1942.[3]

Il organisa par la suite, sous la direction du prince Yasuhito Chichibu, frère de l'empereur Hirohito, le pillage systématique des nombreuses îles occupées par le Japon. Les banques, musées, temples, riches particuliers et même les mafias locales furent méthodiquement pillés. L'énorme butin (estimé à au moins 100 milliards de dollars actuels) était rassemblé aux Philippines en attendant d'être expédié par bateau au Japon. Les métaux précieux furent fondus et transformés en lingots.

En 1945, il assuma la défense japonaise des Philippines lors de la reconquête alliée.

Le général Yamashita est exécuté par pendaison à Los Baños aux Philippines le , après un procès extrêmement controversé devant un tribunal militaire américain, organisé par le général MacArthur[4]. La principale accusation se rapportait à des crimes de guerre commis lors de la défense de Manille par les troupes restantes du contre-amiral Sanji Iwabuchi qui refusa plusieurs fois d'obéir aux ordres formels donnés par Yamashita de quitter la ville qu'il jugeait indéfendable.

Néanmoins, son procès, trop vite instruit, se focalisa uniquement sur les évènements tragiques qui se déroulèrent sur le sol philippin, une autre juridiction militaire, britannique cette fois, aurait également pu le poursuivre pour crimes de guerre avec l'implication directe de ses troupes dans le massacre de Sook Ching à Singapour en 1942 qui firent une vingtaine de milliers de victimes.

Sur la potence, le général Yamashita déclara qu'il n'avait pas honte de ce qu'il avait fait. Il dit ne pas blâmer son bourreau et prier les dieux pour qu'ils le bénissent, et remercia les officiers américains qui avaient pris soin de lui[5].

Jurisprudence[modifier | modifier le code]

La décision en 1946 de la Cour suprême américaine a établi un précédent, dénommé responsabilité du commandement ou norme Yamashita, selon laquelle un commandant peut être tenu responsable devant la loi pour les crimes de guerre commis par ses troupes, même s'il ne les a pas commandés ou permis, alors qu'il avait les moyens de les connaître et donc potentiellement de les arrêter. Cette doctrine de la responsabilité du commandement a été ajoutée aux Conventions de Genève et a été appliquée à des dizaines de procès devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, mais pas aux crimes de guerre américains en Irak ou ailleurs. Il a aussi été adopté par la Cour pénale internationale établie en 2002[6] .

Références[modifier | modifier le code]

  1. D'après Wikipédia en anglais, né à Kōchi d'après Wikidata.
  2. D'après Wikipédia en anglais, mort à Manille d'après Wikidata.
  3. Noel Barber, La nuit tombe sur Singapour, Robert Laffont, 1969.
  4. Claude Delmas, Pearl Harbor : la guerre devient mondiale, Bruxelles, Complexe, (ISBN 2-87027-331-2)
  5. « Yamashita hanged for crimes of war », Arizona Republic,‎ (lire en ligne)
  6. Allan A. Ryan, Yamashita's Ghost - War Crimes, MacArthur's Justice, and Command Accountability, Lawrence, KS, USA, University Press of Kansas, (ISBN 978-0-7006-1881-1, lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Armand Boutillier du Retail, Recueil. Dossiers biographiques Boutillier du Retail. Documentation sur Tomoyuki Yamashita, Paris, AFIP, (BNF 43897376)
  • Arthur Swinson (trad. lieutenant-colonel Maurice Parlongue, préf. Basil Henry Liddell Hart), Singapour : Foudroyante victoire japonaise, Verviers, Paris, Gérard et Cie, l'Inter, coll. « Histoire illustrée de la Seconde Guerre mondiale » (no GM 16), , 186 p. (BNF 35167764).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]